"Kill Bill : volume 2" est une suite admirable, sans fausse note, esthetiquement irréprochable, scénaristiquement fabuleuse et cinématographiquement cultissime. Uma Thurman signe certainement son rôle principal, dans la peau d'une Black Mamba plus sensible, touchante, mais aussi davantage meurtrie encore que dans le premier, avec des scénes mythiques, qui permettent au passage de rendre hommage aux western (des environnements somptueux, illustrés par les choix exemplaires musicaux notament d'Ennio Morricone), etc. L'on y trouve la quête initiatique de notre héroïne, qui a forgé son caractére et l'a conduit peu à peu vers sa chute : un carnage, une hécatombe. Les dialogues sont inspirés, passionnants. Les situations inconfortables des personnages sont diablement originales. Pour finalement aboutir sur une fin poignante, animée par une cruelle psychologie. Quentin Tarantino qui, avec ces deux films, réussi l'exploit de diviser une seule et même quête vengeresque en deux chef d'oeuvres distincts, peut se vanter de sa filmographie. Associant les genres, multipliant les clins d'oeil, "Kill Bill" c'est aussi replacer dans son contexte l'histoire d'une mére inconsolable. Bill, allias David Carradine, est redoutable : philosophant sur les affres de l'existence et les choix du passé qui le hantent jusqu'à son plus vieil âge, il apporte son lot de references culturelles pour rendre son personnage incontournable dans le 7éme art. Un monument, une légende (comme celles que pourrait nous raconter aujourd'hui le regretté interprete de Bill dans une tirade inspirée) qui vous fera vibrer et ressentir un florillége de sensations aussi agréables qu'elles peuvent être désagréables (oprression, claustrophobie, etc) mais qui laisseront une trace, et même une cicatrice qui vous rappellera sans cesse l'ampleur de ces deux réalisations sans défauts.