"Génial! Un film avec Poelvoorde qui de plus est une comédie sur la narcolepsie! Il me tarde de voir ça!" C'est incroyable de voir avec quel enthousiasme des gens peuvent regarder un film. Moi même suis (souvent) enclin à ce type d'exhalatation avant les premières minutes d'un film sauf que pour "Narco", je n'y suis pour rien. Il fallait que je parte en vacances chez mon cousin pour qu'on se fasse royalement ch*er afin qu'il s'extasie à la vue du programme télé qui annonçait ce "Narco" sur une chaine dont je tairai le nom. Moi, avide cinéphage cruel, bête et méchant, voyant premièrement le nom de Gilles Lellouche en tant que réalisateur, un sourire vicieux se dessina sur ma figure. Moins lorsque je vis le sujet comique du film: la narcolepsie, maladie grave qui pousse au sommeil un individu atteint, à n'importe quel moment! "Ma foi", me dis-je, "Espérons ne pas tomber sur une énième comédie française qui survole son thème en livrant des gags désespérants...".
Pourquoi faut-il que ces réalisateurs de comédie manquent d'ambition?! Bordel! La narcolepsie! Voilà un super truc à traiter! Voilà un super sujet de rire! Et bah non! Mes craintes sont devenues réalités... "Narco" fait bel et bien parti de ces comédies françaises sans une once d'intérêt. L'histoire aurait pu être beaucoup plus intéressante, l'histoire de ce narcoleptique (Canet) qui retranscrit ses rêves en bande-dessinée. Au début, on pourrait même penser que le film opterait pour un hommage appuyé au célèbre "Brazil" de Terry Gilliam, hors contexte de société opressée. A la place d'une quelconque recherche scénaristique, les clichés s'accumulent, les gags aussi, tout pour ravir le spectateur qui ne demande qu'à se gousser devant les pitreries de Poelvoorde, Canet et autres Berléand. Le film trouve en partie son inspiration dans les "nouvelles" comédies américaines, aussi bien dans ses décors que dans les caractères des personnages. On se retrouve en proie à une affaire de complots avec une pléiade (4) abominables personnages composés de Poelvoorde, Breitman, Berléand, Gallienne respectivement le meilleur ami, la femme, le buisness-man et le psy, qui cherchent à s'emparer des planches de BD crées par notre bon héros dans l'odieux but de s'enrichir. En résumé, une histoire vue, vue, vue et revue qui ne cherche aucunement à détourner les codes comme on pourrait penser, pour s'enfoncer dans des banalités affligeantes. Privilégiants les dialgoues, le duo Lellouche/Aurouet se plantent en beauté, les dialogues en question ne faisant preuve d'une grande imagination comique.
"Narco" reste au niveau d'un téléfilm comique, visant à satisfaire le spectateur occasionnel sans transcender ou faire preuve d'une quelconque originalité même si cette illusion d'originalité est présente avec les personnages des patineurs sérials-killers et d'autres situations loufoques.
A regarder uniquement si vous avez l'esprit perfide et que votre joie atteint son paroxysme dans la critique bête et méchante de film, ou si vous adorez les comédies françaises à l'image de celles qui sortent en masse de nos jours.