Pierre Shoenderffer a vécu la guerre d'Indochine et l'avait déjà racontée dans un bouquin éponyme à celui du film qu'il tourna quelques années plus tard, en 1965. Aujourd'hui, le principal intérêt de l'oeuvre n'a pas changé : elle traite une guerre rarement abordée dans le cinéma, qui plus est avec un point de vue Français, là aussi presque inédit. En pleine douce censure Gaulliste (on se souvient par exemple de l'interdiction pure et simple du "Petit Soldat" de Godard qui avait eu l'audace de s'attaquer "aux événements d'Algérie" comme on disait), il ne s'agissait non pas d'une provocation mais bel et bien d'une nouveauté, cherchant à briser bien des tabous. Forcément proche de la réalité (dû au vécu de son auteur), "La 317ème Section" n'a rien des superproductions à la Zanuck : il n'est pas bêtement et gratuitement spectaculaire comme ce que pond habituellement Hollywood, d'où son intérêt. Il se veut également un brin en avance sur les moeurs d'alors dans sa position clairement antimilitariste. Malgré tout, ce long-métrage ne ressemble pas aux essais atypiques que produisit Georges de Beauregard durant toutes ces années anti-consensuelles. En effet, il suit de la première à la dernière minute un scénario ultra-classique et n'apporte strictement rien de nouveau dans son évocation des relations entre les différents militaires. La narration (j'entends par là la manière d'exposer les événements en excluant le côté purement visuel) est conventionnelle, confirmant malheureusement une mise en scène (cette fois-ci au sens de l'image) fainéante et plate, aussi bien dans ses angles de prises de vues que dans son montage (élémentaire comme un et un font deux). Quant aux rebondissements, ils sentent à plein nez le déjà-vu... Ainsi, "La 317ème Section" peut-il facilement se laisser voir et ce avec un intérêt certain si pris comme un témoignage historique. Autrement, il s'agit d'un film de guerre correctement exécuté quoiqu'affreusement académique. Comme vous le sentez.
Vision sèche et réaliste de la guerre d'Indochine. La 317e section est un bon film, sans faute et mis en scène de manière solide. Il était de plus courageux de faire un film sur une défaite francaise, ce genre de sujets étant soigneusement pas les francais ou les américains. Le film est de plus porté par deux bons acteurs, Jacques Perrin et Bruno Cremer. Si ce film n'emballe pas, il n'en reste pas moins un film très honorable et courageux.
Excellent film de guerre, si ce n'est le meilleur. Les acteurs sont parfaits (mention spéciale à Bruno Cremer dans son rôle d'ancien "malgré nous" ). Ce film est hélas trop méconnu mais il est extrêmement réaliste, on a une vraie vision de la tactique militaire de la guerre moderne. On a vraiment l'impression d'évoluer au milieu de la section. A noter qu'il surpasse de loin les autres films de la série de Schoendoerffer. Le Crabe-tambour étant trop lyrique et l'Honneur d'un capitaine, pas trop mal dans son genre mais peu axé sur l'action.