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Christel N.
8 abonnés
19 critiques
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3,5
Publiée le 11 mars 2015
Voilà un film extrême sans être pour autant excessif. Une brochette d'acteurs de talent pour un jeu volontairement théâtralisé. On aime ou on aime pas mais force est de constater que l'oeuvre est de qualité. "Ma mère", inspiré du roman posthume de Georges Bataille, raconte l'éducation sentimentale d'un adolescent de 17 ans, Pierre (Louis Garrel, vu dans Saint-Laurent), par une mère sensuelle, libidineuse et amorale (Isabelle Huppert). Animés tous deux par un amour mutuel sincère mais dévastateur, l'une va entraîner son fils dans les tumultes houleux de la dépravation tandis que l'autre la suivra pour mieux la satisfaire. Cet attachement se traduit tout au long du film non seulement par les regards et les gestes tendancieux mais aussi par les leitmotivs : "ma mère" ; "mon fils" lourds de sens. Le complexe œdipien est sous-jacent à l'histoire et rapidement conclu par le décès du père. La mère se montre alors telle qu'elle est véritablement, infidèle et pécheresse, aux yeux d'un enfant éduqué religieusement par ses grands-parents mais prêt à tout accepter. Celui-ci veut prendre immédiatement la place de son père, symbolisé par la scène du bureau où il "marque" à proprement parlé "son territoire". Commence alors une lutte douloureuse pour l'adolescent, déchiré entre des courants violents : - entre l'homme et l'enfant, joué si bien par Louis Garrel lorsqu'il court sous la pluie ou quand il couche avec l'amie de sa mère et dit en rigolant : "Je suis ton cheval ?" (elle ne rit pas), - entre le bien et le mal lorsqu'il discute après l'amour avec Emma de Caunes : "- Arrête, c'est sale !! -Touche, Je dégouline ! - Tais-toi s'il te plait... " Plus tard, elle lui répondra : "Il n'y a pas de plaisirs coupables..." C'est là tout le problème, au-delà des rapports sado-masochistes (qui sont tout aussi néfastes pour le personnage d'Emma), le désir de la mère est un plaisir coupable que Pierre tente de fuir à travers la religion et que fuit aussi physiquement la mère. Mais dès l'instant où elle réapparaît, rattraper par la passion et le manque, la mise à mort est inévitable. Elle était d'ailleurs déjà amorcée dès la citation de l'homme près de la piscine : "Il a ramené un couteau de boucher qu'il aiguisait sur un fusil ; ça m’excitait vachement.(...) Il m'a saigné là, au-dessus du nombril..."
Le film a été mal accueilli en raison de son amoralité, alors que c'est surtout techniquement que le film s'enfonce dans l'échec. En vrac, nous avons là des scènes et des plans incompréhensibles, des dialogues (et des tirades) trop écrits et prétentieux, (ah cette confusion entre langage parlé et langage écrit !). Le résultat sur Isabelle Huppert est surprenant puisque cette grande actrice se perd complètement dans des dialogues non fait pour elle. Entra autres bizarreries on notera un passage en espagnol sans sous-titre, une continuité narrative déficiente, et un final consternant. Sinon, le film est cru, ce qu'on ne saurait en soi lui reprocher, sauf qu'on nous présente un catalogue de paraphilies qu'on ne verrait même pas (sous cette forme) chez Marc Dorcel (feuille de rose, doigtage anal, domination, bisexualité) et dont il est permis de se demander l'utilité dans la progression dramatique du texte. Un mot sur les acteurs, ce qui a été dit sur Huppert est aussi valable pour Emma de Caunes qui un moment cafouille carrément son rôle, quant à Garrel, il agace. On va sauver quoi ? Les sourires d'Huppert, de de Caunes et de Preiss, mais aussi l'utilisation de très belle musique de Samuel Barber, ,
Le film de Christophe Honoré - intéressant à plus d'un niveau - ne cherche jamais à se rendre sympathique ni à complaire de quelque manière que ce soit : c'est en même temps sa force, son audace et son échec. Ma Mère est une oeuvre sèche, superbement interprétée par un Louis Garrel taciturne, évoquant les tangos parisiens de son mentor : l'incontournable Jean-Pierre Léaud. Isabelle Huppert, l'oeil sanguin, peine à trouver la puissance du personnage qu'elle incarnait dans La Pianiste de Michael Haneke - ce dernier film partageant quelques points communs avec le métrage de Christophe Honoré. Si Ma Mère peut décevoir, c'est surtout dans son incapacité à amplifier la fable, celle-ci d'emblée étouffée par une intellectualisation des rapports dramatiques, certes parfois passionnante, mais cruellement figée. Le film est une proposition non dénuée de qualités, proche de l'ébauche à vocation auteuriste. Un film à re-voir, probablement... du moins si l'impact est au rendez-vous, au quel cas l'objet - prototype de l'inachèvement - se révèlera purement intriguant.
