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sunfred
10 abonnés
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4,0
Publiée le 29 septembre 2006
Après une séquence d'introduction magistrale, véritable leçon de cinéma, le film engage sa fiction, un "road-movie" simple à la beauté étrange qui reste toutefois un cran au-dessous de son ouverture, le réalisateur usant des décadrages un peu trop facilement, forçant ainsi la symbolique d'un film qui n'en a guère besoin, empêchant parfois l'émotion de naître. Car on ne peut qu'être touché par ses personnages, si bien écrits et surtout si bien interprétés, et séduit par la lumière cendrée du film qui s'allie à merveille à une bande-son envoûtante.
Un des films qui m'a le plus marquée ces dernières années. Apre, difficile, silencieux et profond.. Des enfants au visage inoubliable, le "Père" et son mystère insondable, la force invisible qu'Il exerce contre laquelle chaque gosse au monde lutte inexorablement, pour mieux se construire. Il faut voir ce film seul pour en capter toutes les nuances. Il est de ceux qui résonnent encore très longtemps après l'avoir vu.
Suite ... Le trou creusé dans la maison apparaît comme une sorte de viol, pour récupérer un trésor sans doute illicite. La nature est splendide (le paradis perdu des Caréliens), et hostile en même temps : ces orages soudains, l'embourbement de la voiture. Et cette planche qui craque sur la tour (datant probablement de l'époque finlandaise, voire de la guerre) "tuant" le père ? Et le lac qui s'entrouvre, refusant même aux enfants russes la sépulture du père ?
Les personnages du film sont étrangers au paysage, avec lequel ils n'ont pas d'intimité, en dépit de la splendeur de ce dernier. Les habitants actuels sont les descendants des populations déplacées par le régime de Staline pour "russifier" et soviétiser des régions qui sont habitées par les Finnois depuis ... plusieurs millénaires.
Je trouve fascinant le fait qu'un Russe - et donc normalement quelqu'un attaché au peuple "envahisseur" - laisse transparaître ainsi la "malédiction" de cette occupation. C'est assez subversif, du point de vue purement russe bien sûr. En est-il conscient ? Ou est-ce la situation si particulière de cette région (gros malaise quand on va sur place) qui l'a inspiré ?
Imperceptiblement, la tension monte à mesure que le drame prend forme et que les personnages se développent, finissant même par mettre mal à l'aise le spectateur. L'histoire n'a pas de sens évident et laisse au spectateur la possibilité d'en faire sa propre interprétation. Le film envoûte aussi par sa grâce ; les scènes sont d'une beauté époustouflante et la lumière, particulièrement travaillée, offre des images aux allures de cartes postales. Rares mais efficaces, les dialogues sont joués par des acteurs brillants, avec une mention spéciale pour le jeune Ivan Dobronrarov (le petit frère) qui surprend par sa sincérité dans les émotions. Bref, Le Retour est une véritable expérience d'intensité pure, ni plus ni moins.
Terrible, remarquablement tourné, pour une histoire pas si simple que ça (pour revenir sur un message précédent). Des images superbes et de tres bons acteurs, bref un bon moment de cinéma.
Ce film est des plus étranges... A la sortie du ciné j'étais déçu, mais en y repensant, c'est quand même un film pas mal. Les acteurs sont bons en particulier le petit des 2 mômes, la musique (quand il y en a) rend bien l'ambiance assez glauque... Les dialogues (en fait, les échanges de regards) sont inhabituels mais intenses et après tout, ça se passe peut-être comme ça en Russie. Je n'ai pas aimé la fin, mais c'est sûrement parce que j'aime allé au ciné pour rêver, donc je préfère les films qui se terminent bien.
C'est vrai que j'attendais beaucoup d'un Lion d'or... mais j'ai l'impression que l'or perd de sa valeur! Une très bonne réalisation, une excellente prestation de tous les acteurs, sur cela c'est la perfection, MAIS l'histoire est mal fichue, je n'ai pas réussi du tout à rentrer dans le film, et une fin qui nous laisse sur notre faim : que contenait la boite???
