Présentée il y a un mois et demi lors de la cérémonie d’ouverture de la 13ème Edition du Festival du Film Fantastique de Gérardmer, FANTASTIC’ARTS 2006, la suite des aventures de la plus sexy des vampires modernes a rencontré un accueil favorable.
Petite précision pas inutile, le public était plutôt jeune, et semblait connaître dans les moindres détails le précédent volet de la course effrénée de Selene. Un public donc en quête de son quota de déflagrations en tout genre, empoignades musclées et autres tirs d’armes semi-automatiques. Sur ce point, rien à redire. Pas plus les spectateurs que les protagonistes n’ont eu le temps de souffler, entraînés par une succession ininterrompue de scènes choc, les oreilles accaparées par le fracas assourdissant de tirs nourris.
Selene reprend du service, et par la même occasion son interprète, l’athlétique Kate Beckinsale. Aussi énergique que dans le premier film (le réalisateur Len Wiseman est toujours aux commandes), Selene se retrouve souvent entre deux feux, plus que jamais objet de toutes les attentions. A l’occasion, elle sait cependant se muer en une impitoyable chasseresse. Associée à Michael, un lycan hybride puisque soumis aux mêmes besoins vitaux que les vampires, elle va devoir puiser au plus profond de sa mémoire afin de faire face à une menace qui plane sur ses semblables ainsi que sur le reste de l’Humanité. Le film s’ouvre sur les images désormais familières de combats entre deux ethnies. Les affrontements entre lycans et vampires ont permis d’exploiter au mieux le budget de cette série B de luxe, en affichant des effets spéciaux de qualité, mais pas exceptionnels.
La réunion entre deux frères aux pouvoirs complémentaires est le thème central du film. Comme bien souvent, pour faire l’inventaire des conséquences qu’aurait cette « réunion », les explications sont biscornues. Ce n’est là qu’un détail, car, rappelons-nous, on est dans le vaste bestiaire du Fantastique, alors pourquoi vouloir à tout prix expliquer ce qui n’en a guère besoin. La technologie High Tech qui est à l’honneur à l’écran ne jure pas au milieu de décors et de costumes gothiques. On pensera furtivement à Van Helsing pour l’aspect visuel du film, à Blade pour son histoire. Les deux clans belligérants n’ont de cesse de s’entretuer, lorsque soudain les Humains viennent se positionner entre eux, à la fois arbitres et victimes en puissance. Original.
Au-delà d’une histoire inutilement compliquée, les amateurs apprécieront certains passages obligés. Qu’il s’agisse de la super-créature maléfique issue du passé, présumée omnipotente, de l’histoire d’amour nécessairement contrariée, ou encore des entités hybrides, l’histoire n’a pas rechigné à faire abondamment appel aux thèmes modernes qui entourent le mythe du vampire. L’évocation d’une espèce en devenir, censée représenter le futur de toutes ces salles bêtes, ainsi que le thème de l’Elu sont également de la partie, histoire de parachever un descriptif déjà bien fourni.
Néanmoins on pourra regretter que les créatures qui habitent la pellicule tutoient d’un peu trop près la caricature, de par leur caractère invincible. Bien sûr, cette invincibilité est bien arrangeante, lorsqu’il est question de justifier la débauche de violence qui s’exprime dans les salles obscures. Un peu plus de subtilité eût été la bienvenue, à l’image de l’épilogue, qui nous fait assister à la naissance d’un jour nouveau, porteur d’un immense espoir, où les vampires ne subiront plus la tyrannie de la lumière du jour. Mais il est vrai que ce n’était peut-être pas là la préoccupation première du public auquel se destinait.