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Malevolent Reviews
983 abonnés
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3,5
Publiée le 29 avril 2013
Injustement considérée comme une sixième adaptation d'Edgar Allan Poe par Roger Corman, La Malédiction d'Arkham est en réalité l'adaptation d'une nouvelle de H.P. Lovecraft intitulée "L'affaire Charles Dexter Ward". En effet, seul le titre original emprunte à Poe celui d'un de ses innombrables poèmes ("Le palais hanté") et seulement deux phrases du poème sont énoncées dans le film. Hélas, adapter du Lovecraft n'est pas chose aisée, surtout pour le réalisateur américain qui peine ici à rendre clairement hommage au célèbre écrivain... Il faut dire que s'attaquer à l'univers mythologique peuplé de créatures diaboliques et de dieux ancestraux relève d'un tout autre budget et d'une toute autre façon de réaliser, chose que Corman ne parvient malheureusement pas à faire. Plus influencé par les écrits de Poe, il nous livre ici une mésaventure lovecraftienne à la façon de Poe, s'attardant sur la dualité mentale de notre héros pour au final délaisser l'horreur, le metteur en scène préférant le suspense dramatique plutôt que l'intrigue fantastique mettant en scène freaks et sorcellerie. C'est fort dommage mais le long-métrage arrive toutefois à conserver son efficacité, l'atmosphère lovecraftienne composée de ce petit et inquiétant village brumeux, de ses secrets enfouis et de ses habitants peu sympathiques faisant bien son effet. Vincent Price, fidèle à lui-même, incarne avec brio le double rôle de Curwen/Ward, schizophrène torturé ne sachant progressivement plus où donner de la tête. Peu à peu habité par son diabolique ancêtre, l'aristocrate bienveillant va se laisser mentalement manipuler et devenir ainsi une ordure de première naturellement hautaine, désagréable envers son épouse (la magnifique Debra Paget) et manipulateur envers le seul habitant du village qui souhaite lui venir en aide (Frank Maxwell). Le film reste donc suffisamment intrigant pour être plaisant et ce malgré une mise en place assez longuette, les dernières minutes constituant clairement la partie la plus intéressante. Fort heureusement, Roger Corman réussit à instaurer à son film une ambiance pesante et joint à son métrage des décors magnifiques, une photographie soignée ainsi qu'une musique comme d'habitude inquiétante à souhait. Pas le meilleur film de la saga consacrée à Poe (bien qu'encore une fois ce dernier ne soit pas de lui) mais un bon petit film d'épouvante à l'ancienne en soi très agréable.
Adaptation de la nouvelle "L’affaire Charles Dexter Ward" de H.P. Lovecraft, "la malédiction d’Arkham" de Roger Corman m’aura fait passer un bien agréable moment de cinéma gothique, bien que l’histoire ne soit pas particulièrement originale. La photographie en tous point réussi et les très beaux décors font que ce film qui mélange le fantastique et l’horreur possède une ambiance glauque, tandis que la mise en scène de Corman est dans l’ensemble satisfaisante. Côté casting, on retrouve avec plaisir le grand Vincent Price qui s’avère excellent dans son double-rôle (il interprète à la fois Charles Dexter Ward et Joseph Curwen), mais aussi la splendide Debra Paget qui s’en sort tout à fait honorablement dans le rôle de la femme de Dexter Ward. On notera aussi une belle partition musicale qui s’avère assez envoûtante et qui colle très bien avec le style du film.
Contrairement à ses autres films d'épouvante gothique La Malédiction d'Arkham n'est pas adapté de Poe mais de Lovecraft (auteur que je trouve personnellement plus passionnant à lire) dans les faits ça ne change pas grand chose tant La Malédiction d'Arkham est proche de ses autres œuvres du genre. Malgré un scénario un peu léger Corman réalise un film d'horreur sombre et bien mené, joli visuellement et ambiance inquiétante on se laisse entraîner jusqu'au final sinistre. Niveau casting Vincent Price toujours excellent accompagné de la charmante Debra Paget.
Film fantastique classique des années 60, qui tient essentiellement sur le jeu théatral de Vincent Price et un scénario qui déroule tous les artefacts du genre : chateau maléfique, passage secret, chambre des tortures, chandeliers d'époque, formules de sorcelleries, portrait maléfique. La photo et la mise en scène sont suffisamment brillantes pour suivre sans déplaisir cette aventure dont on connaît à l'avance tous les ressorts.
