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Bertie Quincampoix
108 abonnés
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2,0
Publiée le 19 mai 2023
Adapté du roman éponyme de l’Autrichien Peter Handke publié deux ans auparavant, ce film de 1972 raconte l’histoire d’un gardien de but qui, suite à un coup de mou lors d’un match, se retrouve sur la touche. Dès lors va débuter pour lui une période d’errance qui le mènera sans réel but dans des villes et des villages d’Autriche, multipliant les conquêtes féminines, et où ce personnage peu sympathique – c’est un euphémisme – spoiler: finira par commettre l’irréparable. Figure de la masculinité toxique avant l’heure, portrait d’une Autriche routinière et peu palpitante, ce long-métrage un peu terne souffre d’un parti pris flottant, dans lequel on ne parvient pas à saisir la logique d’un personnage qui pourrait être ici comme ailleurs, sans que cela ne change grand chose au récit. Pas évident.
"L'angoisse du gardien de but au moment du pénalty" : ou comment Wim Wenders arrive à nous garder intéressé alors que son film ne parle de rien pendant 100 minutes. Et je vous jure que je n'exagère même pas. Tout ce que l'on voit ici, c'est l'errance sans fin de ce sportif professionnel qui, en quelque sorte, va là où le vent le porte : dans un cinéma, dans le lit d'une hôtesse de caisse de ce même cinéma, dans une auberge, dans un stade. Il y a l'errance physique mais, il y aussi, osons le dire ainsi, l'errance verbale. En effet, tous les dialogues entre les personnages du film vous laisseront une drôle d'impression : celle de phrases sans aucun sens récitées machinalement par des enveloppes de chair vides programmées sur pilotage automatique. Mais, je vous vois venir petits malins que vous êtes, pourquoi 3 étoiles pour ça ? Parce que tout simplement, au moins une fois dans notre vie, on s'est tous égaré de la sorte et, si ça ne nous est jamais arrivé, on a tous connu quelqu'un de plus ou moins poche à qui c'est arrivé.
Ce premier film de Wim Wenders est déjà ce qui sera l’essence de nombreuses de ses œuvres suivantes, l’accompagnement d’un personnage en errance. Un personnage dont on ne saura rien du passé, si ce n’est sa profession, qui est d’ailleurs la seule façon dont il se présente et se définit. Un personnage dont on constate toute la perte des repères et des valeurs. La manière dont le cinéaste le montre (et montre aussi l’ambiance d’un pays et d’une époque) crée un profond sentiment de malaise. Pour ce faire, Wenders utilise une bande sonore inquiétante et une mise scène très personnelle, par un montage saccadé et un choix de plans déstabilisants. La récurrence de tics et d’objets participant à cette création. Autre qualité du film, celle du texte de Peter Handke : les conversations, restreintes, ne sont pas fluides, mais souvent constituées de ruptures et dissonances qui génèrent un sentiment de déséquilibre ; les phrases prononcées étant souvent imagées et symboliques (comme le titre du film lui-même). Le film se termine là où il a commencé, en plaçant son personnage dans une posture inverse de celle qu’il occupait au début : il confirme qu’il n’est plus que spectateur de sa propre vie.
Tout le cinéma de Wenders est déjà présent dans cette adaptation d'un récit de Peter Handke, dont on peut dire, pour une fois, que le film est supérieur au roman. En effet, le cinéaste réalise son premier road movie en suivant la trajectoire d'un gardien de but expulsé de son match, dont on ne saura rien si ce n'est qu'il s'agit d'un être dénué de toute morale et qui n'obéit qu'à son instinct. Ce parcours, observé avec les yeux d'un entomologiste, sans parti pris ni jugement, croise la route de plusieurs personnages féminins, finissant par nous captiver, tant les rebondissements ou l'absence de rebondissements font la part belle à une certaine idée de liberté, non exempte de subits accès de folie.
Longtemps difficilement visible pour des questions de droit liés à la bande son, " l'angoisse du gardien..." est considéré comme le premier long métrage de Wim Wenders ( 1971).
Tiré d'un court roman éponyme du futur prix Nobel de littérature (2019) Peter Handke, cet opus de Wenders, n'est pas d'un abord facile.
Il faut préciser que Handke se réclame dans son oeuvre de l'école de Vienne qui trouve des correspondances avec le surréalisme et le dadaïsme.
Le scénario se porte sur un gardien de but qui quitte brutalement son poste après un but encaissé. Il commence une errance à travers l'Autriche qui le conduit à tuer sans raison une jolie caissière de cinéma et à retrouver une femme qui vit à la frontière du pays avec la Hongrie.
Il n'y aura pas beaucoup de dialogues explicatifs entre les personnages, le dernier conclusif est la seule véritable piste interprétative qui s'offre au spectateur.
On est ici sans doute dans une forme d'allegorie de la condition humaine ( solitude, difficulté à trouver l'amour, la compréhension, persistance de la violence dans les rapports humains malgré le passé historique encore récent, incommunicabilite entre les êtres...)
Les points forts du film portent sur une photo couleur très réussie, un sens de la mise en scène et des cadrages indéniables et surtout un casting féminin exceptionnel.
Wenders appartient à la nouvelle vague du cinéma allemand, née dans les années 70 avec Fassbinder, Schlondorff et Von Trotta notamment.
Il obtiendra en 1984 la palme d'or à Cannes pour son "Paris Texas" mais la toute première partie de sa carrière est celle qui me semble la plus réussie (" Alice dans les villes " notamment)