Comment ne pourrions nous pas apprécier ce film ? Un drame familial adapté du roman autobiographique de Hervé Bazin, où c’est Philippe de Broca qui est en charge de l’adapter sur grand écran. Avec Vipère au poing (2004), on fait un bon en arrière, retour en 1922, sur les traces d’une famille pas comme les autres. Au moment où la grand-mère paternelle, qui avait la charge de ses petits-enfants décède, c’est leur mère, de retour d’Indochine, qui va se charger de les récupérer. Ses enfants, si heureux de retrouver leurs parents, vont vite déchanter en retrouvant leur mère. Une femme exécrable, détestable, horrible, injuste, sans cœur, répulsive, les mots nous manquent pour arriver à la qualifier. Une tension insoutenable s’installe alors au cœur de cette famille recomposée, où haine, méchanceté, dégoût et antipathie font partie de leur quotidien.
Avec une mise en scène touchante, attendrissante et parfois drôle, Philippe de Broca nous passionne pour cette famille hors norme. Avec un casting que l’on pourrait facilement qualifier de « quatre étoiles », puisque l’on retrouve la détestable mais excellente actrice, Catherine Frot (Boudu - 2005), qui excelle dans ce rôle à la fois de dominatrice et de mère victime (en rapport à son enfance) et qui hérite d’un doux surnom de la part de ses enfants, celui de « Folcoche » : folle et cochonne en abrégées !
Avec à ses côtés, le regretté Jacques Villeret (Un Crime au paradis - 2001), toujours aussi adorable à l’écran et enfin, le jeune mais prometteur Jules Sitruk (Monsieur Batignole - 2002), qui à l’époque, âgé seulement de 14 ans, nous prouve une fois de plus ses talents. Il obtient un rôle fort, dur mais poignant, devant faire face à une Catherine Frot glaciale et irritable. Une interprétation pas si simple et pourtant il relèvera le défi sans le moindre problème ! A noter aussi, l’excellente narration tout au long du film que l’on doit à Denis Podalydès.