A l’occasion de la sortie d’Iron Man 3 je m’attaque donc à la critique des deux premiers. Je commence logiquement par le 1.
Il y a pas à dire, c’est un film de super-héros qui se place dans la partie haute, même s’il n’a pas le même niveau que certains de ses rivaux, qui jouent quand même un cran au dessus (je pense aux Batman les plus récents ou à Watchmen). L’élément le plus positif du film, ce qui joue beaucoup dans sa popularité c’est son interprétation. Celle-ci, il est vrai est formidable, et combien de super-héros auraient pu avoir la notoriété d’Iron Man (pourtant pas un des plus connus à l’origine) s’ils avaient bénéficiaient d’une prestation aussi qualitative que celle de Robert Downey Jr. Quel talent ! Il incarne Tony Stark à la perfection, naviguant dans les méandres des émotions et des contradictions de son personnage avec une maitrise totale. Vraiment très enthousiasmant de le suivre, et en dépit de son caractère souvent gonflant, il est éminemment sympathique (comme un certain Docteur House en somme). A ses cotés Gwyneth Paltrow est talentueuse, toute en sobriété, incarnant un personnage qui au final ne fait pas grand-chose, mais parvenant justement, par sa prestation, à lui donner une place bien réelle. En antagoniste Jeff Bridges, en impose indéniablement, avec une présence charismatique, et un jeu subtil, qui le fait passer avec finesse d’un type vaguement inquiétant mais plutôt sympathique, à un super-méchant. Dans les autres rôles je n’ai rien à relever de particulièrement désagréable, tous s’avérant suffisamment convaincants pour ne pas dépareiller.
Le scénario est un peu plus faible lui, en revanche. Non pas de par son histoire, celle-ci au contraire brasse je trouve des sujets très intéressants, développe ses personnages avec intelligence, et s’avère plus subtil que dans bien des métrages du genre. Mais il y a un certain manque de rythme, et une fluidité imparfaite. Il y a d’assez longues plages dans lesquelles il ne se passe pas grand-chose et surtout, comme le découpage est très sec, on a l’impression d’une succession de chapitres ce qui rend mal dans un film qui dure plus de 2 heures. C’est supportable néanmoins. Les dialogues en revanche sont sublimement écrits, avec une réelle subtilité, et une précision qui fait mouche.
Visuellement Iron Man n’est pas époustouflant. Les scènes d’action par exemple sont assez peu nombreuses au final, et n’ont rien de si génial que cela. Elles sont solides, je ne dis pas le contraire, mais je pense qu’il y avait moyen de faire mieux. D’autant que Favreau fait un travail inégal, et c’est dans les scènes d’action qu’il peine le plus. Il a tendance à agiter un peu la caméra dans ces scènes là, et il ne trouve pas toujours le bon angle pour démultiplier la puissance des coups, des impacts, des destructions comme sait si bien le faire Bay. Les effets spéciaux sont corrects pour une production aussi dotée financièrement, mais il n’y a pas de quoi s’enflammer outre mesure. La photographie est bonne. Elle n’est pas excellente mais elle donne un type au film, une personnalité et c’est là l’essentiel. Les décors sont assez réussis, même si là aussi c’est du classique pour une telle superproduction. Je note un thème musical pas désagréable, mais la patte d’un Silvestri ou d’un Zimmer manque clairement.
Pour conclure Iron Man est un blockbuster qui fonctionne très bien là où on ne l’attendait pas forcément, et qui s’avère un peu décevant là où il était attendu. Doté de personnages passionnants, d’une histoire plaisante, il intègre avec talent et pour une fois sans que cela paraisse balourd ou puéril, un humour très agréable. Il traine un peu des pieds niveau action et rythme, mais ma foi les 2 heures passent quand même très bien. Il y a de la finesse, de l’intelligence, très bon travail global, mais inférieur aux références du genre.