L'épure de la mise en scène, la beauté, la nudité et l'imensité des paysages, la violence qui se retrouvent dans les hommes comme dans la nature, le jeu époustouflant des acteurs (à voir en V.O même pour qui ne comprend pas le russe, le "da papa" du jeune rebelle reste gravé dans la mémoire), et surtout le lyrisme qui émane de ce film en font une rareté par les temps qui courent, une oeuvre qui semble n'être soumise qu'aux pulsions créatices du réalisateur.
Magnifique film. Les visages des personnages sont d'une force et expression remarquables. On comprend les prises de vue très réussies dans le passé publicitaire du réalisateur. La musique est critiquable mais pas au point d'être dérangeante. Le personnage du père reste ambigü et sombre même après le drame. On ne se lasse pas du clin d'oeil pictural aux maîtres de la Renaissance, pour la scène du père allongé dans la barque.
Tous les visages et les paysages sont à l'image de ce pays ravagé qu'est la Russie. C'est à travers une histoire simple que tout le long du film on reste accroché à ces personnages en se disant "jusqu'où tout cela peut aller?", tout cela ira jusqu'à chuter. Et cette chute emporte des indices, des énigmes que l'on doit soi-même déduire, résoudre pour bien comprendre comment Zviaguintsev a voulu construire son oeuvre et nous faire passer tant d'émotions, tant de sentiments, à travers les regards magnifiques de jeunes enfants qui grandissent dans un univers vide. C'est avec de splendides images sans artifices qui représentent à merveille ce pays, c'est avec ces expressions si fortes qui représentent la vie de ces jeunes Russes, que ce film nous emmène loin dans une réflexion humaniste et personnelle. C'est avec simplicité qu'est construit cette oeuvre d'esprit. Bravo. Le lion d'Or est réellement justifié.
Comment ne pas être touché par le réalisme de l'histoire et la sensibilité à fleur de peau des personnages ? La dureté des caractères, l'ambiance "huis clos"... Une histoire où tout bascule très vite et c'est souvent dès cet instant que l'on se dit : "et si seulement je n'avais pas...".
Tragédie oedipienne scotchante de bout en bout, "Le Retour" nous étonne à chaque plan. On n'oubliera pas de sitôt ces visages fichtrement expressifs, ces décors quasi-abstraits, ce père dont on ne saura jamais rien. Et qu'importe si la photo est trop léchée et si la musique fait un peu ECM du pauvre, il y a un véritable regard de cinéaste, un dépouillement qui laisse place à l'imaginaire. C'est très beau. Les papys russes talentueux Sokourov et Guerman ont trouvé un fiston, et c'est une bonne nouvelle.
Une grande séance d'introspection à la recherche du père idéal. La réalisation est sobre. On ressort du film avec un calme intérieur, entre un rêve et un cauchemar, où l'on a l'impression d'avoir tout appris de soi et de son père, mais trop vite.
On attendait beaucoup de ce premier film arrivant en France avec une excellente réputation. Peut-être est-ce l'attente qui pousse à la déception ? En tout cas, le film démarre avec deux scènes absolument superbes qui placent le spectateur en position d'attente. L'attente, c'est d'ailleurs ce que le film nous propose pendant près d'une heure trente puisqu'une fois que la situation de départ est posée, le cinéaste nous embarque avec ses personnages dans un road-movie qui s'éternise et qui débouche bien sûr sur un drame. C'est long et c'est beau... mais c'est long ! La figure paternelle nous évoque les pères terribles de Bergman, mais ici peu de psychologie. La beauté des paysages et la métaphore de l'eau nous évoquent Tarkovski, mais ici point de spiritualité ni de métaphysique. En fait, à force de vouloir filmer "en creux" (c'est à dire de manière minimaliste) le cinéaste finit par dire... Pas grand-chose. En tout cas, rien de nouveau ou de révolutionnaire. Reste un film agréable à regarder grâce à de superbes images. On espère simplement que le prochain film du cinéaste ne sera pas un faux film intellectuel.