Après un bon premier opus qui avait ravi les fans de fantastique et d’action, Len Wiseman revient pour nous présenter la suite des aventures de la belle et implacable Sélène et de Michael, l’hybride vampire/lycan, poursuivis par les deux clans. Que dire, c’est simple : on reprend la même recette (après tout elle a plutôt bien marché !) et on y ajoute quelques nouveautés. Tout d’abord, l’intro du film nous amène dans le passé où nous avons droit à une séquence historique réussie où on nous explique qui est Marcus et nous dévoile la guerre vampires/lycans. Plutôt sympathique ce petit décalage temporel. Ensuite, fini le décor urbain du premier opus : nos amis on fuit la ville et on a droit à de jolis décors naturels (comme la forêt du début du film) et de nouveaux lieux qui change de la ville du premier film (un bateau qui sert de QG et une sorte de bunker perdu en pleine montagne). Nous avons aussi un renouvellement du scénario où la légende citée dans le premier opus, et considérée par beaucoup comme étant un conte pour enfants, se révèle être exacte et amène nos héros à se livrer à une quête de vérité. Enfin, et certainement le point le plus important de ce film, est le côté « bigger and louder » comme le fut à l’époque Aliens vis-à-vis de Alien : ce second volet est très largement supérieur à son prédécesseur en matière d’action, de combats et de sang ! On n’a pas le temps de retenir son souffle : déjà avec l’intro, on nous dévoile les combats barbares du passé entre vampires et lycans. Décapitations, membres tranchés, chairs arrachées, morsures profondes : il y en aura pour tout le monde. Et une fois cette intro passé, on rentre tout de suite dans le vif du sujet (bin oui : tout le monde a déjà vu le premier film, donc tout le monde sait ce qui s’est passé et qui est qui : plus besoin d’exposition inutile !) avec Kraven qui se rend compte que Marcus est réveillé, ce dernier lui fait sa fête et se lance direct à la poursuite de notre couple de fuyards. Et ce rythme effréné sera présent durant tout le film, et ne sera mis en « stand by » que lors des scènes d’explications scénaristiques pour repartir de plus belle ensuite. Bien entendu le summum sera atteint lors de la bataille finale qui vous scotchera à votre fauteuil par ses idées mémorables (le coup de l’hélico est très fort !!). Sinon pour les points négatifs, j’en noterais que deux : 01) les lycans du passé et William nous sont présentés comme des bêtes primaires qui n’arrivent même plus à reprendre forme humaine ; donc ils nous sont représentés avec un pelage poilu qui, certes paraît logique, mais s’écarte totalement du design des lycans du premier film et me rappelle les loups-garous « nounours » de certains films d’horreur. 02) Le récit est trop centré sur ces héros : on rencontre de nouveaux personnages, mais on évite de les développer et ils sont de toute façon éliminés peu de temps après…à croire que Sélène et Michael sont maudits !! Niveau acteurs, bin le couple principal Beckinsale/ Speedman fonctionne toujours aussi bien et Kate vous sera présentée sous toutes les coutures (positions ?) possibles jusqu’à la voir nue dans une petite scène de sexe (c’est là qu’on voit que le réalisateur l’aime…oui car depuis leur rencontre sur "Underworld", Beckinsale et Wiseman se sont mariés !). Nous découvrons dans le rôle de Marcus Tony Curran ("Le 13ème Guerrier", "Pearl Harbor", "Blade 2") qui est assez moyen puisqu’il peut être très convaincant lors d’une scène, et surjouer totalement lors de la suivante. Derek Jacobi ("Dead Again", "Le Tombeau", "Gosford Park", "Gladiator") est plutôt convaincant en Alexander Corvinus même si on peut être déçu du peu de scènes dont il bénéficie ainsi que du traitement expéditif de son personnage (complètement paradoxal quand on sait qu’il s’agit DE l’ancêtre commun des deux clans !! Bouh le scénariste sur ce coup !). Même constat pour le personnage de Tanis, que je trouve sympathique, interprété par Steven Mackintosh ("La Nuit des Rois", "Arnaques, Crimes et Botanique", "The Jacket").
Avec "Underworld 2 : Evolution", Len Wiseman a bien compris qu’il possédait un bon matériel de base pour lancer une franchise, d’où l’importance de ne pas rater le second opus. En livrant un film beaucoup plus centré sur l’action que le premier et en le finissant de la même façon (c'est-à-dire sur une fin « dictée » par Sélène pouvant être une fin en soi-même ou une ouverture pour une suite), il met toutes les chances de son côté pour que, un jour, un troisième volet puisse voir le jour.