Ce film est très simple, une critique radicale du racisme sur fond du milieu populaire français d’un beauf exemplaire. La bêtise, la méchanceté, la malhonnêteté, l’hypocrisie quotidienne, la fainéantise intellectuelle, expression d’une banalité du mal journalière qui peut mener aux pires injustices, aux meurtres, aux viols, à la lâcheté. Bien interprété, scénario simple qui n’a pas besoin d’en faire plus pour être efficace dans ce film très franco-français.
Ce dernier point est très intéressant de surcroît. Car, dans le fond, cette « beauftitude », expression d’une droite populaire malsaine, à son corolaire à l’extrême gauche, dénoncé elle aussi dans un film bien franco-français : Uranus de Claude Berri. Il est intéressant de mettre ces deux dénonciations de français par des français l’une à côté de l’autre, car involontairement elle dénonce si on les accole un monde politique français mesquin qui nous demande (voire nous sommes…) de prendre parti pour l’un ou l’autre. Et de l’importance de voie plus élevée si on ne veut pas avoir la mesquinerie pour partenaire sociopolitique.
Film très intéressant donc, pour le sujet, mais lui-même comme étude sociopolitique d’une frange de la France bien imprégnante et peu glorieuse, mais qui est aussi et déjà un échec social. Car on obtient une population, que ce soit celle de Dupont Lajoie ou d’Uranus, qu’en raison d’un certain échec d’instruction, du social, du médiatique, et du politique. Coupable individuellement donc, mais aussi production collective d’une certaine société. La bêtise n’a pas de frontière, elle nous est commune aussi.