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Komodorr
133 critiques
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3,5
Publiée le 29 novembre 2016
Dupont Lajoie est un film qui prend aux tripes; un film où l'on retrouve des acteurs qui ne sont plus à présenter dans des rôles improbables (Carmet, Huppert, Tornade, Marielle etc...) à une époque où on ne pouvait pas encore parler librement de racisme et de multiculturalisme au niveau étatique, mais les personnages eux ne se gênent pas pour se lâcher publiquement sur les étrangers dans un contexte historique qui se déroule après la guerre d'Algérie. Après avoir vu le film je n'utiliserais plus le terme Dupont Lajoie à tort et à travers et reprendrais les gens qui utilisent cette expression si elle n'est pas adéquate car ici le Dupont Lajoie représente le français moyen raciste et beauf et non pas simplement quelqu'un de simple et d'assez naïf que l'on pourrait appeler plus vulgairement un imbécile heureux; MAIS le personnage de Dupont Lajoie incarné par Jean Carmet est lui spoiler: un violeur, un raciste, un calomniateur, un incitateur à la violence et un assassin... véritablement inquiétant dès lors spoiler: qu'il reluque l'ombre de Brigitte (Isabelle Huppert) quand elle se déshabille dans sa tente avant d'aller se coucher . J'ai mis 3,5 étoile car je ne le considère pas comme un chef d'oeuvre même si le sujet est grave et relativement bien traité; je m'explique:spoiler: je trouve que la fin est un peu prévisible et je pense que le film aurait dû s'arrêter dans le bar à Paris avant que la porte ne s'ouvre, on verrait une vue du bar de la rue, puis du ciel et le clape de fin, ceci pour mieux faire régner le sentiment d'impunité plutôt que celui d'une vendetta éternelle; là on se demande comment le travailleur immigré a retrouvé Lajoie, si l'inspecteur n'a pas été de mèche pour malgré tout tenir en partie sa promesse etc.... . A part ça, les dialogues et l'ambiance sont au top et j'ai particulièrement apprécié le rôle de l'huissier joué par Michel Peyrelon. Une dénonciation courageuse du racisme ordinaire qui passait à l'époque inaperçu ou qui était botté en touche et une nouvelle réflexion sur le fait qu'il n'est jamais bon spoiler: de vouloir se faire justice soi-même surtout lorsqu'il s'agit d'une énorme méprise; prétexte à la violence gratuite et ciblée...
Ce film n'est pas raciste comme l'ont dit certaines personnes.Il dénonce justement la sottise de ceux qui le sont.Je l'ai vu quand j'avais 7 ans en 1975 et il est toujours aussi marquant.Le seul racisme peut-être c'est l'absence de Mohamed Zinet dans le haut de la distribution.Je sais... j'en demande trop à la FRANCE et/ou au cinéma.
Cette production présente suffisamment d’intérêt pour vous faire oublier vos enfants/votre conjoint/votre plat au four (rayez la mention inutile) le temps d'une soirée.
Un très bon film, avec Jean Bouise exceptionnel. Un film que pas mal de français devraient voir. Car tous les personnages, je peux vous dire que j'en croise régulièrement comme eux. A montrer aux écoles.
Un film qui répond à la fameuse citation: "des coupables tout trouvés". Un scénario particulièrement poignant dénonçant radicalement le racisme, les ratonnades.. Ce chef-d'oeuvre d'Yves Boisset a su toucher un point sensible qui nous fait prendre conscience de la réelle signification du mot injustice.
Un film percutant pour dénoncer le racisme et la bêtise, tourné par un spécialiste de la provocation pour faire passer des messages politiques. Certaines scènes sont insoutenables et je comprends ceux qui s’en offusquent. Malgré cette violence, que l’on peut voir au quotidien, et qui finalement n’a rien d’exagéré - je fais référence aux agressions racistes de 1973 où 50 algériens ont été tués- le film est d’une grande qualité aussi bien dans sa mise en scène que par le jeu des acteurs, tous excellents. Si certains trouvent que Boisset a abusé des clichés, je trouve que sans ces caricatures, le film n’aurait aucun intérêt. Après la sortie du film, Jean Carmet a subi des insultes et des agressions, dont les auteurs, qui ne valaient pas mieux que les personnages du film, et qui avaient l’illusion de voir Dupont Lajoie devant eux, confondaient fiction et réalité. L’acteur en était même obligé de fermer ses volets pour éviter les projectiles qu’on lui balançait jour et nuit. Ca fait réfléchir !
On est pour ou on est contre mais ce film ne peut pas laisser indifférent, c'est une certaine France, elle existe encore et partout. J'en vois tous les jours de ces plus ou moins beaufs de base, à l'esprit étroit et même pas raciste mais surtout abrutis. Abrutis de tout, ne comprenant rien à la politique, rien, ces gens sont des "gens de peu" comme disait un écrivains célèbres et Jacques Brel les décrivait parfaitement, "faut dire que chez ces gens-là, monsieur, on ne pense pas !".. Parfois ils peuvent être rigolos mais trop souvent ils sont mesquins, méchants, radins et incultes, ce qui en fait un cocktail explosif. Parfaitement décrit dans ce film. Quand la mère Lajoie pense que Guy des Cars est un grand écrivain, on tousse.