Parfois, moins, c'est plus. Apparemment, notre ami Mr Gans n'a pas la finesse requise pour comprendre cela.
Les Japonais sont assez forts pour créer des ambiances malsaines et dérangeantes. Peut-être parce qu'ils savent sortir du schema manichéen occidental, avec les gentils les méchants, et puis les causes et les effets. Toutes les adaptations US d'oeuvres venues du japon censées faire peur, genre RING, ont été catastrophiques, pitoyables, et peuplées de blondes aux yeux bleus hurlant en courrant dans tous les sens. C'est malheuresement le cas ici.
Christopher Gans, si il semble au départ avoir bien compris l'univers de Silent Hill, révèle très vite qu'il n'en comprend pas du tout le fond : dans silent hill, la peur vient de nous, pas de monstres ou de méchants.
A la place de cette peur psychologique, on a une blonde qui court en criant dans des décors ressemblant au jeu, des méchants du jeu qui débarquent sans raison apparente histoire de faire coucou, et puis plus tard c'est la débacle : ca se fait violer, découper, ca crame vif, on insiste lourdement sur les sectes et la sorcellerie, (c'est un film occidental il faut trouver une sorte d'explication et introduire des causes et des effets), et puis on en vient à une fin gore grand-guignolesque ou le pauvre cinéaste semble avoir confondu horreur et horrible, et s'être inspiré nom pas des jeux japonais mais des mangas porno de science-fiction hardcore avec des tentacules violeuses déchiqueteuses des années 90.
C'est pas un film d'horreur, c'est un film horrible, dégeu avec des scènes qui sont là pour choquer et artificiellement tenter de contrebalancer la pauvreté avec laquelle la peur est traitée.
Il en fait 50 fois trop, ça manque de finesse, de profondeur, de retenue, de peur, de malaise, de reflexion, d'incompréhension, de doute.
Le plus triste c'est qu'on sent qu'à un moment du film, il y a eu des choix dans lesquels il na pas persistés et qui auraient pu être payants, notamment lorsqu'une personne fait des recherches en parallèle pour trouver des informations. Dommage, au lieu de supprimer les idées foireuses, on cherche à tout caser en même temps, et on finit avec un grand bordel totalement incohérent sur le plan stylistique, qui traine en longeur, si bien qu'on croirait avoir changé de film en cours de route...
Pourtant les jeux Silent Hill sont très cinématiques, avec des angles, des effets sonores, des dialogues, un vrai univers graphique, bref pour un réalisateur c'était tout maché d'avance. Ce films est un échec cuisant et inexplicable, un de ces films qui me font me demander comment on peut laisser un budget film aux mains de gens si peu talentueux.