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Olivier Barlet
299 abonnés
396 critiques
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5,0
Publiée le 2 janvier 2019
Lorsque le cercle des habitants de son village se resserre sur des chants funèbres autour de Draman Drameh car la Reine de la mort, Lingeer Ramatou, leur a proposé 100 milliards en échange de sa vie, c’est toute la cupidité de ces hyènes que sont devenus les hommes qui nous apparaît au grand jour. Un monde face auquel des hommes aussi différents que le Suisse Friedrich Dürrenmatt, auteur de "La Visite de la vieille dame", et le Sénégalais Djibril Diop Mambety, qui avec "Hyènes" l’adapte au cinéma, se rencontrent pour affirmer une culture mondialiste respectant les individus comme les identités collectives : « Je ne vois aucune distance entre Friedrich Dürrenmatt et moi ; la seule distance, c’est l’âge. Nous avons quelque chose en commun : c’est l’inquiétude, plus que l’inquiétude, la dérision. Nous avons même quelque chose de plus que la dérision : la certitude que nous n’en sortirons pas vivants et que la vie est ainsi. » Et Mambety disait aussi : « Je n’ai jamais lu ce qui a été écrit sur Hyènes. Je le ferai à tête reposée. Je vais vous raconter une anecdote ; c’est l’histoire d’un condamné à mort à la guillotine. Juste avant que la guillotine ne tombe, un télégramme arrive. Il dit alors : "Mettez-le dans le panier, je le lirai à tête reposée." »
Les habitants de Colobane vivent sous la chaleur poussiéreuse du Sahel. Foudroyée par la misère, la ville s’endort peu à peu, jusqu’au jour où on annonce le retour de Linguère Ramatou dans sa ville natale. Trente ans plus tard, la femme est devenue milliardaire et va provoquer un espoir chez les habitants, notamment Draman Drameh, son premier amour. Ce film sénégalais présenté au Festival de Cannes en 1992, tourne autour de la morale. Il est question pour la désormais vieille dame, d’offrir 100 millions de dotation contre la mort de son ancien amant qui l’aurait humiliée après l’avoir mise enceinte. « Hyènes » est une fable qui emploie l’humour pour dénoncer la lâcheté face aux coutumes ancestrales. Grâce à son dilemme, Djibril Diop Mambety oppose subtilement sa culture à celles des normes occidentales. Une très belle adaptation de la pièce de théâtre « La visite de la vieille dame » de Friedrich Dürrenmatt. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
L’histoire est universelle et le cinéaste nous le prouve intelligemment en transposant le récit suisse du dramaturge Friedrich Dürrenmatt dans un village fantôme du Sahel. Là où revient une vieille femme qui au temps de sa jeunesse en fut chassée. Riche et revancharde, la dame va semer un bonheur illusoire au cœur de cette communauté avide d’une richesse dont elle ignore les méfaits. Ça tient du conte et de la satire, réflexion pertinente sur le pouvoir quand il s’applique uniformément à vouloir détruire sans restriction. La posture de l’héroïne tout à fait exemplaire (avec sa cour et ses sbires) guide joliment une mise en scène tout aussi pertinente. L’interprétation suit le rythme, le mouvement et la musique de Wasis Diop, le frère du réalisateur. Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Hyènes, de Djibril Diop Mambety est un film remarquable. Librement inspiré d'une pièce du suisse Dürrenmatt, il raconte comment une vieille femme autrefois chassée de son village, y revient des années après pour se venger de celui qui l'a humiliée. L'histoire est servie par des acteurs excellents, qui plus est sûrement brillamment dirigés, l'image est très belle et le montage subtil. Et pour une fois, l'importance des moyens ne nuit pas à la qualité de la réalisation. Bien au contraire.
Voilà un grand film d’auteur, qui ressort enfin en version restaurée. Il y a beaucoup de poésie dans cette histoire africaine, plus exactement sénégalaise, ou les femmes ont un grand rôle dans la vie sociale. Par ses allusions, Le film dit beaucoup de choses sur la société sénégalaise de 1992, Mais a encore beaucoup d’échos aujourd’hui. En espérant que cette version restaurée sortent également en Afrique de l’Ouest. Vraiment remarquable, y compris les acteurs et actrices professionnelles et non professionnels. Pour l’anecdote, le film fut tourné une première fois, mais, pour des raisons de problème de caméra et de pellicule voilée, du être retourné intégralement un an plus tard.
Réalisé par le Sénégalais Djibril Diop Mambéty, disparu prématurément en 1998, Hyènes (1992) est considéré comme l’un des films cultes du cinéma du continent africain. Adapté de la pièce La visite de la vieille dame de Friedrich Dürrenmatt, le long-métrage raconte la froide vengeance de Linguère Ramatou, vieille femme devenue riche, de retour dans son village natal après en avoir été chassée à l’âge de 17 ans. Alors que les villageois comptent sur sa fortune pour les sortir de la pauvreté, elle va imposer un étrange marché qui va bouleverser le fragile équilibre qui régnait entre les habitants. Brillamment mis en scène, accompagné d’une musique de Wasis Diop, le frère du réalisateur, Hyènes est un essai remarquable sur le pouvoir de l’argent, la lâcheté ordinaire et la mainmise des ex-puissances coloniales sur l’imaginaire africain. Superbe.
Un grand film du cinéma africain où une vieille femme (devenue riche) retourne dans son pays natal pour y apporter la fortune aux habitants de son village et se venger de celui qui l'a humilié.
Je me souviendrai à jamais de l'interprétation magistralement glaciale de Ami Diakhaté [Linguere Ramatou] qui aux dernières nouvelles vit encore. Le temps a eu raison d'elle mais sa beauté et sa prestance demeurent éternelles. HYÈNES est une de mes plus grosses fiertés filmiques dans le cinéma africain. Ce film, son discours, sa technique, sa mise en scène, sa philosophie incarnent tout ce que j'aime voir dans un film. Mambety, son délire, sa sensibilité, son regard sur la société humaine, sur la condition humaine sont d'or. Il laisse derrière lui, une œuvre intemporelle, aussi actuelle que factuelle.