Doté d’un casting éblouissant avec Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde, Zabou Brietman, François Berléand, Guillaume Gallienne, Jean-Pierre Cassel, Gilles Lelouche, et sur un scénario qui a le mérite d’être original, "Narco" parait bien fade. L’originalité du film repose sur la narcolepsie, sujet rarement traité par le cinéma, voire jamais puisque je n’en connais pas d’autres. Ici la narcolepsie est associée à la cataplexie, deux maladies qui vont souvent de pair chez le patient narcoleptique. Le thème est abordé de façon légère sous les traits d’une chronique de vie d’un personnage qui peine à trouver sa place dans le monde professionnel, et qui finit par trouver un vrai sens à sa vie par le biais de ses talents de dessinateur. Paradoxalement, c’est ce qui va sonner le glas de son existence, suscitant malgré lui l’envie des personnes qu’ils rencontrent, notamment d’un psy qu’il consulte en thérapie de groupe. Dès lors, va s’enclencher un plan machiavélique pour hériter de son œuvre picturale, et une vile association va se mettre en place pour profiter au mieux des créations de Gustave (Guillaume Canet), une association que vont former sa femme (Zabou Breitman), Lenny Bar le meilleur ami de Gustave (Benoît Poelvoorde), sous l’impulsion du dit psychiâtre (Guillaume Gallienne), avec le concours de l’éditeur raté Guy Bennet (François Berléand). Bien que ne voyant pas énormément de défauts, "Narco" parait bien fade comme je le disais plus haut. Chaque personnage rêve de gloire, sans y arriver, mais profitent de la première occasion pour sortir de leur pauvre condition. Mis à part Guillaume Gallienne, aucun des comédiens ne semble être complètement dans leur personnage respectif. Comme l’a justement remarqué le cinéphile Akamaru, il faut attendre les 20/25 dernières minutes pour les voir complètement concernés, pour les voir prendre une dimension plus humaine. Guillaume Gallienne est donc le seul à tirer son épingle du jeu, mais c’est aussi le mieux filmé, avec notamment dans ses yeux ce reflet des flammes d’un feu présent dans l’âtre qui fait face à lui. L’œil des réalisateurs n’est donc pas si mauvais. Notons toutefois quelques incohérences, comme lors du réveil de Gustave : après avoir débranché tous les appareils, il se lève, sort de sa chambre, mais ne trouve absolument pas âme qui vive. Même en sachant que les effectifs sont de plus en plus réduits dans les hôpitaux, il est impensable de ne pas trouver de personnel au service de réanimation, d’autant plus que les appareils sont surveillés à distance. Une autre séquence ridicule se trouve lorsque Lenny attendrit les tueurs, et c'est aussi la scène la plus ridicule. Alors je suis désolé, mais cela n’a aucun sens. Bien sûr, Lenny est subjugué par le discours fantomatique de son idole Jean-Claude Van Damme. Eh bien oui, ce dernier nous fait la surprise de son apparition, nous régalant au passage d’un de ses discours philosophiques dont lui seul a le secret, mais pour une fois parfaitement sensé. En somme, c’est l’histoire d’un narcoleptique, sans victoire triomphante ni de grande destinée. C’est simplement un film sans héros qui a le mérite de sensibiliser le spectateur sur cette maladie souvent incomprise.