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ManoCornuta
271 abonnés
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3,0
Publiée le 23 mai 2021
Le cinéma français est plutôt chiche lorsqu'il s'agit de regarder en face les traumatismes de l'histoire récente de notre pays, s'y attelant souvent avec plusieurs décennies de retard contrairement aux Américains. Cette 317e Section, à peine dix ans après la fin de la guerre d'Indochine, en dresse un sombre tableau, sans fard ni lamentations, avec des moyens sans doute réduits qui expliquent que l'on effleure à peine la dureté des combats, même si Schoendoerffer s'emploie à faire vivre et ressentir le bourbier où gravitent ses personnages. Perrin et Cremer sont impeccables, mais le récit est un peu court dans ses développements et n'a pas la force de percussion des grands classiques du genre, de ceux en tout cas qui démythifieront les grands conflits armés du 20e siècle. La démarche est toutefois intéressante.
Un film intense non pas par sa débauche d'action, d'explosions et de morts, mais par son réalisme et sa chronique de l'horeur ordinaire de la guerre. Inspiré de sa propre expérience de la guerre d'Indochine et notamment du siège de Dien Bien Phù, c'est l'un des rares films réalisés sur cette guerre. Au-delà de l'aspect historique, Schoendoerffer raconte la condition du soldat et son rapport à la mort ("Et vice la mort !"), tantôt cynique, tantôt résigné, tantôt bravache. L'authenticité est le mot d'ordre de l'oeuvre, Schoendoerffer ayant obligé les acteurs à s'immerger dans la forêt cambodgienne dans des conditions militaires et dont l'état physique réel leur permettra de pleinement endosser le rôle des soldats qu'ils campent. Une oeuvre importante dans le domaine du film de guerre qui aura même un clin d'oeil dans Apocalypse Now : Redux avec la métaphore de l'oeuf spoiler: ("le blanc part, le jaune reste") . spoiler: "Qu'est-ce que ça veut dire, dégueulasse ? C'est la guerre."
J'ai découvert ce film hier soir et je dois dire qu'il m'a accompagné toute cette journée. Par plusieurs fois certaines images ou phrases me revenait, comme si ma mémoire se remémorait sans aucune volonté de ma part ces brides d'instants souvent bien plus complexes après réflexion. Tout compte dans cette 317 -ème Section, vraiment tout.
Je pourrais tartiner cette critique d'éloges toute faite. Oui, rien ne me semble de trop ou surfait dans un tel film. Pour autant je ne saurais exprimer par a + b le pourquoi du comment le bouleversement que j'ai ressentis. Je garde tous ça en stock pour plus tard, lors d'un autre visionnage.
Un petit mot pour finir toutefois. Je comprend mieux pourquoi de tel cinéaste cite le film de Schoendoerffer comme référence ... Oui, quel choc !
Un film pas mal. L'attention est maintenue jusqu'à la fin. Les images en noir et blanc réussissent à nous transmettre une atmosphère oppressante (la jungle apparaît notamment dans sa dimension étouffante) ; et la bande son est très bien maîtrisée. La mise en scène est aussi bien pensée, mais elle est un peu trop classique. Ce qui a un effet négatif sur le tempo du film : l'aventure racontée manque d'une pulsation et d'une nervosité humaine. Certes, on nous présente des baroudeurs ; mais un peu plus de stress dans le jeu des acteurs aurait été souhaitable (une exception : la psychologie évolutive du lieutenant : elle a une dimension dramatique touchante). Bref, rien d'extraordinaire. Mais un film qui tient simplement la route.
