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DarioFulci
88 abonnés
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4,0
Publiée le 31 juillet 2012
Deux jeunes garçons élevés par leur mère en rase campagne vivent une vie morne et un peu sauvage. Leur père absent revient du jour au lendemain et impose ses règles. Voilà un film qui possède une force de suggestion plutôt imposante. Les deux gamins sont remarquables de colère rentrée et d'incompréhension débordante. Leurs regards en disent long et fait froid dans le dos. Un père incapable de partager autre chose que de l'autorité, comme un réflexe devenu encombrant dans son rapport aux enfants qu'il ne connait pas. Trop tard pour les regrets. La fin est superbe, en un court moment on comprend enfin ce que cette figure absente désirait vraiment. Le réalisateur mène sa barque avec une imposante dextérité, âpre et délicat à la fois. Très réussi.
Superbe mise en scene, images léchées d'une nature sauvage. Les 2 gosses jouent à la perfection dans ce drame familial d'un père inconnu et sévère qui fait son retour dans sa famille. Idolâtré au départ, il finit par être détesté de ses fils lors d'une étrange excursion sur une île déserte. Il y a aussi dans ce film un rapport troublant et très symbolique aux éléments qui renforce d'avantages les émotions humaines. Beau film.
Le genre de film beau et lent, très bien mis en scène pour un premier film, une histoire triste et belle, simple et compliquée à la fois… c'est très bien photographié, certains plans sont magnifiques là où le ciel et la Terre se rejoignent. Je met 3 car le film prend un peu trop de temps avant de se laisser porter par la beauté des paysages…
Une très belle fable sur la sortie de l’enfance, observée à travers le prisme d’une relation père/fils conflictuelle. Le film prend parfois des allures de thriller, mais la tension et l’onirisme sont mis au service d’un réalisme à la fois très subtil et très puissant. La réalisation est magnifique et le jeune acteur crève l’écran. Du vrai cinéma, beau et intemporel.
Très bon film. Je ne me souviens plus des tenants et des aboutissants car je l'ai vu il y a longtemps, mais c'est un film marquant, très réussi et très bien interprété.
Un premier film impressionnant (très beaux plans de la nature) en forme de conte biblique où un père revient après une absence de 12 ans pour éduquer à la dure ses enfants. Il les emmène dans un voyage initiatique. Andreï Zviaguintsev filme la Russie comme un pays où la violence et l'autorité sont les seuls codes de comportement acceptés. Aussi âpre qu'énigmatique. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
De plus en plus intéressé par ce cinéma russe brut et d'une grande profondeur de champ, j'ai bien fait de me lancer dans la filmographie d'Andrei Zviaguintsev avant d'aller voir Leviathan en salles. Cela m'aura permis, dès le premier essai, d'apprécier le talent du bonhomme et de renforcer mon intérêt pour son cinéma. Annoncé comme un possible héritier de Tarkovski, Zviaguintsev ne peut en effet échapper à la comparaison (peut-être recherchée), de par sa poésie des éléments (quand même ici bien plus vaine que chez l'auteur du Sacrifice et sa symbolique ultra-riche), sa recherche métaphysique et l'exigence de son cinéma, qui ne ménage pas le spectateur et gagne ainsi beaucoup en fermeté. Doté d'une dimension mythologique aux implications marquantes, Le Retour réduit son récit au plus simple appareil pour mieux mettre en lumière la force de ses relations, dans un drame œdipien d'une rare âpreté. La mise en scène, remarquablement étudiée, peut parfois agacer par sa contemplation un peu vaine, mais celle-ci parait malgré tout servir à poser le récit et le laisser respirer. Comme le ressac des vagues, comme l'histoire racontée, celle d'un retour sur un passé sibyllin, le film est fait d'un incessant mouvement de va-et-vient qui charrie une puissance incoercible, écrasante. Certains plans sourds sont d'ailleurs assez étourdissants. Voilà qui accable les personnages sous un poids, sans pour autant oublier qu'ils sont la clé de voûte qui fait tenir l'ensemble. Un maillon essentiel et très solide, grâce au talent du casting, surtout celui des deux gamins, réellement étonnants. Savoir qu'un an plus tard l'un d'entre eux est mort noyé près des lieux du tournage a d'ailleurs quelque chose d'encore plus bouleversant. Bref, si Zviaguintsev s'est par la suite débarrassé de son amour un peu encombrant du beau décoratif, il y a tout à parier que Le Bannissement, Elena et Leviathan seront de bonnes grosses claques. Le Retour, quant à lui, est déjà aussi marquant que redoutable.
