Banlieue 13 a été un véritable défi pour Pierre Morel et son équipe. En 10 mois, le film était terminé ! La préparation du film a commencé seulement en janvier 2004. Trois mois plus tard, les prises de vue commençait déjà. En juin, à mi-tournage, la date de sortie était arrêtée, alors qu'en août, la bande-annonce était déjà diffusée en salle, alors que le tournage n'était même pas terminé ! Selon Pierre Morel, Banlieue 13 a été "un marathon", "un tournage assez long mais avec une telle énergie que c'est passé à une vitesse folle."
Une bonne partie des extérieurs de Banlieue 13 ont été filmés en Roumanie, dans les cités dortoirs les plus glauques du pays. Là-bas, au dire du réalisateur, il est beaucoup plus facile d'obtenir les autorisation nécessaires pour exécuter les cascades le long des tours de béton.
Pour Pierre Morel, Banlieue 13 est synonyme de baptême du feu. Après avoir été directeur de la photographie sur Le Transporteur et L'Américain, et cadreur pour La Vérité sur Charlie et L'Art (délicat) de la séduction, il se frotte pour la première fois à la mise en scène. En plus, c'est presque par accident qu'il s'est retrouvé aux commandes de Banlieue 13. " Un jour ", explique le réalisateur, " je me suis retrouvé dans le bureau de Luc Besson qui me dit "tiens, lis ça et dis moi si ça te branche de réaliser ce film". J'ai passé la nuit à lire le scénario et je l'ai rappelé le matin. Je lui ai dit que ça me branchait, mais que je me demandais si j'allais être à la hauteur. Il m'a répondu "ne commence pas à être désagréable !" (rires) On a débuté la préparation en janvier 2004."
Le casting de Leïto et de Damien, les deux héros du film, était primordial. "Le public a besoin de vrai héros, plus seulemement d'acteurs qui font semblant, estime Pierre Morel,les sportifs, les cascadeurs sont en train de devenir de vrais stars. Le coté réaliste de l'action plait de plus en plus au spectateur à la recherche de sensations extrèmes. C'est dans cet esprit que David Belle et Cyril Raffaelli furent choisis.
David Belle est l'homme à l'origine des Yamakasi. Il a inventé le concept du Parcours, une philosophie de l'action basée sur la mobilité totale en milieu urbain. Il interprète le rôle de Leïto, avec lequel il se trouve de nombreux points communs.
Quant à Damien, le flic incorruptible, c'est Cyril Raffaelli qui lui donne vie. On a pu voir ce cascadeur au cinéma dans Taxi 2, Mortel transfert, Astérix et Obélix : mission Cléopâtre et Le Baiser mortel du dragon.
Malgré les compétences de cascadeurs des deux interprètes principaux, un film d'action de cette ampleur ne se conçoit pas sans sécurité. Cyril Raffaelli raconte : " Lorsqu‘on nous a parlé sécurité sur le plateau, David et moi ont leur a montré la K7 de démo avec ce qu'on avait fait en live. Dans ma démo, je fais un salto d'un immeuble à l'autre, au quinzième étage. Pas de matelas, rien. On a une confiance absolue en nous." Mais sur le tournage, équipe et production exigent des filets, des matelas, des câbles. Et les négociations des deux acteurs n'y font rien : " La production nous a rappelé qu'on était les acteurs principaux et que si l'un de nous se faisait mal, le tournage était terminé. Mais à force de discuter, Cyril et David ont réussi à mettre tout le monde en confiance. À l'arrivée, 90 % des cascades réalisées l'ont été sans aucun trucage.
Dans Banlieue 13, le rappeur MC Jean Gab'1 fait sa première apparition à l'écran dans le rôle de Nico. Cet artiste a débuté dans le Rap sur la compilation de Doc Gynéco, Liaisons dangereuses. Depuis, il a sorti le single " J't'emmerde ", où il passe en revue avec humour toutes les stars du rap français. Son premier album, Ma vie, raconte son passé d'ex taulard au vécu chargé.
Le réalisateur Pierre Morel semble garder un excellent souvenir de cette collaboration : " C'est un mec d'une gentillesse sublime. C'est marrant parce que comme beaucoup de rappeurs, il a l'image de marque d'un mec un peu agressif et qui ne mâche pas ses mots. Mais sur le plateau, il a été adorable. Même lui n'a pas été doublé et les coups qu'il reçoit, c'est vraiment lui qui les prend."
Pierre Morel refuse que Banlieue 13 soit catalogué comme film de banlieue : "Je ne sais pas ce que ça veut dire. Banlieue 13 est d'abord un film d'action qui se passe dans une banlieue dans quelques années. Ce n'est pas pour autant un film qui décrit la banlieue.. Selon lui, Banlieue 13 est une politique-fiction. Une histoire "sur ce que pourrait être la banlieue dans quelques années si on ne change pas les choses et si on prend les mauvaises décisions."