L'un des meilleurs films de guerre ! 41 rombiers commandés par un lieutenant, un adjudant et deux sergents français, les autres supplétifs de l'armée française. Soldats vêtus d'un simple treillis, équipés d'un fusil, d'une mitraillette, dans le plus strict dénuement. On suit leur retraite à la fin de Dien Bien Phu, dans un environnement humide, hostile, sans aucun pathos ni réflexion inutile. La mort est leur quotidien, vécue comme un simple événement ; seule la mission compte, "la fin justifiant les pertes" selon l'adjudant Willsdorff . Opposition de forme et de fond entre le lieutenant Torrens (Jacques Perrin) jeune officier tout juste sorti de St Cyr, et l'adjudant Willsdorff, baroudeur ayant fait toutes les guerres (Bruno Crémer), ayant tout appris sur le terrain (langues, médecine.... il sait tout faire !), entre la conception militaire théorique (on n'abandonne pas les blessés) et la froide réalité de la survie. On n'est pas loin des relations entre le sergent Croft et le lieutenant Hearn des "Nus et des morts" de Mailer. Ces hommes n'ont que leur peau à défendre, qu'ils exposent à tous les instants. Musique dissonante et lugubre, la guerre dans sa réalité quotidienne, sans effets spéciaux, avec son humanité, sa stupidité masculine,(l'attaque de 10 viets dans le village presque pour le plaisir), ses rivalités, mais aussi sa fraternité et sa solidarité.... Un grand film. Sans doute le meilleur rôle de Bruno Crémer, qui impose sa stature imposante, et son regard clair, dur, froid, impitoyable et métallique... Vive la mort !