Lifeforce est un film très solide de Tobe Hooper, qui, même s’il développe un scénario un peu inégal mérite amplement d’être applaudi.
D’abord il s’appuie sur un casting de qualité. Steve Railsback, Peter Firth, Frank Finlay, ce ne sont peut-être pas des noms très célèbres, mais ce sont des acteurs à carrière, qui ont chacun des faits de gloire, et qui mettent leurs compétences au service de Lifeforce, qui sort, un peu, du coup, de la série B de base. Il convient de nommer encore Patrick Stewart, qui apparait aujourd’hui comme la guest-star du film, et Matilda May, qui assure une présence féminine avec beaucoup de classe et d’élégance. Elle expose sa nudité avec un charme de tous les instants. Globalement c’est donc solide au niveau des acteurs, avec des personnages qui ne sont pas d’une richesse phénoménale, mais qui s’avère très convenables.
Le scénario est efficace. Il est original, il utilise intelligemment une idée qui aurait pu virer au n’importe quoi. Globalement malgré sa longueur (1 heure 45, supérieur à pas mal de film du genre), il n’a pas de temps morts, et s’avère prenant. Je note deux petits points inférieurs : d’abord un poil de répétitivité dans la première partie, bien que cela ne soit pas gênant outre mesure, et une deuxième partie qui sent un peu trop le rebondissement spectaculaire pour redonner du souffle à l’histoire, sans être pleinement justifié par des raisons scénaristiques. Ce n’est pas là encore fort dérangeant, mais surprenant et un peu déconcertant il faut l’admettre.
Visuellement le film est très costaud. C’est là-dessus qu’il me permet de pousser jusqu’à 4.5, car c’est du lourd, avec un budget somme toute pas ultra-impressionnant. La mise en scène est très convaincante. J’avais quelques craintes au début qu’Hooper rate un peu le coche, mais non, le résultat est maitrisé de bout en bout. A part un début « space-opera » légèrement brouillon, ensuite Lifeforce est remarquable, avec un travail en particulier sur les scènes chocs redoutable. La photographie est du même acabit. Elle est très soignée, n’a quasiment pas pris une ride, et a vraiment un impact sur l’ambiance du film. Quant aux décors, ils sont très crédibles, et les scènes de panique et les destructions de Londres tiennent le coup. Toutefois là ou Lifeforce m’a réellement impressionné c’est au niveau des effets spéciaux. Purée de pois, j’ai pris une claque ! Le film date de 1985 est il tiendrait sans problème sa place encore aujourd’hui aux cotés de production bis à budget équivalent. Les scènes « d’aspiration » sont impressionnantes. L’animation pour l’un des corps m’a scotché, et surtout la scène qui montre le sang aspirait des corps qui reconstitue le corps de Mathilda May fait partie pour moi des scènes d’anthologie en matière de fx. Par ailleurs Lifeforce bénéficie d’une bande son énergique et épique qui magnifie vraiment le film et ne fait pas oublier le petit tribut qu’il doit au space-opera.
En conclusion, voilà surement un des meilleurs films de Hooper. S’il y a quelques anicroches de ci de là, le résultat est vraiment bien ficelé. Étonnamment c’est souvent là où les films un peu anciens tendent à pécher, que Lifeforce tire clairement son épingle du jeu. Visuellement il est en béton, et il a parfaitement vieilli. Si l’on ajoute à cela un casting entrainant, un scénario audacieux et dynamique, une musique au top, c’est du très costaud. Quelques petits défauts l’empêchent d’avoir une note parfaite.