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weihnachtsmann
1 187 abonnés
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3,5
Publiée le 23 mars 2020
Quand on regarde le debut, c'est la tendresse dune femme qui nous émeut et la tristesse d'un regard d'enfant puis on aborde le film d'une autre façon. On est dans le combat d'un homme pour le bien-être des enfants différents. C'est forcément moins émouvant mais cela semble être le vrai propos du film. On passe de l'un à l'autre mais le style est superbe. Loin des films indépendants qu'il tournera après.
Très heureux d'avoir découvert ce film trop méconnu à mon goût. Un film coup de poing pour l'époque car il montre avec réalisme et crudité le quotidien d'un centre pour enfants handicapés dans les années 60. C'est triste, bouleversant et parfois choquant. Judy Garland est parfaite et splendide dans ce film et je suis très heureux d'avoir revu la belle Dorothy du Magicien d'Oz dans ce rôle si dramatique. Un film à découvrir car il mérite le détour.
Gena Rowlands, à 33 ans, dans un second rôle et à contre-emploi (une mère qui ne veut plus voir son enfant autiste soigné dans une institution) est éblouissante. Son apparition dynamite le film. La question des parents devient le centre : on n'est plus dans un film sur le soin mais dans un film sur l'accueil des handicapés mentaux par les parents. Burt Lancaster en psy un peu trop carré n'est pas mal, comme d'habitude quand il ose sortir de ses rôles de durs (cf Le Guépard, Atlantic City). Du coup, Judy Garland, qui n'est pas une très bonne actrice mais qui fait le job de la nunuche qui ne sait pas comment gérer la bonne distance avec les enfants malades, passe un peu au second plan. Il parâit que Cassavetes avait prévu le premier rôle pour Gena et que le studio a imposé Judy. De toute façon, émouvant et intéressant mais ce n'est pas Shadows ...
Même si Cassavetes l'a renié, ce film mérite le détour. Avant-gardiste eu égard à l'évolution actuelle en faveur de l'intégration, puis de l'inclusion des handicapés, le discours du psychanalyste (interprété par Burt Lancaster) est engagé. Ni la pitié, ni les bons sentiments ne peuvent guérir. Par contre, une rigueur, des exigences adaptées, une acceptation des insuffisances et un projet d'évolution, la conviction que des enfants en difficultés peuvent s'entraider, voilà tout le discours soutenu par le psychanalyste. Un abord de l'autisme, des processus déficitaires, qui se heurte à l'exigence de rentabilité des investissements. Tiens donc, ça ne résonnerait pas avec l'actualité de tels questionnements ? Voici une reprise pleine d'espoirs et d'enthousiasmes, qui permet aussi de montrer combien la blessure narcissique parentale est conséquente et conduit parfois à des mouvements abandonniques.
Une des premières réalisations de Cassavetes. Le cinéaste n'a pas encore trouvé son style mais filme cette émouvante histoire avec maitrise et sans pathos abusif. Burt Lancaster et surtout Judy Garland (son meilleur rôle ?) sont superbes.