La Cité de la violence est un des nombreux petits films d’action qu’a tourné Bronson. Sur le papier on se dit « ah, tiens, bon casting, bonne proposition », puis l’exécution nous refroidit ! On ne peut pas dire, il y a quelques scènes d’action pas trop mal fichues, notamment le final, qui est sûrement le meilleur morceau du film, mais pour le reste c’est quand même assez quelconque. L’histoire est passablement classique dans son contexte, et redondante dans sa construction. De base, le film de tueur à gages est un genre largement brassé, mais ici le métrage cherche l’originalité en introduisant un personnage féminin ambigu. Sur le papier comme je disais c’est plutôt cool, dans l’exécution ça donne juste une histoire terriblement redondante, sans suspense (sauf la toute fin), et aux séquences assez anodines en définitive. Quelques fusillades, un Bronson en colère et un peu niais à la fois, La Cité de la violence commence comme un Plein soleil et s’enlise ensuite dans une série B d’action anodine. Pourtant le casting est de qualité. Bronson a du charisme. Son personnage n’est pas spécialement dégrossi, mais il y a un petit quelque chose quand même dans son rapport ambigu avec le personnage de Jill Ireland. L’actrice est radieuse, elle pose d’ailleurs nue à quelques reprises, mais elle n’a curieusement pas grand-chose à défendre. Elle se joue des autres, mais son personnage n’a pas tellement de consistance alors qu’elle est au cœur du jeu machiavélique. Telly Savalas, comme souvent, est excellent en mafieux fortuné. Michel Constantin est un rôle de soutien appréciable, là aussi, comme souvent.
Formellement, c’est moyen. Les scènes d’action sont très bonnes, certes, Sollima commence d’ailleurs avec une course poursuite de belle facture et on sent qu’il s’est fait plaisir sur le circuit, mais hormis les séquences d’action, c’est pas toujours bien monté, on dirait même, par moment, qu’il manque des plans tant les transitions paraissent abruptes et bizarres. La photographie est elle aussi plutôt décevante, avec pourtant un Aldo Tonti qui a quelques références, et la bande son, très répétitive, est elle aussi très mineure pour une musique de Morricone. Les quatre/cinq notes répétées en boucle, ok, ça reste en tête, mais je trouve que ça manque de mélodie pour soutenir une histoire qui se prêtait, somme toute, à une vraie mélodie mélancolique et tragique, car c’est une histoire d’amour tragique ce film.
En clair, un film mineur qui ne m’a que très partiellement emballé. Ca se laisse voir d’un œil distrait, surtout parce que l’action n’est pas déplaisante et parce que Bronson est dans son élément, mais sinon, c’est dispensable. 2