Bon, je termine cette sombre journée cinéma, avec un lot de mauvais films, avec Underworld 2. Le moins pire de ceux que j’ai critiqué aujourd’hui, mais le plus faible des Underworld jusqu’à maintenant.
Au casting on se plaira à retrouver Kate Beckinsale, toujours à l’aise avec son personnage. Elle lui confère son charisme, un jeu solide, et, ce que le réalisateur n’oublie pas en route à l’occasion de quelques scènes, son charme. A ses côtés quelques bons interprètes. Bill Nighy qui malheureusement fait un peu de la figuration, Derek Jacobi, dans un rôle bien éloigné de celui de Cadfaël qui surnage aussi nettement, tandis que Tony Curran est honorable. En revanche on regrettera quand même un Scott Speedman en dedans, qui se fait clairement et trop facilement voler la vedette par Beckinsale, et même par certains seconds rôles. C’est quand même embêtant vu que c’est un des personnages principaux.
Le scénario est mauvais. C’est le gros point noir de ce film, son histoire ne tient pas la route. Tout est bancal, convenu, et la narration terriblement chaotique ne vient rien améliorer. Pour être honnête c’est le bazar, et la multiplication des personnages n’arrange pas non plus la sauce. Je précise que si vous n’êtes pas au fait du premier épisode la transition risque d’être d’autant plus difficile, mais, même lorsque les rouages commencent à se mettre en place et que le film commence à prendre son envol par lui-même, c’est mal fichu. Non, honnêtement ça ne tient pas, malgré le rythme survolté, mais on sent bien que la multiplication des scènes d’action sert à cacher la plupart du temps la misère scénaristique.
La réalisation est signée Len Wiseman, qui se loupe un peu. Sa mise en scène est trop saccadée, pas toujours lisibles, et comme le film est déjà sombre, autant dire que ce manque de fluidité gêne la lecture des scènes d’action. Si Wiseman nous gratifie de moments très réussis (la scène d’amour est brillante par exemple) en revanche sa surexcitation par moment et son envie d’en faire trop devient contre-productif, et le début en est d’ailleurs une preuve assez frappante. A noter que dans ce début il nous assène trois fois quasiment la même séquence, ce qui montre des approximations regrettables. La photographie reste typique de la saga Underworld, avec un gros usage des bleus, des teintes froides et sombres. Je ferai le même reproche que pour Underworld 3, c’est toujours bien de casser un peu une atmosphère pour que celle-ci retrouve de nouveau un côté impactant ensuite. Là c’est toujours pareil, il aurait été judicieux d’introduire quelques passages usant de teintes différentes pour que l’ambiance froide et glauque prenne un peu de relief au fur et à mesure du film. Pour le reste Underworld 2 reste correct. Les décors sont honorables bien que pas transcendants non plus, et les effets spéciaux tiennent tout à fait la route malgré un design du vampire pas génial. A noter que le film n’a pas peur de recourir aux scènes sanglantes et violentes. C’est un choix respectable et pas trop mal géré. Si quelques effets numériques laissent dubitatif, dans l’ensemble c’est convaincant. La bande son reste quant à elle un peu légère. Le film aurait pu trouver quelque chose de plus fort et de plus marquant.
Bon, pour tout dire je n’ai pas été emballé par ce deuxième volet d’une saga qui a su se refaire en partie une santé sur le troisième film. Si tout n’est pas à jeter, il faut avouer que c’est une déception, d’autant que le spectacle aurait pu être fun. Le rythme, l’action sont là, Beckinsale garde une belle constance, il y a de solides seconds rôles et des moyens financiers en hausses, mais le résultat est tout à fait mitigé. Je donne 2, j’aurai pu pousser jusqu’à la moyenne si le film avait été moins doté.