Un film unique très puissant sur un thème délicat et difficile à traiter : l'érotisme sauvage , les limites de l'interdit , la transgression des taboux. Cette mère perverse, libérée , sans morale , veut entrainer son fils dans la découverte des plaisirs interdits, et en même temps elle veut le protéger. C'est une ambiguité dévastatrice. Où est le bien ou est le mal , qu'est- ce qu'autorise la libération des moeurs, quel est la limite du libertinage, ou est la frontiére avec la transgression,comment gérer le complexe d' Oedipe? Est-ce que l'inceste est la dernière frontiére des sociétés modernes à ne pas franchir ? La mise en scène est superbe, l'image est travaillée à l'extrème, parfois floutée , parfois très soignée. Les acteurs sont excellents Huppert est lunaire et maléfique, Garrel a son Top et De Caunes dans le meilleur de ses rôles ( un des rares bons film qu'elle est tourné en fait ) . Ils s'abandonnent complétement au metteur en scène qui prouve une fois encore, son talent de Directeur d'acteurs. Le film est envoutant, le film traite ce sujet sensible avec poèsie , avec franchise , sans se cacher les yeux. Il faut aussi noter que c'est une magnifique adaptation du roman de Bataille , que j'ai relu à cette occasion. Le roman est un peu fade , un peu léger, il pose les bases du thème, mais suggère plus qu'il ne décrit. le film a su en faire une vraie transposition moderne, actualisée , le libertinage est passé par là, il n'y a plus de honte à faire des partouzes ou au lesbianisme. Et pourtant Honoré sait transposer cet érotisme , et l'interpreter en gardant le coté sulfureux du thème et en allant à la limite du thème tout en restant en ligne avec le récit initial.. Une magnifique adaptation d'un chef d'oeuvre littéraire., Le Pape de l ' Erotisme français n' a pas été trahi.
Un fiml que j'ai beaucoup aimé et ma agréablement surprise, un scenario très "trash" ainsi que des images, la fin est assez brutal, ames sensibles s'abstenir
Sexe, perversité et décadence sont les grands thèmes de ce drame psychologique sulfureux, indécent et dérangeant. Un défi audacieux d’adapter une telle histoire, aussi immorale, malsaine et scandaleuse, que Honoré relève, en allant même encore plus loin, en associant au sexe la religion, sur un fond de critique de la bourgeoisie. Porté par la très sensationnelle Isabelle Huppert et le déconcertant Louis Garrel, MA MERE est un film au parfum de scandale qui marque l’esprit qu’on le veuille ou non, qu’on l’aime ou pas.
Quel film de barjot! Il faut etre excellent acteur pour jouer des personnages si transgressifs et etre credible, c'est donc le cas de isabelle Huppert, Louis Garrel , emma de caunes entre autres. Le film est extrêmement dérangeant et fascinant à la fois.Christopher Honoré un etre essentiel!
Une oeuvre forte! On ressort de la salle bousculé par la force des dernières images. Une perversité poussée loin, trés loin, la majorité des spectateurs sera trés certainement scandalisée et dans tout ses états après la vision de cette relation mère/fils pour le moins ambigüe et malsaine. Une approche de l'enfer à coup de scènes choc dont le cinéaste Christophe Honoré s'en tire avec tout les honores tout particulièrement grâce à l'audace du film. Et oui... Audacieux pour avoir adapté le bouquin de Georges Bataille au cinéma. Audacieux pour avoir filmé le personnage principal uriner sur les livres pornograpiques de son propre père. Audacieux pour le choix de la musique qui n'est autre que celle de Platoon. Audacieux pour maintes et maintes raisons. Un film de malades où les longs plans séquences et les monologues s'enchainent au rythme des corps nus au repos mis en valeur. Les comédiens on tous la rage et le tact necéssaire pour nous prouver qu'au delà des efforts et des risques ils ont su rester crédibles. Isabelle Huppert montre que c'est The grande actrice. Le tout jeune Louis Garrel montre une maturité et une profondeur trés talentueuse: un futur Isabelle Huppert masculin? Et la ravissante Emma De Caunes adoucit mais bouscule aussi le ton par l'intensité de son rôle. Un petit chef d'oeuvre qui se résume soi par une critique de la bourgeoisie glauque poussé à la démesure, soi par un film dépourvu d'interêt si ce n'est que pour choquer, soit par une vision phylosophique mère/enfant. En tout cas une chose est sûre, "Ma mère", film qui départage par son contenu, ne laissera quiconque indifférent par son impact.
