Excellente dénonciation du racisme! Jean Carmet est génial en beauf peu ouvert d'esprit qui accuse des travailleurs d'un chantier alors que c'est lui qui a commis le crime! La mise en scène est vraiment énergique, les dialogues naturelles, montrant parfaitement la bêtise humaine et le racisme. Les dernières secondes du film sont particulièrement viscérales!
Raciste ce film ? Pour dénoncer le racisme il faut bien en montrer les rouages...Mauvais procès. Il faut etre raciste pour aimer ce film ? Surement pas , personnellement je suis opposé à toute forme de racisme et bien des amis comme moi l'ont apprécié en ce sens. Malsain ? Evidemment , il ne peut que l'etre en dénonçant ce genre de personnes inspirant un profond dégout. c'est brutal , ça choque , mais c'est la réalité , ces gens-là existent et Yves Boisset les dénonce. Il n'est pas question d'amalgamer tous les français à ces "français bon teint" , personnellement je ne me suis pas senti concerné. Quand on a sa conscience pour soi , on ne craint rien à voir ce film. Magistral !!!
Je l'avais vu à l'époque de sa sortie en salles mais je n'avais pas compris la portée du message que ce film véhiculait, je n'avais que quinze ans. Bien sur Carmet porte le film, néanmoins tous les acteurs sont formidables et c'est sans aucun doute le meilleur rôle de la carrière de Robert Castel. Comme je lis sur sa fiche le film a eu de nombreuses difficultés en 1975, je suppose que vu le contexte actuel, il serait carrément impossible à réaliser de nos jours. Bravo Yves Boisset, pour le reste lisez les autres critiques.
Quelle justesse dans le portrait que donne Yves Boisset de cette France raciste qui, n'en déplaise à certains, existe bel et bien. Yves Boisset dénonce cette France avec une maîtrise éblouissante. Le scénario permet à Jean Carmet de jouer l'un des plus beaux rôles de salaud qu'il m'ait été donné de voir au cinéma frnaçais..
Pierre Tornade et Jean-Pierre Marielle livrent également une prestation d'acteur éblouissante. Et que dire de la jeune Isabelle Huppert, agée de 21 ans à l'époque, dont le talent et le naturel transperce déjà l'écran!
Une oeuvre anti-raciste par excellence, sans concessions et sans réel moral mais qui dénonce ce fléau qu'est le racisme, malheureusement toujours autant d'actualité.
Un superbe film, en tout cas c'est celui d'Yves Boisset qui a le plus séduit le public avec près d'un demi-million d'entrées en salles. La guerre d'Algérie n'est pas loin et le racisme franco-arabe est encore très présent dans les mémoires, comme les rixes sanglantes en France de la lutte OAS-FLN. Mais les musulmans qui restent dans notre pays et subissent la haine des autres, sont précisément pour beaucoup ceux qui ne veulent pas être mêlés à cette guerre et qui restent sur notre territoire parce qu'ils ont du travail : souvent sous-payé et dans des tâches ingrates que les français ne veulent plus faire. Pourfendeur d'injustice, Yves Boisset dénonce cette haine en décrivant les vacances d'un camping dans lequel a eu lieu un meurtre pour viol, pour lequel un algérien est tenu pour bouc émissaire. Le témoignage d'une époque où la bêtise était aveugle, et un film dont le casting laisse rêveur : Jean Carmet y joue un rôle à contre-emploi qui est un des plus beaux de sa carrière. Un témoignage d'une époque qui tend à renaître avec les extrémistes... willycopresto
Je suis un peu tombé par hasard sur ce film et j’ai été complètement pris par l’histoire et le jeu des comédiens. Dans la première moitié du film, nous avons droit à une immersion dans une famille de français moyen des années 70 dont le père est gérant de café. Il y a quelques propos racistes mais qui restent très superficiels et qui sont sans véritable méchanceté dans les milieux populaires. Une longue séquence drolatique décrit le départ en vacance dans le Sud et les joies de la route en période estivale. A son arrivé au camping, notre famille Bidochon retrouve d’autres français. Notre gérant de café cinquantenaire, impeccablement joué par Jean Carmet (dans son 1er rôle dramatique au cinéma), lorgne avec envie sur la fille de 17 ans du voisin. Tout bascule quand une bouffée de chaleur le prend spoiler: et cherche à violer cette fille, et l’a tue accidentellement. Le délire s’empare alors de nos sympathiques campeurs franchouillards et spoiler: la ratonnade meurtrière commence. Le film montre bien que des personnes ordinaires comme vous et moi (tous les « Dupont Lajoie » de France), mises dans des situations extraordinaires, peuvent se mettre à complètement péter les plombs et se transformer spoiler: en véritable meurtriers . Les personnages héroïques du film sont par contre le fils Lajoie (qui passe du stade fils à papa béta au début film à un « homme » à la fin), le gérant juif pied-noir du camping et l’immigré italien. Le film est plus centré sur une analyse sociologique que psychologique des personnages. Le réalisateur ne s’intéresse pas à l’analyse psychologique spoiler: du tueur de la jeune fille mais plus à l’analyse de ce qui va amener spoiler: la ratonnade et à l’attitude de chacun face à celle-ci. Je conseille vivement ce film qui je pense est toujours d’actualité aujourd’hui.
Yves Boisset savait peindre la France profonde et ses travers. Dupont Lajoie est peut-être son chef doeuvre. Des acteurs parfaitement dirigés qui deviennent haïssables de part leurs actes. Un grand film.
Au delà de l'aspect caricatural, il faut voir ce film comme une satire implacable dénonçant la bêtise et le racisme ordinaires. C'est une sorte d'anti-Camping, dans lequel le beauf de base n'a rien de sympathique quand il agit en meute, dépossédé de sa raison. La France des années 70 se voyait ainsi fustigée, mais est-elle devenue moins rance ? Pas si sûr, quand on voit les résultats des sondages actuels. Les "Dupont-Lajoie" sont encore nombreux à vouloir se trouver des boucs émissaires... Il serait temps que le cinéma franchouillard revienne à un cinéma plus politisé et vindicatif envers la médiocrité.
Comme à son habitude, Yves Boisset réalise un film percutant qui égratigne une fois encore la société française. Cependant le film n'a pas tout à fait l'impact escompté, la faute à l'usage répété de nombreux clichés. Dommage donc, car les acteurs sont vraiment bons, beaucoup à contre-emploi, et le sujet brulant, est aujourd'hui encore terriblement d'actualité.
Oeuvre incontournable de la carrière d'Yves Boisset, "Dupont Lajoie" est un long métrage violemment engagé contre le racisme. Cependant, le manque de nuances et des personnages (volontairement?) trop caricaturaux décribilise légèrement le message véhiculé. Il n'en conserve pas moins, encore aujourd'hui, un fort impact avec notamment quelques passages coups de poings et un sentiment d'injustice bien entretenu. Dans tous les cas, le pari est réussi pour Yves Boisset qui signe là, malgré une petite maladresse, une puissante dénonciation du racisme, de l'ignorance et plus largement de la bêtise humaine.