Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Un visiteur
1,5
Publiée le 16 août 2018
Ce film a beaucoup de charme et Piccoli est formidable. Cependant les personnages sont très caricaturaux, les bourgeois sont coincés et cupides et le routier est sympa et inspire le désir. Que de clichés ! Il y a de bons moments bien sûr comme la soirée d'ivresse où ils chantent la fille du bédouin, mais c'est tellement théâtral et posé. Et j'ai halluciné quand ils allaient commencer une soirée échangiste devant une petite fille !? Bref, ce film a bien, bien vieilli et se regarde comme celui d'une époque. Tiens, dans les années 90 on jouait comme ça...
Une petite balade bucolique qui ne va rien avoir de paisible... parce que c'est Louis Malle qui est derrière la caméra et qu'avec on sent qu'il va y avoir quelques petits coups de canif par-ci par-là, et les coups de canif c'est qu'il y a un Mai 68 lointain... enfin peut-être pas si lointain que cela, et surtout il y a un décès et qui donc dit décès dit héritage dit façade de respectabilité qui va souvent en prendre un petit coup... de canif... (pas mal la farandole autour du corps de la défunte en chantant "La Fille du bédouin" !!!)... Lors des deux premiers tiers, Louis Malle trouve un bon équilibre, visant à ne jamais rendre outranciers les personnages, sauf si on excepte le portrait du jeune un peu lourd qui se voit déjà dans un monde communiste à cause des barricades parisiennes et des grèves, leur donnant un naturel et une crédibilité qui les rendent proches de nous. Bien servi en plus par une très bonne interprétation, mention spéciale à Bruno Carette qui montrait ici qu'il n'était pas qu'un "Nul" mais un véritable acteur de composition qui aurait certainement fait une très belle carrière si, malheureusement, la mort ne s'en était pas mêlée. Dommage que le dernier tiers avec la "fuite" vire dans le ridicule le plus total et laisse sur une impression plus mitigée en ruinant un peu un ensemble, qui jusque-là était vraiment pas mal. Vraiment dommage...
Comme Chabrol, Louis Malle a souvent dénoncé les travers de la bourgeoise petite ou grande, mais sans doute jamais de manière aussi acerbe et caustique que dans "Milou en mai" qu'il réalise au crépuscule de sa carrière. Avec l'aide de Jean-Claude Carrière, il concocte un scénario assez retors, propre à mettre à nu la petitesse d'une famille bourgeoise et provinciale réunie lors du deuil de la grand-mère (Paulette Dubosc) dans la belle bâtisse (le Château du Caloué dans le Gers) d'un domaine viticole en déshérence. Le contexte de mai 68 n'a pas été choisi au hasard, époque où les barricades étudiantes et la grève générale du monde ouvrier avaient fait croire à une bourgeoisie ratatinée sur elle-même que les chars soviétiques étaient aux portes de Paris. Milou, Michel Piccoli génial, est le grand frère qui n'a sans doute jamais travaillé et qui éternel adolescent est resté auprès de sa mère pour s'occuper d'un domaine qu'il a laissé dépérir, pensant davantage à lutiner la bonne, persistance tenace des amours ancillaires, ou sa nouvelle belle-sœur anglaise (Harriet Walter) qui débarque pour l'enterrement avec Georges (Michel Duchaussoy), son frère velléitaire et pleutre. Le Corot a été vendu et c'est une famille ayant gentiment vécu sur la bête qui se rassemble sous nos yeux amusés mais aussi un peu effrayés. Il ne reste peut-être plus grand chose du lustre d'antan et de la fortune durement gagnée, mais suffisamment pour que le partage des meubles et de l'argenterie s'organise sans plus de délai à côté du cadavre de la mamy que personne ne regarde. Une sarabande assez minable se met alors en branle, orchestrée par Camille (Miou-Miou) la fille très pragmatique de Milou et Claire (Dominique Blanc) la petite fille orpheline et lesbienne torturée. Carrière et Malle ont la dent très dure même si très habilement ils donnent un ton très guilleret (musique enjouée de Stéphane Grappelli) à cette comédie humaine plutôt désespérante. C'est toute la force du film que d'alterner au gré des évènements cocasses nés des circonstances qui se précipitent, les faces sympathiques et plus contestables de chacun des personnages. Le joli mois de mai est là avec son cortège de tabous qui sautent, donnant aux plus osés des envies de libertinage communicatives, mais il suffit qu'un livreur (Bruno Carette) débarque avec le fils de Georges étudiant gauchiste ou encore qu'un couple de petits patrons locaux dantesque (Valérie Lemercier et Etienne Draber) annonce le départ de de Gaulle à Baden Baden pour qu'aussitôt Malle saute sur l'occasion de nous ramener au plus beau temps de la collaboration où l'on écoutait fiévreusement et sourdine Radio-Londres en guise de seul acte de résistance. spoiler: S'en suit une fuite en troupeau de vaches affolées complètement ridicule dans les bois avoisinants qui s'achèvera au petit matin quand la bonne (Marie Gautier) restée vaillamment au château viendra rassurer tout ce petit monde qui s'est joué la guerre pour un soir. Louis Malle au sommet de sa forme démontre un goût pour la farce qu'on ne lui connaissait pas et qu'il n'aura malheureusement pas le temps de creuser. Mais que personne ne s'y trompe, le message est sans équivoque sur l'égoïsme d'une petite caste qui ne semble pas savoir faire grand chose d'autre que se regarder le nombril. Le vieux jardinier courbé par les rhumatismes qui travaille sous le soleil pendant que la joyeuse bande joue à Colin-maillard, nous rappelle que la lutte des classes n'en finira jamais. Malle et Carrière affirment ici haut et fort que la comédie à la française à son meilleur peut être aussi féroce que celle des Risi, Monicelli ou Pietri.
