L'affiche fait fortement penser à un James Bond. A Dangereusement Vôtre tourné par Roger Moore sorti en 1985. Soit juste avant Action Jackson. Pourtant, on n'est pas du tout, du tout, dans un film d'espionnage. Action Jackson emprunte quelques éléments à Dirty Harry pour le côté flic aux méthodes extrêmes en désaccord avec sa hiérarchie. Mais en fait, c'est surtout un polar urbain typiquement américain et typiquement années 80. Avec ses accès de violence froide, son méchant très méchant mais finalement rigolo aujourd'hui et des nanas se dénudant comme un cheveu sur la soupe sans que ça ne soit justifié dans le scénario. Mais comme dans tous les films d'action de l'époque, il fallait voir des nichons, de la fesse alors on a convoqué l'habituelle Sharon Stone et Vanity. On ne va pas se mentir. L'échec cuisant du film a enterré la carrière au cinéma de Carl Weathers. Peut-être lassé de se voir dessouder dans les films de Stallone (Rocky 4) et de Schwarzenegger (Predator), il tenta de s'imposer, ou on tenta de l'imposer, en tant qu'action héros black aux muscles luisants à une époque où Die Hard, avec un Bruce Willis nettement plus humain, venait de sortir. Autant dire que c'était la fin d'une époque et que Weathers est arrivé, en gros, dix ans trop tard. Et ce n'est pas cette scène d'action où on le voit (enfin son doubleur) accroché au toit d'une voiture de taxi puis provoquer le chauffeur au milieu de la route pour finir par esquiver la bagnole en effectuant un saut digne d'un Power Ranger qui va me contredire. Le bide du film ne portera pas non plus chance à sa partenaire Vanity, accro aux substances douteuses et qui décédera d'une insuffisance rénale début 2016. Difficile de dire ce qui se serait produit si, en revanche, le film avait marché. Peut-être aurait-on eu une suite ou des suites. Peut-être Weathers tournerait-il aujourd'hui avec Stallone dans les Expendables ou dans des actioners bas de gamme à l'instar de Steven Seagal ou Jean-Claude Van Damme. Comme quoi, le succès, l'insuccès, ne tient pas à grand-chose et, avec sa bouille sympathique, il aurait mérité une autre chance.