Une déception pour moi.
Après un premier opus plus ou moins réussi, même s'il pillait un peu partout du côté de La 36e chambre de Shaolin et La Rage du tigre (voire Baby Cart, d'ailleurs cité ici sous son titre américain, Shogun Assassin), ce Volume 2 enchaîne directement. Tout commence par un flash-back qui évoque moins Leone que Rodriguez dans l'Église qui faillit marier Béatrice Kiddo et son amant, avant que BILL ne débarque. Il faut être honnête, Kill Bill II commence bien. Oui, oui, il commence bien, déjà avec une brochette de dialogues savoureux (entre Larry et Budd dans le cabaret miteux), un portrait de personnages débiles particulièrement croustillants en la personne de Budd et de son ami et surtout, avec l'enterrement de celle que l'on surnomme “Black Mamba”, c'est à dire Uma Thurman (qui, il faut l'avouer, joue ici comme une quiche aux lardons). Un enterrement bizarre, puisque la personne enterrée est…vivante ! La scène où elle réussit à s'échapper de son cercueil évoque d'ailleurs furieusement Une balle dans la tête de John Woo.
Par la suite, on a droit à un combat "gore" bien senti entre l'héroïne et Elle, sa plus grande ennemie (géniale Daryl Hannah, dont le délire final rappelle la mort de Pris dans Blade Runner, qui reste probablement sa prestation la plus marquante à ce jour) et Tarantino s'amuse toujours autant à changer les couleurs, passant régulièrement au noir & blanc, comme il le faisait dans le premier opus.
Et puis bizarrement, après le meurtre d'Elle, le film devient… chiant !
Oui, chiant, et à pleurer. Les retrouvailles fille/mère tombent à plat malgré de bonnes idées (le jeu du cowboy au début), la faute en incombant à Uma Thurman, qui en fait des méga-caisses, mais aussi au script en lui-même. Cette fin accuse en effet de sérieux défauts d'écriture, vu que les explications entre Kiddo et Bill prennent deux plombes. On croit rêver lorsqu'il commence à théoriser à l'improviste sur la mythologie des super-héros de BD (Superman notamment). Autrement dit, c'est pas parce que c'est foutraque et rigolo que c'est forcément réussi, même quand on s'appelle Quentin Tarantino et qu'on a un ego à faire péter la tour Montparnasse en fragments infinitésimaux !
Pas un navet mais presque.
Reste quelques bonnes scènes (le flash-back avec la tueuse à gages à qui Kiddo fait lire la notice d'un test de grossesse : hilarant !!!) mais Kill Bill 2 confirme ce que l'on savait déjà (et pourtant c'était y a presque 10 ans !) : l'auteur de Pulp Fiction commence à fatiguer.