Pour son cinquième long-métrage, le réalisateur Jon Favreau adapte le comic-book de la société Marvel (originellement Timely) créé en 1963 par Stan Lee (qui a également donné naissance à des héros tels Spiderman et Hulk) pour en faire son « Iron Man », projet qui fut passé dans les mains des plus grands metteurs en scène (Tarantino, Stuart « Re-animator » Gordon, Nick Cassavetes). Jon a eu des mains providentielles car il n’avait auparavant réalisé que des films familiaux (« Made », « Zathura ») et figurait dans des métrages catastrophes (« Batman forever », « Deep impact »). Belle pioche, Jon !
De plus, Stan Lee, également producteur exécutif du film, et Avi Arad (à l'origine de la transposition de la plupart des personnages Marvel Comics au cinéma, producteur de « Iron Man » et co-directeur, avec Stan Lee, de Marvel Entertainment, filiale de la Walt Disney Company depuis 2009) conçoivent « Iron Man » pour un budget estimé à 140 millions de dollars. Un pari qui a mis la société de production Marvel sur la sellette. Pari finalement gagnant puisque le film rapporta 580 millions de recettes au niveau international. Et qui mis sur la voie d’autres films de super-héros tels « Thor » (avec Chris Hemsworth dans le rôle-titre), « L’incroyable Hulk » de Louis Leterrier, « Avengers » et « Captain America » parmi les plus récents. « Iron Man » (2008) a donc mis sur tapis rouge le renouveau des films de super-héros alors en perte de vitesse.
Mais intéressons-nous un tant soit peu à « Iron Man ».
Synopsis : Tony Stark, passé maître dans l’art de la vente d’armes, est kidnappé en Afghanistan. Forcé par ses tortionnaires de réaliser une arme surpuissante, il décide de s’enfuir en fabriquant en secret une armure high-tech. Une fois rentré chez lui, Stark décide de l’améliorer… .
Robert Downey Jr, dans le rôle de l’Homme de Fer, s’est impliqué dans l’écriture du scénario qui respecte, paraît-il, l’œuvre de Stan Lee. Un scénario facile, mitonné de bric et de broc, dans lequel s’entremêle les affaires russes-afghanes et américaines. Comprenons un scénario bushien qui respecte le code de ces années de terrorisme qui nous ont tous marqué lors des tragiques événements du 11 septembre 2001. Un scénario certes convenu aujourd’hui, immiscé dans la période des années 2000, mais qui nous maintient jusqu’au dénouement final. Merci messieurs les scénaristes. Heureusement que Jon Favreau vous aide dans sa réalisation décapante et tonitruante pour pallier ce manque de finesse d’écriture.
D’autant que les effets spéciaux en général aident à nous maintenir à flot. Pour sa dernière participation, Stan Winston offre toute son expérience et supervise à lui-seul l’armée d’effets spéciaux pyrotechniques concernant batailles, explosions ou même design, conception et mouvements des armures de fer. Sous la coupe d’ILM (la firme créée par Georges Lucas pour son premier épisode « Star wars » des 70’s), « Iron Man » se révèle fort réjouissant, et même s’il s’agit d’un film de super-héros (où le défouraillement atteint des sommets titanesques, surtout pour une bataille finale où le déferlement d’effets est saisissant), maître Winston apporte tout son savoir-faire pour doser effets spéciaux-avancement de l’histoire et des personnages. Merci Stan.
En cela, la musique de Ramin Djawadi ne fait pas exception et suit à merveille la fabuleuse aventure de Tony Stark devenu Iron Man. Juste et toujours dans le bon ton, parfois vivifiante, parfois lancinante, Djawadi (pris sous l’aile d’Hans Zimmer, le fondateur du studio de musiques de films Remote Control Productions) fait appel à son mentor pour les musiques additionnelles du long-métrage. Logique donc que la bande-son colle et soit énergique et rock n’roll à l’image de Tony Stark.
Niveau distribution, on a donc Downey Jr (retrouvant les plateaux qu’il avait mis entre parenthèses entre « Chaplin », « US marshals », « Zodiac »…) qui monopolise « Iron Man ». Il incarne son personnage à la cool’attitude et se démène pour nous faire son numéro, très fortement appréciable. Son alter-ego dans le rôle du méchant (l’afghan) charismatique à souhait est la gueule de cinéma Faran Tahir trop peu souvent utilisé au cinéma (vu dans « Star Trek » version 2009 et « Evasion » avec le duo Sly-Schwarzy) : dommage ! A leurs côtés, deux stars que j’ai trouvés mal dirigés : Gwyneth Paltrow (la finesse pourtant incarnée à chacune de ses compositions : « Seven », « Two lovers ») et Jeff Bridges (pourtant dans un rôle de méchant, lui aussi !) qui se la joue vieux papy décati dénué de charisme. Etonnant de la part de Jeff « Lebowski » Bridges !? A noter la furtive apparition néanmoins revigorante de Samuel L. Jackson à la fin du générique final (!). Et de souligner le caméo de Stan Lee (que je n’ai pas vu !) qu’il a pris l’habitude de faire dès 1990 (« L’ambulance ») !
Pour conclure, « Iron Man », premier gros blockbuster de super-héros des années 2000 qui se vit affublé de deux suites ultra-populaires, se doit d’être vu par tout amateur de cinéma car ici Jon Favreau ne se moque pas de nous. Il nous divertit de manière certes un peu brutale (avec des super-héros extraordinaires) mais nous immisce dans son histoire un peu farfelue, déjantée et rock n’roll sans oublier le cinéma d’hier en mélangeant les générations (Zimmer, Stan Winston, Downey Jr, Bridges, Samuel L. Jackson). Merci.
Je ne suis pas fan de ce genre de films, mais j’avoue, le futur réalisateur du « Livre de la jungle » ne s’en sort pas si mal. 2 étoiles sur 4 pour le côté divertissement.
Spectateurs, quand Favreau vous rend Stanley (Stan Lee), faîtes votre bricolage vous-même !!