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    Rogopag
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    Maqroll
    Maqroll

    164 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 janvier 2011
    Film à sketches, donc inégal par définition. Rossellini expédie les affaires courantes dans un essai très médiocre, Godard se livre à un exercice de style en forme de variation sur une inédite fin de monde, Grégoretti donne un produit moyen et bien interprété. Seul Pasolini, dont c’est le troisième film, est fidèle à lui-même et à sa force débutante de cinéaste. Sa Ricotta est dans la droite ligne de Mamma Roma et nous offre une nouvelle étude sur le mythe du crucifié dans un style de plus en plus affirmé et simplement génial.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 095 abonnés 3 969 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 20 août 2011
    RoGoPaG est un projet qui sur le papier est orgasmique, des plus excitants pour les cinéphiles digne de ce nom. En effet, Godard, Pasolini, Rosselini (et Gregoretti, mais celui là je ne le connais pas, honte à moi) réuni dans un seul film, mais pire encore, Orson Welles vient jouer chez Pasolini… Mais qui n'a pas rêvé de ça ?
    Forcément on ne peut attendre qu'énormément d'un tel projet, surtout que le thème de ce film est "la manière dont le monde moderne conditionne l'homme".
    En sortant d'un film je pense qu'on ne peut que être déçu, Godard doit parler d'ère atomique, Pasolini de la réalisation d'un film sur la Passion du Christ (ce qui fait forcément penser à l'évangile selon saint Matthieu), impossible de se dire qu'on ne va pas en attendre énormément.
    Et je dois avouer que je sors du film plus perplexe que je ne l'ai jamais été, le film est visuellement magnifique, d'un noir et blanc sublime (Pasolini utilise aussi un peu de couleur et s'en est pas moins beau), et pourtant il y a 4 directeurs photos différents. Mais derrière cette beauté, si j'ai beaucoup aimé les quatre segments, j'ai rien compris à celui de Rosselini et à celui de Godard, enfin j'ai rien compris, c'est vite dit, disons que je ne vois pas le rapport avec le sujet, de plus les deux segments se coupent brutalement, je pense que ça appelait à plus, du coup c'est assez perturbant. Le Godard semble horriblement court, mais très étouffant, cette absence totale de bruitages, rend le film sourd. Après je ne l'ai pas trouvé très Godardien (en même temps le film date de 1963, je ne devais pas m'attendre à du Godard post Pierrot le Fou) dans sa folie la plus pure, c'est très soft, très beau, assez austère aussi bizarrement, alors bien sûr Godard s'amuse avec les mots, dans Piscine, il y a Cine, ou bien quelques réflexions qui lui sont propres, mais ce calme pour du Godard m'a désappointé, surpris, je ne sais même pas que penser avec exactitude du film. Et puis on ne sait jamais (et ça vaut pour les quatre films) si il faut rire ou non, bon chez Pasolini c'est plus évident, mais chez Rosselini, j'avoue ne pas savoir si on doit rire de la situation ou non. En tous cas si j'ai bien aimé les deux premiers segments ils m'ont vraiment surpris.
    Après je retrouve un Pasolini que j'aime, politique, plus que jamais, d'ailleurs il met un avertissement au début de son segment, pour parer une éventuelle critique ? j'en sais rien, mais en tous cas le Pasolini est celui qui m'a le plus enchanté, brillant, filmant Orson Welles baleinesque, totalement amorphe sur son siège de réalisateur, mais Pasolini fait mieux que ça, il transpose ses idéaux, ses réponses dans la bouche de Welles, c'est juste génial. Et puis ce segment dit vraiment des choses par métaphore sur la société de consommation, le monde moderne, ce que je n'ai pas vu dans les deux premiers segments (soit par inadvertance ou bien parce que ça n'y était pas).
    Le dernier segment m'a bien plu aussi, ça m'a fait penser un peu à du Pasolini dans les thèmes, et puis il y a toujours cette photographie splendide, surtout sur la fin, elle est très sombre, faisant ressortir le visage des acteurs. Et là la dimension politique en rapport avec le thème je l'ai saisie.
    Après je pense qu'il faudra que je revoie le film surtout pour les deux premiers segments, mais globalement je me suis régalé, un peu moins que ce que j'avais espéré en voyant les grands noms cité sur la jaquette, mais ça reste un bon film.
    Ricco92
    Ricco92

    230 abonnés 2 156 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 avril 2024
    Dans les années 1950 et 1960, le cinéma européen connut une certaine mode du film à sketchs. Cela permettait de réunir des acteurs célèbres et des réalisateurs prestigieux pour souvent des résultats inégaux. Rogopag fait partie de cette vague et se permet ainsi de convoquer devant l’écran Rosanna Schiaffino, Jean-Marc Bory, Alexandra Stewart et surtout Orson Welles et Ugo Tognazzi le tout sous la houlette de Roberto Rossellini, de Jean-Luc Godard, de Pier Paolo Pasolini et d’Ugo Gregoretti (le début de leurs noms de famille formant le titre RoGoPaG). Ayant vaguement pour but de raconter "les joyeux principes de la fin du monde", ces quatre films offrent, comme souvent avec les films à sketchs, des produits inégaux.