c'est très cliché les prémices de la bobo-itude les bourges qui refont le monde mai 68 la France d'en bas qui crevaient la dalle pendant que les bobo manifestaient le ventre plein
Ce film me fait du bien comme un livre de chevet ou un "doudou" que l'on garde près de soi. Une oeuvre libertaire et hédoniste, Piccoli est jouissif, Lemercier en bourgeoise délurée et plein d'autres acteurs,formidables, mention spéciale au regretté Bruno Carette qui avait la fibre d'un très grand acteur.
Une comédie dramatique pleine de charme et de nostalgie, qui évoque de manière décalée mai 68, servie par une très grande distribution dirigée de main de maître par Louis Malle.
Comédie sociale et familiale sur fond des évènements de mai 68. Portraits amusants de personnages bien imaginés, film qui fait passé un très agréable moment.
En mai 1968, c'est la révolution des jeunes dans toutes les villes de France. Mais que ce passait-il en Province ? "Milou en Mai" répond à cette question avec un humour parfois très drôle, parfois ridicule et parfois raté.
Je souhaiterais obtenir quelques critiques sur ce film provenant par exemple d'un auteur, journaliste, critique.. Aurait-il un site ou une base de données ou je pourrais rechercher un article du genre? Merci d'avance
Pas révolutionnaire dans la forme : Malle (et Carrière) utilise les recettes éprouvées de la comédie (le marivaudage entre autres), mais il le fait avec une finesse et une légèreté remarquables. C’est drôle et c’est émouvant. Le film n’a rien de vulgaire, ça va sans dire, et il n’est surtout pas gratuit, insignifiant : il s’en tient à son propos qui est de restituer l’esprit d’un moment historique. Il faut l’avoir vécu avec suffisamment de maturité pour pouvoir juger s’il l’a fait avec justesse.
Un film social et familial, rythmé par Stéphane Grapelli. Le scénario est maîtrisé pour pointer la révolution 68 vue de province dans un cadre familial avec ses codes familiaux et bourgeois d'un autre siècle. (Pour les apiculteurs en apprentissage, les premières images permettent de connaître la technique de récupération d'un essaim.)
Mourir en mai 1968 donne à l'inévitable réunion de famille une teinte colorée et fantaisiste inhabituelle. Les acteurs rayonnent, le ciel est lumineux et la liberté souffle ce qu'elle peut dans ce microcosme hétéroclite où les vieux bourgeois côtoient les jeunes révolutionnaires, où l'Internationale est l'hymne de tous les instants. Un film doux, chaleureux et profond avec d'excellents acteurs.
Film référence, réalisé par Louis Malle tout de même, avec une flopée d'acteurs de renom... oui mais non. Je me suis pas mal ennuyé, surtout lors de la première partie, et en dépit de l'arrière-plan politique. Les dialogues sont fort décevants, ils manquent cruellement de mordant. Les personnages tapent vite sur le système, entre la nympho, le gauchiste péteux, la gouinasse névrosée, le vieux cocu, le chauffeur pervers, la bourgeoise cupide et mal baisée... quel tableau ! La musique est digne des plus grands hits de Patrick Sébastien. Enfin, le scénario tombe trop souvent dans le ridicule.