Un film lourd, pauvre, souvent risible, voilà ce qu’est Les Trottoirs de Bangkok. Un des ratages de Rollin, qui dans les quelques excursions hors du fantastique qu’il a pu faire n’a pas réussi.
Côté bon point on peut relever la bande son, honnête, et qui vient souvent donner du punch à un film qui en manque quand même sensiblement. Elle accompagne avec bonheur quelques numéros de danses sensuelles longuets et assez inutiles, mais parfaitement exécutées, et qui sont finalement parmi les moments les plus sympas du film.
Voilà, c’est à peu près ce que l’on peut trouver de vraiment bon dans ce film, le reste, c’est souvent médiocre.
L’interprétation est loin d’être fameuse. L’héroïne est une danseuse talentueuse certes, mais niveau jeu d’actrice ce n’est pas ça du tout ! Face à elle un gang de méchantes dont la chef est une récurrente de chez Norbert Moutier (mais si vous savez bien, celui qui tourne ses films dans son garage !), et un groupe d’agents secrets aux allures de Charlots qui se détournent de leur mission à la première vue d’une Thaïlandaise nue ! Personnages pas crédibles, acteurs amorphes ou en cabotinage outrancier, on ne peut pas dire que ce soit génial ! Le chien joue bien !
Le scénario est vraiment ultra-basique, et reprend de façon hallucinante les codes du cinéma d’espionnage ! Hallucinante car c’est dur de faire moins crédible ! Rythme d’une rare mollesse, séquences inutiles qui se multiplient (surtout dans la première partie), rebondissements idiots et disparition incongrue de certains personnages en cours de route (dont le héros !), Les Trottoirs de Bangkok est franchement décevant.
En termes de réalisation Jean Rollin est clairement plus à l’aise à filmer les danses lascives que les scènes d’action ! Le film est donc mou, sans grand relief, et les scènes d’action sont pathétiques. Quant au manque de moyens il saute aux yeux dans les décors d’une rare misère, et dans la photographie plutôt vilaine. Les Trottoirs de Bangkok est un film moche, qui se passe en plus pour une bonne moitié dans une usine désaffectée, et un autre quart du temps dans la cave d’un château. Ce qui ne laisse pas grand-chose pour l’exotisme asiatique !
Franchement Jean Rollin fait ici un film alimentaire, dont il se fiche, et ce n’est pas son casting qui va le contredire. C’est sans saveur, et médiocre dans son genre. 1 et c’est vraiment car c’est un film fait avec deux bouts de ficelle !