Le film « La 317ème section » de Pierre Schoendoerffer est sorti en 1965 soit 17 ans avant « L’honneur du capitaine » qui portait sur la guerre d’Algérie. Là on est en Indochine en 1954 à quelques jours de la chute de Dien Bien Phu et à l’ouverture des pourparlers pour la conférence de Genève sur la question de l’Indochine. Le récit débute le 4 mai 1954 lorsque la 317ème section commandée par le sous-lieutenant Torrens (Jacques Perrin), sorti depuis peu de Saint-Cyr, a reçu l’ordre de se replier sur une base plus au sud avec l’adjudant Willsdorf (Bruno Cremer), un vieux « routard » car étant Alsacien il a dû combattre en Russie dans la Wehrmacht. L’histoire de cette débâcle se déroule sur 6 jours à travers la jungle avec la pluie, la brume épaisse, les torrents, les sangsues, la dysenterie, la sueur… et les Viêt-Minh, les blessés sous morphine et les morts qu’on enterre sur place. Les 2 hommes au caractère opposé feront de leur mieux mais après un baroud d’honneur – « une charge de la cavalerie légère » - Torrens sera tué le 6ème jour signant la fin de cette317ème section prise au piège. Quant à Willsdorf, il sera tué en décembre 1960 en Algérie. Un film en noir et blanc sans jugement moral qui nous montre pas à pas la réalité de l’horreur de la guerre – « Qu’est-ce que ça veut dire dégueulasse ? C’est la guerre » - d’autant mieux filmée que le réalisateur s'est servi de sa propre expérience puisqu’à l'époque il avait filmé la guerre en Indochine d’où l’aspect un peu « documentaire » de son film. Les dialogues sont incisifs : « Nous partons avec les blessés, c’est un ordre » ; « Il faut que l’objectif à atteindre justifie les pertes » ; « La France est notre mère qui nous nourrit avec des pommes de terre et des fayots pourris » … et une métaphore sur l’œuf qu’on écrase à Dien Bien Phu : « Blanc partir, jaune rester ». C'est de loin le meilleur film de guerre français.
Schoendoerffer ancien caméraman au service cinématographique des armées livre là le plus beau film sur la guerre d'Indochine. Parce que Schoendoeffer a fait cette guerre, parce qu'il a été fait prisonnier, il est le plus a même de retranscrire cette guerre. Guerre ? Ou plutôt escarmouches interminables. Une histoire simple: un avant poste qui doit se replier. Une traversée infinie de la jungle indochinoise, un repli qui n'en fini plus. Et puis des combats lointains (jamais l'ennemi n'est visible), une succession de combats de jungle avec leurs lots de blessés qui condamnent un peu plus la réussite du repli.... Dans cette guerre, aucun parti n'est beau, pas les français qui ravages un village en guise de vengeance, ni même les soldats viet-minh qui n'hésitent pas a utiliser a grand frais des éducateur communistes qui passent "prêcher" dans les villages pour y inculquer la haine de l'Occidental ou simplement a tendre des embuscades meurtrières a coup d'artillerie...
Ce film est un témoin précieux parce que réalisé par un homme qui a fait cette guerre, qui l'a vu et sais la filmer, mais aussi par la rigueur quasiment documentaire du film, tourné dans la jungle thaïlandaise dans des conditions volontairement déplorables. Ce film constitue l'antécédant du "Crabe-Tambour" (où les personnages de l'indochine sont repris).
Très bon film sur la guerre d'Indochine et son aboutissement, l'indépendance déclarée avec les accords de 1954. On suit cette section de l'armée française et leurs fantassins locaux sur le front face aux Viêt-Minh, la jungle très hostile habite cette guérilla sentinelle assassine. Ils sont dépassés et aux abois, des blessés sévères dues aux conséquences de cette douloureuse et fatigante guerre tropicale. Le climat dépaysant, la physionomie géographique, les épidémies, la malnutrition. Il y a un lien avec l'apocalypse war des troupes américaines, l'utilisation de plantes narcotiques asiatiques pour soulager les blessures de guerre éprouvante traditionnelle. Cette réalisation me fait penser à l'inspiration pour le chef-d'œuvre en version redux, un œuf comme métaphore des restes de l'administration coloniale. Une mise en scène très propre, nickel chrome dans ce scénario roman autobiographique, la vision d'un soldat comme souvenir de l'histoire Franco-Vietnamienne-Laotienne-Cambodgienne. Pas de larme étirée à longueur de journée, juste telle qu'elle fut décrite sur le terrain conflictuel.
