Bien que d'une d'apparente facture classique, tant dans l'histoire présentée (la quête d'identité d'un jeune orphelin) que dans son traitement (péripétie diverses, aventures, mystères et dénouement final) et malgré un graphisme et une animation simple et sobre, le film de Jean-François Laguionie n'en reste pas moins une oeuvre attachante où l'émotion reste toujours présente sans jamais être péremptoire, où le charme opère malgré soi, par petites touches, sans que l'on s'en aperçoive vraiment. Une oeuvre fonctionnant comme un doux sortilège où le spectateur est une victime docile mais néanmoins lucide. Bien des thèmes de ce film (l'amitié, la filiation, l'amour, l'héroïsme) sont empreints d'une mélancolie et d'une bien belle singularité. Un film qui s'inscrit bien dans le renouveau de l'animation française (Kirikou, La prophétie des grenouilles, Les triplettes de Belleville...) et à mille lieues de ce qui se fait de l'autre côté de l'Atlantique ou en Asie. Sans pour autant renier ce qui ce fait ailleurs (ce n'est pas la question d'ailleurs) Un auteur à suivre, assurément !
L'ile de Black Mor est un excellent dessin animé qui nous replonge dans les Stevenson et autres Auberge du bon chien jaune... Un dessin simple et fluide, qui nous laisse rêveur.
Un dessin animé plein de poésie et de charme, qui évite à la fois les écueils de la morale et de la niaiserie ! Ce n'est pas si courant. N'hésitez pas à y conduire vos enfants : quel que soit leur âge, ils y trouveront un intérêt. Dans L'Île de Black Mor, pas de niaiserie : le spectateur est seul juge de ce qui relève du bien ou du mal, et ce, à travers une histoire de pirates captivante. Ici, l'être humain est présent avec ses défauts et ses qualités, agrémenté d'un dessin et de couleurs très sobres et inhabituels. Les questionnements fondamentaux se trouvent réunis à dose alchimique : intérêt de l'apprentissage de la lecture ? l'argent est-il plus important que l'amitié ? Le sexe féminin est-il inférieur au sexe masculin ? etc.