EROS, PATHOS, THANATOS.
Au lieu de fuir immédiatement, il faut sinterroger de la pertinence dun tel film cauchemardesque, ce au-delà de lécoeurement quil provoque. Il vous agresse, et vous transgresse. Hors norme et sans limite. Du jamais vu. Même si vous naimez pas ou que vous soyez sûr de ne pas laimer, IL FAUT LE VOIR.
Que tous ceux qui naiment pas leau tiède au cinéma soient ravis : avec ce film extrêmement radical, chaque scène va simprimer de manière indélébile au fond de leur rétine, comme, pour citer ceux qui me viennent à lesprit "Freaks" de Tod Browning, "Blue Velvet" et "Eraserhead" de David Lynch, ou de lhumour de "Les valeurs de la famille Addams" de Barry Sonnenfeld et "Vorace", de Antonia Bird.
Le corps humain et porcin (si proche par laspect et le goût, parait-il) est ici nié, repoussé, désiré, rejeté, disséqué, exploré, charcuté, formolisé, empaillé, statufié, et même sublimé sous forme de gaz explosif !
Avec un humour féroce -ou misanthropisme joyeux- le réalisateur jette sur lécran trois réflexions principales :
1) ce que peut provoquer le désir sexuel et ce quil engendre (cest le cas de le dire !);
2) lextrême voracité de lespèce humaine en matière dalimentation et la compétition quelle entraîne ;
2) la capacité à dépasser son propre corps et de le transformer en uvre dart.
Il manque, pour compléter ce tableau déjà fort en bouche, et cela est ma seule critique, le culte du corps parfait véhiculé par la publicité et les dégâts de notre présence sur cette planète pire quune météorite tombée il y a 65 millions dannées. Mais bon, là, je mégare
Et si vous avez réussi à lire jusquau bout cette critique (et toutes les autres), il ne vous reste plus quà aller voir ce film !