Jon Favreau et Robert Downey Jr. donnent naissance au plus charismatique des super-héros de l’écurie Marvel, donnant le ton d’une nouvelle vague de productions allant toutes vers un centre commun, Avengers. Si Iron Man doit désormais partager sa célébrité avec Thor et Captain America, lors de la sortie du premier volet, en 2007, cela n’était pas le cas. Jon Favreau, un nom parmi d’autres, ainsi qu’un acteur ayant connu plus de bas que de hauts, rien ne laissait présager la venue d’un super-héros charismatique, point d’orgue de franchises à succès. Oui, Iron Man se caractérise par bien des points, son humour, sa qualité visuelle, son scénario, son casting, mais avant tout son attrait d’un strict point de vue du divertissement.
Gros comme une montagne, le scénario offre tout de même sa part de bonnes idées, tirées certes d’un ou plusieurs comics Books, mais agréable de découvrir ou redécouvrir. Tony Stark est d’emblée dépeint comme un mégalo orgueilleux, égoïste marchant de mort et insoluble malhonnête. L’évolution de ce personnage tantôt détestable tantôt attachant offre la possibilité à Robert Downey Jr de jouer sur deux tableaux, l’un humain l’autre fantaisiste. Tony Stark est le centre de son monde, un monde qui s’éloigne de lui alors qu’il tente de réinventer ses principes, ses convictions, qu’il entre dans une nouvelle phase de développement, son développement personnel. Confronté à la jalousie, à la violence de ses créations d’antan, l’homme va désormais se battre contre un mal qu’il a contribué à créer.
Le formidable Jeff Bridges, preuve d’un casting formidable, endosse le costume du méchant du moment, d’abord ami puis ennemi. Lui aussi mégalo, avide et sans complexe, il incarne avec classe l’antithèse de ce qu’est devenu Tony Stark. Dans l’ensemble, le film tient très bien la route, spectaculaire, amusant, drôle et divertissant, c’est malheureusement sur une note finale plus amère qu’il s’achève. Oui, si tous les effets de manches précédant l’affrontement final était remarquable, le duel qui opposera le héros et son ennemi tient d’avantage de la farce Transformers que de l’indépendance visuelle du film jusqu’alors. Dommage donc que Favreau n’ait été plus inspiré pour conclure en beauté un film remarquable, même s’il s’adresse à une certaine catégorie de cinéphiles.
Iron Man permet l’envolée définitive de Marvel sur grand écran, envers et contre ses concurrents, même si selon moi, Marvel n’aura jamais atteint la qualité des adaptions DC Comics, excpetion faite de Green Lantern. Quoiqu’il en soit, la firme à trouver son héros fétiche, de loin le plus charismatique, qui tiendra par ailleurs, pour preuve, la vedette des Avengers. Une nouvelle carrière pour Robert Downey Jr, de beaux horizons pour le cinéaste Jon Favreau et un beau cachet pour la production. En étant tout à fait fidèle aux standards Marvel à l’écran, Iron Man démontre des qualités majeures, un respect du public, ce qui n’est pas toujours le cas. 15/20