Quatrième épisode de la saga et troisième réalisateur aux commandes (mais premier britannique !!) : Après Chris Columbus et Alfonso Cuaron, c’est désormais au tour de Mike Newell ("Soursweet", "Quatre Mariages et un Enterrement", "Le Sourire de Mona Lisa", "Donnie Brasco") de goûter au monde de la magie. Cette fois-ci, Poudlard reçoit des élèves d’autres écoles de magie à l’occasion d’un évènement festif : l’Epreuve des 3 Sorciers. Comme vous pouvez le voir, ce nouvel opus continuer de développer l’univers du petit sorcier en nous faisant découvrir les communautés magiques d’autres pays, leurs fonctionnements, leurs traditions et leurs interactions avec Poudlard, mais aussi le Ministère de la Magie et sa politique au sein du monde Moldu. Mais le récit va malgré cela se recentrer exclusivement sur Harry, ce qui est très intéressant pour le développement du personnage : Harry est plutôt seul au fond, il est certes entouré mais personne ne parvient à le comprendre réellement ; et cette fois-ci Il va devoir encaisser pas mal de choses comme
ses camarades qui l’accuseront de tricherie, subir les difficiles épreuves physiques de l’évènement ou encore cette ultime confrontation qui était inévitable
. Et conséquence directe à tout ceci, Harry n’aura pas le moindre temps d’enquêter puisqu’il doit déjà trouver un moyen de survivre à toutes ses différentes épreuves : ce sont donc les personnages secondaires qui vont mener l’enquête. Une différence notable avec les volets précédents mais qui permet à la saga de ne pas tourner en rond. Mais d'autre part, le film nous permet aussi de respirer par moments en continuant à nous montrer les élèves de Poudlard sous un autre angle comme l’avait commencé Alfonsos Cuaron dans le précédent opus. En effet, ces derniers grandissent et rentrent dans ce que certains appelleront simplement l’adolescence et que d’autres nommeront plus crûment l’âge ingrat : ils se disputent, ils sortent ensemble, ils se moquent ouvertement d'autres élèves, ils sont parfois méprisants, ils leur arrivent parfois de jurer et se comportent souvent n'importe comment. Cet aspect dévoilé de nos jeunes sorciers permet deux choses : 01) l’insertion de moments de comédie pure et 02) une continuité dans l’identification du public qui a l’impression de « grandir » en même temps que les personnages. A ce titre, toute la séquence
du bal de l’hiver
, pourtant si volage aux premiers abords, est au final, et de façon très paradoxale, d’une importance capitale au récit : de la préparation au déroulement en passant par la naissance de trios amoureux, les enjeux futurs commencent à prendre forme. En effet, ce sont ces petits moments d’insouciance partagés avec ses amis qu’Harry devra protéger à l’avenir…avenir qui s’annonce terrible. Et oui, ce film est aussi sombre que son prédécesseur, mais en revanche, le côté dramatique est beaucoup plus intense ici : pour la première fois dans la saga, la mort va s’inviter et s’abattre sur des personnages, ce qui pourra en surprendre plus d’un. Cela se répercute irrémédiablement sur la mise en scène de Mike Newell : l’esthétique du métrage est très froide, avec une photographie pâlotte qui tire sur le bleu et qui a tendance à instaurer une ambiance un peu dépressive alors que le récit nous conte à la base un évènement très festif pour Poudlard. Sans atteindre la folle démesure et les ambitions visuelles de Cuaron, Newell maîtrise parfaitement son sujet et se montre même à la hauteur lors des scènes d’action : le passage de l’Epreuve des 3 Sorciers est à ce titre une succession de séquences hautes en couleurs dont les effets spéciaux sont réellement bluffants :l'épreuve avec
le dragon
, parfaitement rythmée, donne une course-poursuite grandiose dans les airs autour du château, nous gratifiant au passage d’images totalement inédites de Poudlard. Pour l'épreuve
sous-marine
, nous avons un décor inédit avec
le Lac Noir
qui propose une atmosphère très mystérieuse mais aussi une lisibilité de l’environnement prodigieuse où la caméra se déplace avec une fluidité magistrale. Et pour finir le fameux
labyrinthe
avec son décor grandiose, inévitablement sombre et terriblement oppressant. Niveau casting, y’a pas grand-chose à dire : les « jeunots » continuent de progresser (et Emma Watson commence à être particulièrement délicieuse !) et les « aînés » sont toujours aussi bons (Alan Rickman est toujours le meilleur même s’il est ici particulièrement mis en retrait !) Comme à chaque nouvel épisode, de nouveaux acteurs rejoignent la partie : Brendan Gleeson est parfait Maugrey Fol’œil à la fois intriguant et inquiétant, Robert Pattinson (Cédric Diggory) est un choix très intéressant et est à la hauteur de sa toute première prestation sur grand écran, Clémence Poésy (Fleur Delacour) est aussi une belle surprise en apportant un peu de fraîcheur (et de concurrence envers Emma Watson !! ^^), David Tennant surjoue un peu mais est un excellent psychopathe en la personne de Barty Croupton Jr, et enfin un grand bravo d’avoir proposé à Ralph Fiennes le rôle du terrifiant Voldemort ! Clairement l’opus le plus sombre et le plus violent de la saga, "Harry Potter et la Coupe de Feu" bénéficie du savoir-faire de Mike Newell qui s’arrête autant sur la noirceur que le comique : à la fois drôle et effrayant, le métrage continue à donner vie aux personnages d'une manière très naturelle et de développer enfin l’intrigue principale. Pour moi, même si j’avoue qu’il manque un petit quelque chose (bon dieu, mais il est où le traditionnel match de Quidditch ??!!), il s’agit du meilleur de tous les "Harry Potter" : la saga continue d’exceller en continuant de développer son univers tout en nous donnant envie de voir la suite !