Voilà un véritable film de guerre, " La 317ème Section " de Pierre Schoendoerffer. Un chef-d'oeuvre de 1965 bien plus réaliste que des films du même genre des années 1990 ou 2000.
Une des rares œuvres sur la guerre d'Indochine, La 317ème section bombarda en 1965 le genre du film de guerre, en suivant le quotidien de soldats confrontés à des choix stratégiques et moraux dont va dépendre leur vie. Évitant toute forme d'effet inutile, dans un style quasi-documentaire – Pierre Schoendoerffer avait lui-même vécu le conflit en tant que cinéaste – le réalisateur nous fait suivre au plus près les doutes et les difficultés de soldats dans l'enfer de la jungle asiatique. Et nous offre un superbe face-à-face entre un sous-lieutenant et son adjudant, superbement interprétés par Jacques Perrin et Bruno Cremer, spoiler: qui se finira en tragique amitié . Un long-métrage qui inspira y compris de nombreux cinéastes américains dans les années 70.
Vétéran de la guerre d'Indochine alors encore récente dans les mémoires au moment où il tourne ce film, Pierre Schoendoerffer impose avec "La 317ème section" un grand film du genre, réalisé avec une précision proche du documentaire. Loin de grands effets de style et d'amples mouvements de caméra, le cinéaste (qui adapte ici son propre roman) colle au plus près des personnages pour montrer l'horreur de la guerre, vue à travers les yeux d'une section en débâcle. Ne recherchant absolument pas le spectaculaire, Schoendoerffer cherche l'humain avant tout et impose au tournage un rythme épuisant qui permettent aux acteurs d'être dans l'état des personnages qu'ils incarnent, épuisés et fourbus. Il en résulte une oeuvre en annonçant beaucoup d'autres (on pense notamment à "La Ligne rouge" mais aussi "Apocalypse Now" pour la métaphore du blanc et du jaune de l'oeuf), cherchant avant tout l'humain dans une jungle étouffante et dans des conflits atroces où tout le monde meurt en essayant de garder la tête haute, chose impossible dans ce bourbier qui voit la vie tourner en tragédie absurde. Porté par deux acteurs en grande forme (Jacques Perrin et Bruno Cremer), "La 317ème section" est une oeuvre majeure dont la puissance se découvre encore, ne serait-ce que pour sa mise en scène audacieuse et réaliste.
Indochine, mai 1954 : Arrêt sur image. Invitation à vivre comme si on y était, sans guirlande ni éclat hollywoodien, la dernière petite tranche de vie d’un groupe de soldats « Français », dont beaucoup de Laotiens, fuyant comme ils peuvent vers le sud un Vietminh triomphant, légitime mais assassin. Avec en sus la traversée de la jungle, la résistance aux intempéries, l’ignorance des insectes et des sangsues, le port des blessés que l’on voit crever un par un sans spectacle ni larmoiement inutile, la faim et la maladie, la méfiance réciproque envers les villages traversés, la bêtise humaine rencontrée de part et d’autre comme une banale normalité, le pragmatisme froid et vital, et la désespérance de la conscience d’une situation humaine et politique sans avenir. Et pourtant, sous l’apparente défaite, une grande victoire humaine de ceux qui ne connaissent pas le découragement ni la résignation, jamais, parce qu’ils n’ont pas le choix, et parce que c’est leur manière de vivre. Filmé de l’intérieur par un authentique vétéran, ce film est à la fois un reportage affligeant sur cette ancienne guerre de décolonisation, sur la vie concrète des soldats Français en perdition sur un territoire ennemi, et une leçon véridique de courage et presque de désinvolture.
Très bon film de guerre. Tout sonne authentique, le noir et blanc ajoute à la scène. Les effets sont bons entre l'équipement des soldats, les rombiers, le parachutage, les villages et l'ennemi à proximité. Sans compter les dialogues, l'humidité et les bêtes.