Ce premier long métrage de Christophe Honoré est tout simplement une petite perle d'audace, de culot et de pervertion psychologique. Mais si le film brille par ses scènes souvent dérangeantes, c'est parce qu'il (le réalisateur) ne tombera jamais dans les pièges du genre. C'est-à-dire du ridicule et du grandiloquent. Mais au-delà des scènes chocs, on y trouvera une ambiance qui valsera durant toute la durée du film entre réalisme et onirisme. Ce qui évidemment, reste le poumon central du film car très représentatif des oeuvres de Bataille.
Le jeu d'acteur de Louis Garrel est bien la seule chose qui sauve ce film inepte. Moi qui suis une grande fan de Christophe Honoré, c'est bien la première fois qu'un de ses films m'inspire une si forte répulsion, et ceux, dés les premières secondes du film L'histoire n'est pas mauvaise en soi, mais le tout est très mal filmé et très mal joué
J'ai un faible pour les films violents, durs, sombres, sales, choquants, etc. Mais il faut que le cinéma (quel que soit son genre) qui montre l'avillissement ne s'avilisse pas lui-même. Ici ce n'est pas la cas. C'est le cinéma dans sa forme la plus execrable, la plus abjecte et la moins cathartique. C'est simplement de la laideur sans beauté (car oui, la laideur peut avoir quelque chose de beau). Le public cinéphile qui a apprécié ce film ne peut qu'avoir perdu ses repères fondamentaux au fil d'un lavage de cerveau de plus en plus excessif. Ce "film" n'entre pas dans la catégorie du cinéma. Allez donc voir Old Boy...
Heureusement en DVD il ne coûte pas cher. Non, le jeu de Louis Garrel est mauvais, Isabelle Huppert est un cran nettement au-dessus mais je n'appréécie pas bien cette façon de faire volontairement de la diction théâtrale : la touche Honoré frôle ici la prétention. Le film donne une image vachement glauque de Maspalomas, quand même, presque glaciale. Où est le désir, là-dedans ? On a l'impression de le voir, qu'on nous le montre, alors qu'en réalité tout fait chiqué. Les passages sur l'expérience sado-masochiste sont un peu longuets ; ça pleurniche on sait pas trop pourquoi, ça pète un plomb on ignore bien pourquoi, tout ça au nom du trouble intérieur insoluble vécu par le fils... image phantasmatique d'un C. Honoré bisexuel marqué (ici, torturé) par le poids d'une bigoterie bretonne qui lui tient aux neurones. L'image de la mère "salope", dépassant absolument toute avancée libératrice en matière sexuelle, reste la projection imaginaire d'un esprit qui manifestement a beaucoup réfléchi au risque de rapports mentaux dangereusement incestueux entre mère et fils. Quand on pense que ça va fnir, eh bien, non, ça continue, et le film paraît sans fin, sauf qu'il y en a bien une, dans le genre "je vais essayer de traumatiser le spectateur"... ce qui nous vaut ces notes très basses, sous l'effet de l'écœurement infligé ou d'une lassitude à devoir finalement subir à la chaîne ces tentatives peu cohérentes de parvenir à un trouble plausible. Ceci dit, le film a tout de même le mérite d'exister, ne serait-ce que parce qu'il tranche avec tous les produits filmiques globalement aseptisés qu'on nous sert à l'écran. Toutefois, pour les esprits qui en ont vu d'autres, la volonté de choquer ne prend pas, mis à part sans doute à la fin. Le manque d'ancrage, de réalité même des caractères y semble pour beaucoup.
Ma mère n’est pas un très bon film de Christophe Honoré. Scénario peu intéressant, mise en scène du réalisateur à revoir avec notamment des scènes inutiles, des images choquantes, un film peu intéressant, dérangeant etc… Bref, à éviter…
Beaucoup trop de désenchantement, d'obsession du sexe d'une manière plutôt glauque, pour expliquer (ou justifier, provoqués par...) des maux intérieurs. J'ai vu plusieurs films de Christophe Honoré mais celui-là m'a vraiment laissé de marbre. Encore un film où Isabelle Huppert joue un rôle d'écorchée et marginale.