Une sorte de road movie a la Russe avec de magnifiques paysages de lacs deserts et sauvages , les 2 jeunes acteurs sont formidables surtout le cadet en totale rebellion face a un pere etrangé dont la mort brutale nous laisse comme les enfants sans veritables reponses sur son passé.Les couleurs froides et surtout la lenteur du recit qui aurait merité plus d'epaisseur deservent malheureusement cette interpretation "a vif " qui doit certainement beaucoup au lion d'or decerné , le debut de la rencontre entre un pere inconnu et ses 2 enfants etait prometteuse lorsqu'il leur apprend la vie et tente de rattraper le retard mais sa mort stop la fin d'un scenario qui aurait merité un autre denoument.
Un beau film ample, triste, puis carrément tragique, avec des acteurs merveilleux, un père qui fait figure de bête mythologique, des enfants éblouissants de justesse.
Un film au propos lourd et dramatique, qui a malheureusement choisit un rythme très très lent pour nous faire partager les émotions des protagonistes... Trop lent. Pour résumer, il s'agit de 2 enfants russes vivants heureux avec leur mère jusqu'au retour du père, homme froid et brutal, qui les emmène avec lui pour quelques jours, où il ne fera pas grand chose si ce n'est gagner de l'argent illégalement grâce à une combine. Si l'on ressent bien les sentiments des enfants, ceux du père (en a t-il ?) sont inexistants, comme le personnage de la mère, qui disparait au bout de 15 minutes. Bref, pour tenir 40 minutes s'était parfait, pour le double, l'histoire manque de substance, même si le propos demeure intéressant et le ton juste.
Tragédie oedipienne scotchante de bout en bout, "Le Retour" nous étonne à chaque plan. On n'oubliera pas de sitôt ces visages fichtrement expressifs, ces décors quasi-abstraits, ce père dont on ne saura jamais rien. Et qu'importe si la photo est trop léchée et si la musique fait un peu ECM du pauvre, il y a un véritable regard de cinéaste, un dépouillement qui laisse place à l'imaginaire. C'est très beau. Les papys russes talentueux Sokourov et Guerman ont trouvé un fiston, et c'est une bonne nouvelle.
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0,5
Publiée le 9 avril 2021
Je ne me souviens vraiment pas avoir vu un film aussi terrible que celui-ci car il ne se passe littéralement rien tout au long de cette histoire à l'exception d'un incident mineur vers la fin dont je ne pouvais vraiment pas me soucier. Nous voyons un père dur à cuire avec deux enfants qui se comportent mal et cela résume toute l'intrigue. Je ne sais pas trop quoi dire d'autre à part que si vous aimez regarder deux gosses et un père mauvais interagir alors cette cure d'insomnie ennuyeuse sera tout à fait dans vos cordes. Il n'y a aucun suspense certainement rien de palpitant et pas une seule chose positive que je puisse penser à dire à son sujet...
Première réalisation dAndreï Zviaguintsev, «Vozvrashcheniye» (Russie, 2003) possède la sobriété de son territoire, avec des plans aux cadres clos, emprisonnant lhistoire sur elle-même, déclarant par ce biais lissue impossible. Andreï et Ivan sont deux frères qui vivent seuls avec leur mère jusquà ce que leur père revienne suite à douze ans dabsence. La force majeure de lintrigue est que Zviaguintsev ne traite pas de lhistoire des personnages mais simplement du relationnel qui les lie. Lors du voyage éducatif dune semaine auquel sadonnent les deux enfants et leur père, Zviaguintsev nen revient pas aux actes de chacun, cest lexpression de la figure paternelle qui importe. Car «Vozvrashcheniye», derrière son aspect réaliste, est en fait limage métaphorique de la figure du père. Si les actions et leurs découlements sont ainsi ce nest pas par soucis de fiction mais par volonté de figuration, dillustrer les étapes de la figure paternelle dans la vie dun homme. Et le choix de la réalisation sen veut dautant plus juste puisque cadré, elle nous présente les tableaux de ce relationnel. Cependant si les cadres sont très composés, le mouvement nen pas moins présent au sein puisque les images, plus que la caméra, semble se mouvoir, évoquant le dynamisme de lévolution. Le père, interprété calmement par Konstantin Lavronenko, est encerclé dun mystère insoluble, comme lest nimporte quelle figure paternelle. Léducation du père est une force qui se voit opposé aux doutes des enfants. La conclusion de «Vozvrashcheniye» ne laisse rien en suspend, il clôt la métaphore de ces jeunes enfants (merveilleusement interprétés) qui sont in fine devenu des hommes, la caméra laisse enfin échapper les enfants/adultes et capte toute lampleur du paysage qui les précède, annonçant le générique sous forme de photos qui retrace le film et son tournage. Le cinéma de Zviaguintsev semble mêler lart et sa composition.
Très bon film, scénario intéressant, mise en scène remarquable, sauf qu'on reste sur sa faim : d'où vient le père ? C'est quoi cette petite valise qui ne délivrera jamais son secret ? Une inversion dans les Lions d'or et d'argent cette année aurait été la bienvenue, mais peut on donner deux fois de suite un Lion d'or à la même personne ?...