Voilà enfin l'occasion de voir en France ce superbe long-métrage basé sur le non moins célèbre manga "Jungle Taitei" d'Osamu Tezuka (Astro boy, Black Jack, Princesse Saphir, etc.)
L'intention première du studio Tezuka était de prouver que le Roi Lion de Disney était grandement influencé par l'oeuvre de Tezuka, ce que le studio américain a toujours nié. Pourtant "Le Roi Leo" fut diffusé dans beaucoup de pays, dont les USA dans les années 70 sous le nom de "Kimba the White Lion".
Beaucoup d'éléments sont pour le moins troublants : les 2 lionceaux ont perdu leur père, ils ont pour ennemi principal un lion à la crinière noire (Bubu le borgne/Scar à l'oeil balafré) qui s'est autoproclamé nouveau roi et est entouré de hyènes stupides, ils ont pour amis et guides un perroquet/kalao agaçant et un vieux mandrill, ils s'efforcent même de changer leurs habitudes alimentaires, enfin nos 2 héros doivent apprendre à assumer leur destin et à prendre leur place en tant que roi des animaux.
Quant on sait en plus que Walt Disney et Osamu Tezuka se sont rencontrés et s'appréciaient mutuellement...
Qu'en est-il de cet anime censé rétablir la vérité ? Un très beau film, mais qui a complètement occulté les éléments mentionnés plus haut, et s'est basé sur les autres chapitres du manga (Tezuka a en outre écrit plus versions différentes).
Ce film se concentre donc sur LA grande différence par rapport au Roi Lion : la relation entre les humains et animaux.
Hormis cette légère déception, on peut déplorer un certain manichéisme, compréhensible vu l'époque à laquelle le Roi Léo a été créé (années 60).
Côté réalisation, c'est très bon, même si les passages en 3D sont un peu ratés. Les dessins sont superbes, quoique naïfs, l'animation correcte et les musiques somptueuses.
L'intrigue est parfois confuse, mais le propos est beau en soi, et l'histoire tragique. Ne vous attendez pas à un happy end.
Un beau film, donc, mais qui ne convaincra pas les sceptiques que Le Roi Leo ait pu être une source d'inspiration -parmi d'autres- pour les studios Disney.