Film mêlant horreur et fantastique, coécrit et réalisé par Michael Wadleigh, dont c'est le premier long-métrage, Wolfen est une proposition convenable. L'histoire se déroule à New York où un riche promoteur immobilier s'apprête à démolir un vieux quartier du South Bronx, transformé en décharge public, pour y construire un complexe immobilier. Mais l'homme et sa femme sont retrouvés sauvagement assassinés. L'inspecteur Dewey Wilson est alors rappelé dans le service actif pour mener l'enquête, et pour cela, est épaulé par Rebecca Neff, une experte en psychologie légale. Le binôme tente de retrouver le coupable pendant que dans le même temps d'autres meurtres ont lieu et que la piste semble mener vers une étrange créature poilue. Ce scénario, adapté du roman Wolfen, Dieu Ou Diable, de l'auteur Whitley Strieber, souffle malheureusement le chaud et le froid pendant sa durée de près de deux heures. Une durée qui aurait clairement gagnée à être réduite d'une bonne demi-heure afin de rendre l'intrigue plus digeste. Car oui, la première moitié est assez peu intéressante à cause d'un rythme lent et d'une enquête peu palpitante. Il faut presque attendre l'heure de visionnage pour que le récit décolle enfin. Et celui-ci s'améliore nettement en s'avérant plus prenant par la suite. Malgré tout, l'ensemble manque d'une ambiance procurant de la tension. Cette atmosphère se ressent uniquement lors de quelques rares scènes et disparaît le reste du temps, lors des investigations. La faute également à des mises à mort trop expéditives ne permettant pas de profiter de la violence graphique à l'écran. Le film a tout de même le mérite d'aborder à travers cette histoire divers thématiques fortes comme l'opposition entre la nature et la civilisation, les croyances ancestrales, et l'extermination des peuples Amérindiens, donnant une forte dimension socio-politique à l'œuvre. Des sujets traités avec intelligence via ce récit et ses personnages appréciables, interprétés par une distribution correcte comportant Albert Finney, Diane Venora, Edward James Olmos, Gregory Hines, Tom Noonan, Sam Gray, Dick O'Neill, Dehl Berti, Max M. Brown ou encore Anne Marie Pohtamo. Tous ces individus entretiennent des échanges assez neutres en émotions, même si certaines répliques bien senties distillées tout du long provoquent quelques sourires. Sur la forme, la réalisation du cinéaste américain se veut qualitative. Sa mise en scène comporte une bonne idée principale avec sa vue subjective en négatif pour nous faire ressentir la vision de la bête, même si cet effet n'est pas forcément de bon goût. Le reste des plans manquent d'une touche esthétique, ce qui est regrettable. L'environnement insalubre et désaffecté joue lui bien son rôle en étant repoussant. Ce visuel peu charmant est accompagné par une b.o. de bonne facture signée James Horner, dont on retiendra quelques compositions qui sortent du lot, sans pour autant être mémorables. Cette traque sauvage s'achève sur une fin satisfaisante venant mettre un terme à Wolfen, qui, en conclusion, est un film possédant quelques belles qualités même s'il reste dispensable.