Spécialiste du film d'action à petit budget, Joseph H. Lewis a réalisé avec Association Criminelle son film le plus célèbre et également l'un des polars les plus violents des années 50, proposant une approche très réaliste du "Syndicat du crime" à une époque où Hollywood ne se risquait que timidement dans la dénonciation des tares sociales des États-Unis. On lui reprocha néanmoins de laisser croire qu'une organisation de ce type pouvait être démantelée grâce à la seule détermination opiniâtre d'un simple policier.
Association Criminelle est notamment passé à la postérité avec une scène d'anthologie à l'occasion de laquelle son réalisateur, Joseph H. Lewis fait une utilisation très judicieuse d' un appareil auditif porté par Joe McClure, le lieutenant de Brown et que ce dernier retire au moment de le faire exécuter pour lui épargner le bruit des tirs. S'ensuivent alors des rafales de mitraillettes sans le moindre son...
Entrevu dans La Grande évasion de Raoul Walsh, Cornel Wilde joue dans un registre ici beaucoup moins physique et davantage intériorisé, sous la direction de Joseph H. Lewis. Dans Association Criminelle comme dans beaucoup d'autres films de l'époque, il a Jean Wallace, son épouse dans la vie, pour partenaire.
Association Criminelle offre une galerie de méchants campés par des spécialistes du genre, parmi lesquels on aperçoit Lee Van Cleef, encore cantonné aux rôles de troisième couteau, mais qui rencontrera une dizaine d'années plus tard une immense popularité en tournant pour Sergio Leone dans Et pour quelques dollars de plus et surtout Le Bon, la brute et le truand où il incarnera pour l'occasion une crapule d'anthologie.
Le réalisateur Quentin Tarantino a toujours reconnu son admiration pour Cornel Wilde, et a ainsi baptisé l'un des personnages de Reservoir dogs Mister Brown du nom d'un des protagonistes d' Association Criminelle.