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Fêtons le cinéma
720 abonnés
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4,5
Publiée le 25 décembre 2024
Cimarron a l’intelligence de représenter la conquête de l’Ouest et l’esprit pionnier par le prisme d’un personnage éternellement insatisfait, qui tire de cette passion dévorante pour l’inconnu un élan tour à tour conquérant et destructeur. D’entrée de jeu et deux heures durant, Yancey Cravat échappe à toute tentative d’étreinte, fidèle en cela au surnom qui donne son titre au long métrage : l’adjectif « cimarrón » renvoie à la sauvagerie entendue comme antonyme de civilisation ; là réside son paradoxe, à savoir une existence vouée au développement d’une société juste et égalitaire tout en demeurant dans son ombre. Son caractère insaisissable devient peu à peu garantie d’une incorruptibilité face aux manœuvres politiques et économiques qui conduisent certains à confondre richesse matérielle et valeurs morales, à réclamer les titres de propriété d’une terre sous laquelle se concentre l’or noir au détriment des Indiens Osages qui y vivent. Aussi Anthony Mann pose-t-il les bases, aidé de son prédécesseur Wesley Ruggles – il réalisa la première version du film, sortie en 1931 – de ce qui deviendra Killers of the Flower Moon (Martin Scorsese, 2023), prolonge un humanisme et un éloge du métissage des cultures chers à son cinéma. Les nombreuses ellipses permettent au récit d’embrasser une temporalité étendue, de 1889 à la fin de la Grande Guerre, et de traiter par le biais d’épisodes les vices constitutifs de l’Histoire américaine : racisme, cupidité et soif de pouvoir. Cette structure a priori déstructurée traduit narrativement les impatiences d’un visionnaire qui ne s’attachera à une terre que par l’intermédiaire d’une statue post mortem ; ses absences contribuent à brosser un ingénieux portrait de femme qui s’accomplit et s’affranchit dans l’espoir que son époux reviendra. Elle se révèle être une pionnière au même titre que Yancey. Magnifiquement réalisé et interprété, en dépit des difficultés inhérentes à sa production, Cimarron est une œuvre subtile et bouleversante qui mérite aujourd’hui reconsidération.
On a connu beaucoup plus inspiré dans le genre. Même si cela montre les difficultés majeures des pionniers de l'Ouest,les lenteurs et quelques mièvreries plombent indubitablement l'intérêt général du propos. A.Mann n'est pas un débutant, il sait tout de même raconter cette fresque épique qui oscille entre Historique et grand spectacle. Mais la partie spectacle vient en fin de film de sorte que le spectateur semble un brin frustré de ne pas avoir comme le cinéma le propose, des rebondissements et de l'émerveillement. Un film concurrencé d'ailleurs par le fameux conquête de l'Ouest réalisé sous forme de tableau par un partenariat d'excellents metteurs en scène et réalisateurs. Il est donc judicieux de pouvoir établir ce filigrane et juxtaposer les deux longs-métrages. Au demeurant, il reste le duo d'acteurs qui sont crédibles bien que G.Ford ne soit jamais très charismatique.
« Cimarron » est une épopée riche en aventures et en drames sociaux, reflétant une période de transformation significative pour l'Ouest américain. Il explore les tensions entre l'ancien et le nouveau monde, ainsi que les conflits entre la civilisation et la vie sauvage, tout en mettant en scène des moments de bravoure et de vulnérabilité humaine. Bien que certains aspects du film soient quelque peu mélodramatiques et que le traitement des Amérindiens soit parfois secondaire, il demeure un film complexe et captivant, mélangeant habilement humour, tragédie et action à l’image de la ruée des chariots. La réalisation d'Anthony Mann offre une fresque visuellement impressionnante de cette époque. Glenn Ford, fidèle à son habitude, y livre une performance notable. Les personnages secondaires, interprétés par Anne Baxter, Arthur O'Connell, et Mercedes McCambridge, apportent de la profondeur et de la diversité à l'intrigue. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle).
Basé sur des faits historiques, il relate en une longue fresque romancée, les faits du 22 avril 1889, date de l'ouverture du territoire de l'Oklahoma aux colons américains. Glenn Ford interprète l'un d'entre eux, accompagné de la belle Maria Schell, son épouse dans le film. Certains trouveront le bonheur et d'autres le malheur. Glenn Ford est conforme à son traditionnel costume de redresseur de torts. Le scénario est constitué d'un ensemble de petits épisodes qui tiennent plus de la saga avec une multitude de individus que d'une histoire bâtie autour de quelques personnages centraux. Le héros se veut idéaliste, intervenant sur tous les incidents incriminant des opprimés. Maria Schell apparaît au contraire comme une éternelle geignarde qui confine parfois à l'agacement. Le rôle d'Ann Baxter n'apporte pas grand-chose au canevas. Le déroulement est plutôt lent, parfois ennuyeux et traîne en longueur. Heureusement; quelques scènes d'action relance l'intérêt, plaçant le film dans une honnête moyenne. La seconde moitié n'est qu'une longue confrontation entre la réussite sociopolitique et l'idéologie humaniste.
Signé par l’un des grands noms du genre, ce western laisse augurer le meilleur. On en ressort pourtant avec un sentiment très partagé. Certes, le thème est passionnant et le scénario fait preuve d’une solidité qu’on ne peut remettre en cause. Mais cette épopée emprunte régulièrement des raccourcis en passant allègrement d’époque en époque sans laisser finalement le temps de s’attacher au destin des personnages de Glenn Ford et Maria Schell. Une telle fresque aurait mérité un montage différent et une durée plus longue.
On ne va pas se mentir (même si ça me coûte un peu de faire preuve de sévérité avec un des mes metteurs en scène préféré) : ce "western" est loin d'être le meilleur d'Anthony Mann. La thématique est pourtant intéressante et le scénario riche en événements mais Mann hésite entre le développement d'une saga familiale et d'un couple qui se cherche, la mise en avant des thèmes humanistes qui lui sont chers et la fresque historique... Et quand on hésite trop on prend le risque de faire un film pesant et mal ficelé. C’est le cas pour « La ruée vers l’ouest » qui a pourtant bénéficié d’un gros budget. On l’a de plus connu plus inspiré dans la direction d’acteurs et il faut bien avouer que Maria Schell n’est pas à la hauteur tant elle surjoue dans pratiquement chaque scène intimiste ; Glenn Ford, bien que semblant s’ennuyer parfois, marque par sa présence et un jeu d’acteur irréprochable et en définitive ce sont quelques seconds rôles excellents qui retiennent l’attention du spectateur. Le film pêche enfin par des ellipses maladroites et un piètre montage, notamment dans une deuxième partie trop longue et trop bavarde.