« In my book, you’re a winner too. »
Cette adaptation du Dîner de Cons (Francis Veber) est à la fois bonne et exécrable pour la même raison : son interprétation. Si Paul Rudd joue juste, si Steve Carrell est éblouissant de naïveté et de bêtise, malgré ses dents et ses cheveux postiches, assez inutiles, les autres interprètes jouent faible voire sont carrément mauvais, même Zach Galifianakis, pourtant très bon dans la trilogie Very Bad Trip/Hangover (Todd Phillips, 2009, 2011, 2013).
La réalisation (Jay Roach, trilogie Austin Powers, 1997, 1999, 2002 et les deux premiers films de la trilogie Mon Beau-Père et Moi, 2000, 2004), elle, n’offre rien de transcendant. Soyons honnêtes, ça n’est pas non plus ce qu’on attend d’une comédie populaire.
Si l’on veut vraiment comparer avec l’original (la pièce et le film de Veber), exercice inévitable, on sera obligé de reconnaître que cette version étasunienne perd en méchanceté cynique ce qu’elle gagne en poésie, voire en bienveillance. Les scènes sont moins théâtrales et la narration plus éclatée, même parfois trop déliée. Surtout, on assiste au dîner de cons, qui n’a jamais lieu dans la version française. On début de la scène, on se dit « nan, fallait pas le faire et laisser planer le doute sur ces soirées sordides », puis on finit par se ranger aux côtés des scénaristes (David Guion et Michael Handelman également auteurs de La Nuit au Musée : Le Secret des Pharaons, Shawn Levy, 2015), tant la longue scène est d’anthologie.
Au final, si l’on se défait de la comparaison, difficile, avec le scénario original de Francis Veber, on devra admettre que cette adaptation sait vivre sa vie seule et de manière plus que respectable, tant les gags sont parfois inattendus et originaux, jusqu’au début du générique de fin.