Considéré (à tort!) comme un film du cycle Roger Corman - Edgar Allan Poe, « La Malédiction d'Arkham » souffre d'un défaut inattendu : sa banalité. En effet, alors que l'œuvre est inspirée d'un poème de Poe mais surtout d'une nouvelle de H.P. Lovecraft, on pouvait s'attendre à nettement plus d'originalité dans le propos ! Malédiction, vengeance, superstition... Rien de nouveau sous le soleil du genre, si bien que j'ai parfois un peu décroché, loin de la fascination qu'avait pu exercer sur moi « Le Masque de la Mort Rouge » ou « La Chambre des tortures ». Reste que si vous aimez les productions AIP (sorte de Hammer américaine), cela devrait passer. Les décors (notamment intérieurs) sont plutôt séduisants, tandis que l'esthétique typiquement 60's est soignée et très plaisante. Enfin, c'est évidemment l'occasion pour Vincent Price de nous offrir une de ces prestations dont il a le secret, Debra Paget s'en sortant par ailleurs avec les honneurs. Bref, un Corman convenable (à noter une fin joliment ambiguë), mais ne se hissant jamais au niveau de ses plus belles réussites. Pour les fans donc, et (presque) seulement pour eux.
Bien qu'adapté de Lovecraft, "The Haunted Palace" contient un extrait de poème de Poe, et fut ainsi officiellement considéré comme le sixième volet du cycle des adaptations de Poe réalisées par Roger Corman. Il est ici question d'un sorcier maléfique ressuscité, bien décidé à se venger de la ville qui l'a brûlé vif un siècle auparavant. L'intrigue est somme toute très classique, et plusieurs éléments ne sont pas totalement déroulés (le final laisse notamment un peu sur sa faim). Néanmoins, la mise en scène est réussie, proposant quelques séquences angoissantes, des décors gothiques de très bel effet, des maquillages inquiétants, et une jolie musique. Enfin, Vincent Price est particulièrement savoureux dans un double rôle principal, passant du mari mielleux au vengeur démoniaque en un mouvement de sourcil. Un bon cru du cycle Poe - Corman.
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3,0
Publiée le 18 mai 2014
Si Edgar Poe a ètè adaptè d'innombrables fois à l'ècran, il est loin d'en être de même de H.P Lovecraft, mort en 1937 à l'âge de 47 ans à peine! Enfant de parents fous et n'ayant reçu aucune instruction, ayant vècu repliè sur lui-même, ècrivant et agissant presque exclusivement la nuit (c'est mon cas), le personnage ne manque pourtant pas de relief, d'autant plus qu'il publia assez peu et de manière fort dispersèe de son vivant! Mais revenons au film de Roger Corman, "The Haunted Palace", tournè en 1963, d'après un poème de Poe et le rècit de Lovecraft « Le cas de Charles Dexter Ward » (selon les termes mêmes du gènèrique). De fait cet hommage apparaît avant tout comme une vèritable synthèse du « cycle Poe » avec sa demeure malèfique dètruite par le feu (comme dans « Usher ») mais aussi le portrait de l'ancêtre qui se rèincarne cent dix ans plus tard dans le corps de son arrière-petit-fils, ses scènes de sorcellerie avec une bouche ouverte sur des enfers verdâtres au centre desquels èvolue un horrible dèmon et sa vengeance d'un sorcier faisant pèrir par le feu les descendants des habitants d'Arkham qui l'avaient jadis exècutè! Vincent Price est un convaincant Charles Dexter Ward, avec la sèduisante Debra Paget en prime, qui joue ni plus ni moins le rôle de sa femme...
Musique crispante, décors en carton pâte, maquillage grossier, sang rouge vif, nuit noire et fumée persistante sont les ingrédients d'un film d'horreur réussi de cette grande époque avec l'immense Vincent Price qui a donné et donne encore ici ses lettres de noblesse au genre horreur épouvante souvent décrié.
Adaptant H. P. Lovecraft – avec quelques bribes d’Edgar Allan Poe – Roger Corman nous embarquait en 1963 dans la sinistre ville (imaginaire) d’Arkham, frappée par une malédiction depuis qu’un sorcier fut brûlé vif par les villageois, un siècle plus tôt. L’occasion pour le maître de la série B de nous plonger dans des décors sépulcraux de manoirs hantés, où les cultes les plus étranges se pratiquent dans les soubassements auxquels on accède par des portes secrètes. Divertissant et maîtrisé !
Roger Corman s'arme d'un scénario diablement efficace, de superbes décors et d'une partition musicale assez effrayante pour ce film très réussi à l'atmosphère particulièrement soignée. Vincent Price est au sommet de son charisme dans un rôle terrifiant qui lui va à merveille.
