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Un visiteur
4,0
Publiée le 12 mai 2007
Retour de Philip Marlowe, trente ans après le sublime Grand Sommeil de Howard Hawks. Eliot Gould, impeccable dans le rôle réussit à simposer en digne successeur dHumphrey Bogart. Le privé est un polar noir et sec, au style 70s flamboyant, le tout teinté de lironie mordante de Robert Altman. Une ballade nostalgique, lente, sombre, flamboyante. Grand film.
Incroyable réalisation de Robert Altman ! L'un des plus grands films noirs qui' m'ait été donné de voir. Peu de gens connaissent ce "Privé", et encore moins ce Elliot Gould qui campe un Philip Marlowe, plus déroutant, cynique et dévoyé que jamais. Visiblement, Robert Altman tenait absolument à revisiter le genre, mais il ne se contente pas avec ce "privé" de retendre les tapisseries et ou de repeindre les plafonds, il s'attaque aux fondations même du plus célèbre détective privé made in USA. Loin du type droit et fort qua campait notamment Humphrey Bogart, Gould s'engouffre dans la brèche du dilettante, de l'esprit décalé du héros américain. Derrière son personnage, Altman jubile, tourne en dérision le mythe du gentil salaud pour dépeindre au scalpel une société américaine engluée dans l'hypocrisie et la futilité. La scène d'ouverture où Marlowe donne à manger à son chat est irrésistible. Quant à la scène finale, elle laisse, par sa violence, et son contraste avec le reste du scénario, sans voix. Un des chefs d'oeuvres de Robert Altman.
Le film ma séduit dès son commencement, lintroduction est jubilatoire. Un détective privé se lève à 3h du mat pour donner de la pâtée à son chat. Malheureusement, il ny en a plus, il doit alors sortir pour aller lui acheter sa boite préférée. Seulement, il ny a plus de pâtée de la marque préférée au Supermarché, il prend donc une autre marque. Mais arrivé chez lui, le chat refusera de manger car il sent bien que ce nest pas la bonne pâtée. Dès le commencement, on comprend bien que ce détective ne réussit pas ce quil entreprend, cest un perdant quoiquil fasse. Malgré tout, il restera flegmatique pendant tout le film. Cest ironique à souhait, Elliot Gould a une classe démentielle, cest lui qui explose lintérêt de lhistoire. On ne sennuie jamais, son impertinence est hilarante sur certaines répliques. Il est vraiment lindividu sans complexe qui ne se soucie pas de ce qui va lui arriver. Il ne prend jamais rien au sérieux, toute réponse à quelquun est un prétexte pour raconter une connerie. Il a une dégaine et un style avec sa clope dans le bec qui le rend complètement crédible, blagueur charismatique dans ce « comico-polar » californien. Je suis tombé amoureux de ce film, jair rarement vu un rôle qui va si bien à un acteur, ce personnage est fait pour lui. Altman montre les années 70 dans toutes leurs splendeurs, on aura bien sur droit au petit suivi de la cabriolet sur un boulevard de Los Angeles. Altman ma complètement étonné, des personnages odieux et cruels qui sont malgré tout très drôle dans leurs actions de total pulsion. Ce comique un peu sadique est particulier mais il nest pas déplaisant. Par exemple, un chef de gang, après avoir dit à sa femme quil laimait, explosera une bouteille de whisky sur son visage. Un geste qui peut paraître cruel mais il est tellement paradoxal quil fait rire. La fin est étonnante et se raccorde totalement à ce quon a vu au début, on peut même en tirer une morale.Simple et classique mais efficace.
Altman nous livre un polar assez drôle et décalé ou il n'hesite pas à bousculer les codes.Elliot Gould est parfait dans ce ton décalé ou il réinvente le personnage de Philip Marlowe. Une oeuvre assez méconnue mais qui vaut le detour.