Il y a un mouvement de fond de nouveaux réalisateurs qui ont un autre ton, et un autre cadre, comme avec "Podium" ou "Janis et John", on est plongé dans les provinces franco-américaines intemporelles et de style "International", avec des caricatures d'histoires et de vies, étonnamment proches de nos vies cauchemardées ou rêvées. Salvadori fut sans doute le premier à s'infiltrer dans cette douce parodie de la vie de tous les jours, vue sous l'angle de l'échappée hollywoodienne, pour oublier un quotidien si laid et terne et si américanisé.
Pour l'instant, on a toujours une belle part d'humanité et d'humour, et Narco ne faillit pas à la règle.
L'acteur qui joue Pumpkin est étonnant, et même surclasse l'ensemble (souvenez vous du critique d'art dans la pub VW en 2000, vous lui mettez une barbe, et hop). La vedette n'est pas Benoît mais il assure, et Canet, grâce à son look, s'en sort très bien. Sans parler des surprises du casting, mais soyez attentif, vous comprendrez.
Bref, à partir d'une trame extrêmement mince, à force d'effets de narration et d'image un peu branchés mais pas creux, et avec des petites morales touchantes, les réalisateurs s'en sortent plutôt bien.
On est loin des "Harry vous veut du bien" cyniques et malsains sans contre partie intellectuelle, ici on s'amuse un peu, on apprécie la (très) bonne musique, et on s'approche un peu des personnages.
Pas encore la perfection ciselée des films anglais, encore moins leur humour travaillé, mais une nouvelle French touch qui prend ses marques.