Un adaptation de Lovecraft maquillée en adaptation de Poe, c’est peu banal. Corman ne manque pas d’habileté, il utilise des accessoires gothiques (château, souterrain, village embrumé…) sans tomber dans le pittoresque, sans doute justement parce que l’univers de Lovecraft transcende le genre gothique avec son étrange archéologie ou mythologie fiction proche d’une héroic fantasy noire. Et aussi parce que le réalisateur sait jouer en l‘occurrence de l‘ellipse. Bref une production qui n’est pas de génie, mais avec des moyens corrects, de l’intelligence et de l’originalité. La fin est curieusement suspendue, en expectative..
"La Malédiction d'Arkham" fait partie de ces productions fantastiques des années 60 au charme indéniable. Roger Corman, l'un des grands maîtres du genre, a concocté là une œuvre marquante, et a misé principalement sur une atmosphère sombre, quasi mystique. Il s'agit aussi d'un beau film d'un point de vue esthétique (effets de brouillard appuyés, couleurs chatoyantes), même si l'histoire n'est pas des plus passionnantes, ni vraiment originale. Avec nos yeux actuels, le film ne fait plus vraiment peur, même si deux ou trois moments réservent quelques surprises. A voir pour sa culture cinématographique personnelle.
C’est toujours avec un grand plaisir que l’on redécouvre la série d’adaptation pour le grand écran des nouvelles d’Edgar Poe par Roger Corman. Avec les moyens qui étaient les siens et compte tenu de son obligation de dégager des bénéfices, Corman lorgne pour le style visuel de son film directement sur les productions de la Hammer qui étaient alors à leur zénith. Dans des décors cheap mais crédibles (hormis l’énorme verrou placé à l’extérieur du château), l’essentiel tient sur les épaules de l’immense Vincent Price qui trouve avec Corman son meilleur archet. Ce ne sont que regards vers le ciel et oeils de velours que distille Price à des comparses qui ont bien du mal à s’aligner sur le talent de cet immense acteur au réel comme au figuré. Dès qu’il apparaît, le film prend une autre dimension et l’on rentre avec délice dans cette charmante histoire de malédiction qui poursuit les descendants d’une lignée jusque 400 ans après des faits tragiques ayant trait à la magie noire ou plutôt à une tentative très avant-gardiste pour l’époque de manipulation génétique. Il ne faut bien sûr pas prendre tout ceci bien au sérieux et seulement prendre son plaisir en voyant Vincent Price en roue libre s’en donner à cœur joie. A noter la présence de la toujours délicieuse Debra Paget.
Pour "la malediction d'Arkham" Roger Corman voulait se débarrasser de l'image d'adaptateur d'Edgar Poe qui lui collait aux basques, il a donc choisi cette fois l'univers de Lovecraft (choix que je valide à 3000%) ce qu'on aura deviné d'après le titre, Arkham étant un lieu fétiche pour Lovecraft, comme le Maine pour Stephen King. Il y est bien sur question de malediction principalement mais aussi de Chtuluh et du Necronomicon... Vincent Price domine comme toujours son sujet mais malgré l'ambiance glauque (gros budget fumigène pour la brume) et les beaux decors, le tout est un peu académique et sage à mon gout. 3 / 5
The Haunted Palace témoigne, s’il le fallait encore prouver, de l’amour que portait Roger Corman au cinéma de genre, en particulier au gothique sous inspiration anglaise (Edgar Allan Poe) et américaine (H. P. Lovecraft), avec sa malédiction initiale que reconduit le siècle suivant au moyen des mêmes comédiens dans le rôle des descendants. Apprécions au passage ce choix économe : vive le système Corman ! Pour autant, il ne faudrait pas réduire l’œuvre à une déclinaison strictement commerciale d’une formule alors en vogue ; il intègre le motif du regard, avec un tableau représentant l’ancêtre Curwen fixant son spectateur, dans la grande tradition du fantastique – on pense par exemple à la nouvelle « Le Portrait » de Gogol, avec l’acquisition par un jeune peintre d’une toile médiocre qui pourtant hantera ses nuits par les yeux du modèle représenté –, pour mieux dévoiler le fanatisme religieux comme un aveuglement idéologique que châtiera le prêtre maléfique en condamnant les générations suivantes à la déformation du visage et des yeux, voire à leur cécité intégrale. Le motif du regard renvoie également au coup de foudre éprouvé par Charles à l’égard du domaine familial, à la différence de son épouse Ann qui porte sur celui-ci un jugement lucide et critique. La définition du fantastique, soit l’hésitation entre l’irruption de l’irréalité dans un cadre réaliste, s’incarne en ces deux personnages, peu à peu séparés physiquement et moralement. S’il souffre de quelques longueurs médianes, le long métrage est somptueusement mis en scène et bénéficie d’une interprétation réjouissante, celle de Vincent Price entre autres.