    Ainsi, le premier court-métrage, Pureté ou La Virginité (Illibatezza), est une œuvre surprenante de la part de Roberto Rossellini, cinéaste plutôt spécialisé dans le drame, car c’est une petite comédie qui aurait pu être idéale pour le mouvement #metoo puisqu’elle évoque, sur un ton léger, l’histoire d’une femme qui est harcelée par un homme. Même si le film possède certaines faiblesses narratives spoiler: (on ne comprend pas comment, à cette époque, l’amant d’Anna Maria a pu obtenir aussi rapidement les films qu’elle a tournés)
    et si la fin est un peu décevante, l’ensemble est très sympathique et distrayant et peut même être considéré comme le sketch plus plaisant de cette anthologie.
    Le Nouveau Monde (Il mondo nuovo), quant à lui, peut être vu, pour Jean-Luc Godard, comme un brouillon du Mépris tourné quelques mois plus tard car il traite du même thème d’un couple en pleine séparation. Hélas, le cinéaste franco-suisse choisit d’illustrer la thématique de la fin du monde qui menait ce film à sketch en mettant en parallèle cette séparation et la thématique de la bombe atomique : la fin de l’amour est un nouveau monde et celui de la vie après l’explosion atomique en est un autre. spoiler: Toutefois, dans les deux cas, Godard montre que la vie ne change pas profondément : le couple vit toujours sous le même toit et continue de s’embrasser (ils s’ex-aiment) et l’explosion atomique n’a pas eu de véritable conséquence sur la vie parisienne (car le film se déroule à Paris même si les dialogues sont dits en italien).
    Si les amateurs de Godard pourront y retrouver certaines caractéristiques typiques de son style (rupture de son, voix-off, clins d’œil comme la présence du Palais de Chaillot qui était à l’époque le siège de la Cinémathèque…), on peut hélas trouver le résultat nettement moins passionnant que son film suivant et le voir comme le sketch le moins intéressant de Rogopag.
    Mais c’est certainement La Ricotta (connu aussi en France sous le titre Le Fromage blanc) qui est le sketch le plus célèbre. C’est également la première fois où Pier Paolo Pasolini abordait le registre comique avec un humour proche de celui de Des oiseaux, petits et grands qu’il tournera trois ans plus tard. Cet humour passe à la fois par des dialogues, des clins d’œil spoiler: (le réalisateur incarné par Orson Welles lisant Mamma Roma qui n’est autre le précédent film de… Pier Paolo Pasolini)
    , des effets de décalage spoiler: (le chien qui parle au lieu d’aboyer)
    et des effets de réalisation (les accélérés). Si le cinéaste offre un style plus léger, il n’en a pas pour autant perdu son parfum de scandale. Ainsi, il continue à évoquer la lutte des classes et la description des souffrances des miséreux spoiler: en faisant tenir des propos marxistes critiquant la société italienne à Welles et aux acteurs jouant les crucifiés ou en montrant Stracci moqué à cause de sa faim insatiable et qui ne sera l’objet de compassion qu’au moment de sa mort
    . Mais ce qui fit vraiment scandale à l’époque est le fait que le tournage montré représente des séquences bibliques spoiler: (reproduisant les tableaux La Déposition de Croix de Rosso Fiorentino et La Déposition de Pontormo)
    mises en exergue par l’utilisation de la couleur alors que le reste du film est en noir et blanc (comme tous les autres sketchs d’ailleurs). Cette utilisation de la religion a été jugé blasphématoire et a valu à Pasolini une condamnation à 4 mois de prison avec sursis pour "outrage à la religion d’État" mais il faut avouer qu’il est difficile de nos jours de trouver ces visions extrêmement choquantes ou en tout cas dignes de telles attaques. Heureusement pour le cinéaste, le Procureur de la République retira sa plainte en appel et ordonna un non-lieu. Il faut dire que le film suivant du réalisateur était L’Évangile selon saint Matthieu (que l’on peut voir comme le prolongement de ce moyen-métrage) qui l’avait réconcilié avec l’Église puisqu’il représentait l’Italie à la Mostra de Venise où il reçut le Lion d’argent et surtout le Grand Prix de l’Office catholique du cinéma. Les amateurs de Pasolini n’hésitent donc souvent pas à évoquer La Ricotta lorsqu’ils parlent de sa carrière (alors que les courts et moyens métrages sont rarement cités quand on parle d'un metteur en scène) tant il est symptomatique de son style que ce soit par son traitement de l’humour que par ses thématiques.
    Enfin, Le Poulet de grain (Il pollo ruspante) est signé par le moins connu des quatre réalisateurs : Ugo Gregoretti. Hélas pour lui, il faut reconnaitre que ce n’est pas ce sketch qui a pu lui apporter une plus grande reconnaissance car, s’il possède des séquences à visée politique qui sont parfois intéressantes lorsqu’elles sont prises à part, l’ensemble constitue une intrigue pas réellement passionnante et sans réel lien dramatique fort. Le choix de situer ce sketch en dernière position peut donc être vu comme une erreur car il fait sortir le spectateur sur une impression mitigée de sa séance.
    Au final, comme souvent avec ce genre, Rogopag est un film à sketch assez inégal qui vaut surtout pour les segments signés Rosselini et Pasolini même si on peut globalement retrouver la patte de ses auteurs dans chacun d’entre eux.
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