Après Joint security area et surtout Sympathy for Mr Vengeance, Park Chan-wook avait imposé sa griffe, faite d’images chocs, de scènes d’une rare violence et d’une noirceur poétique. Old Boy s’inscrit dans cette même veine, et plus directement dans celle de Sympathy, premier volume de sa trilogie sur la vengeance.
Old boy nous transporte en 1988, on y voit Oh Dae-soo, père de famille sans histoire, se faire kidnapper devant chez lui. Il va apprendre depuis la pièce qui lui sert de prison, que sa femme a été retrouvée morte et que la police le recherche activement. Il est relâché en 2003 sans raison précise et croit alors redevenir libre. Mais il reçoit un mystérieux appel téléphonique. Au bout du fil, son bourreau qui l'emmène dans un nouveau jeu sadique. Oh Dae-soo devra découvrir qui l'a enlevé et surtout pourquoi.
Notre personnage principal va alors se lancer dans un jeu du chat et de la souris très complexe et surtout très malsain avec son ravisseur.
Park Chan-wook choisi de nous montrer à quel point la folie peut envahir un homme, enfermé pendant 15 ans, il en ressortira avec d’énormes séquelles, notamment des hallucinations et une énorme colère à évacuer.
Et pour cela le réalisateur à l’habitude de ne pas faire dans la dentelle et adore distribuer des images poignantes, fortes, où on peut y voir des dents arrachées, des tendons tranchés, des langues coupées, Old boy ne déroge pas à la règle et nous en fait voir de toutes les couleurs, nous passons par tous sentiments pendant le film de la tristesse pour le héros, de la haine contre ce qui lui a été fait, du dégoût, puis de l’horreur et bien plus encore..
L’histoire se poursuit donc dans la quête de réponse à ses questions, pourquoi lui ? pourquoi a-t-il été enfermé pendant 15 ans ? Au fur et à mesure de l’avancé du film, après plusieurs mâchoires cassées, après que le sang est coulé, beaucoup coulés. Nous découvrons toutes les réponses, en fouillant dans son passé, nous découvrons la vérité, qui fait parfois mal à entendre... On retiendra l'apothéose, le bouquet final, le twist final qui vient en point d’orgue clôturer l’œuvre de Park Chan-wook.
Grand prix du festival de Cannes en 2004, Old boy a permis un peu plus aux films nord-coréens de se faire connaitre et montrer l'étendue de la capacité et le la qualité de leurs films. La façon de filmer du cinéaste, les plans, et l’éclairage y sont bien évidemment pour beaucoup, il faut néanmoins souligner la performance de l’acteur principal Choi Min-sik, qui du fait de sa prestation à couper le souffle, contribue grandement à rendre le film à la fois sombre et inquiétant.
Old Boy est un virtuose en tout point. Chaque plan est d’une esthétique incroyable, on garde une certaine admiration devant le machiavélisme des scénaristes car il fallait y penser…
Old Boy est le deuxième film de la trilogie « vengeance » signé par le réalisateur et, il faut le dire, le plus abouti des 3.