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Un visiteur
3,5
Publiée le 16 août 2018
Le titre de la version originale Men in War reflète davantage l’hommage que l’auteur veut rendre aux hommes fait soldat. Ces hommes qu’on arrache à leur famille et qu’on parachute dans des situations terrifiantes pour supposément défendre leur pays. La marche vers la côte 465 des dix-sept militaires américains symbolise la guerre en soi. Durant le parcours remplis d’embuches où chaque pas en avant en est un d’espoir de survie, on assiste à tous les sentiments qu’un être peut ressentir dans ces circonstances allant de la trouille à la témérité. Elle met en opposition l’approche raisonnée et humaine du lieutenant Benson et celle beaucoup plus instinctive et sans pitié du sergent Montana. En les faisant complices pour éliminer les derniers soldats coréens, l’auteur en arrive à la conclusion que ça prend un peu des deux pour espérer sortir vivant de la guerre. La construction scénaristique du film est basée sur un antagonisme fort à l’image du genre western pour lequel Anthony Mann est très familier. Le fait de transporter l’action sur un champ de bataille plutôt que sur les plaines de l’ouest rend la situation moins fictive. Le propos gagne en pertinence sans rien enlever à l’efficacité du scénario. Les acteurs appelés à défendre les deux manières de faire sont à la hauteur. Robert Ryan porte les intentions de l’auteur avec justesse. On sent dans chacun de ses pas un respect pour les vies qui lui sont confiés et chaque photo de famille qu’il tire des vêtements des soldats mort au combat rappelle la cruauté de l’enrôlement militaire.
Un étonnant film de guerre, lent mais dont l'analyse des rapports humains est d'une grande justesse, intimiste. Mine de rien, une œuvre novatrice pour l'époque qui en a inspiré bon nombre dans le genre dont certains monuments, comme "Platoon"... Excellent suspense, du bon cinéma.
Bien que datant des années 50 ce film de guerre garde son impact intact ; pas de glorification de la guerre ou de patriotisme de la part d'Anthony Mann mais une vision réaliste d'un groupe d'hommes affrontés à l'hostilité des lieux qu'ils traversent avec leurs ennemis embusqués. Cote 465 c'est aussi un intéressant face à face entre Robert Ryan et Aldo Ray, un film qui sait garder sa tension du début à la fin. Un très bon Mann.
Le film de guerre des pauvres. Une dizaine d'acteurs, quelques pétards, des costumes faits à la main, des bruitages réalisés avec des casseroles... ne vous attendez pas à du spectaculaire. L'histoire est ultra linéaire : l'équipe avance, et toutes les dix minutes elle perd un homme ou deux. Pas de rebondissement, pas de stratégie, on avance et c'est tout. Les dialogues sont eux-aussi sommaires, aucune saveur particulière. A la fin, le spectateur se voit bien sûr imposer ses cinq minutes patriotiques, avec les survivants qui se recueillent et la musique militaire en fond sonore, c'est puant mais logique. Au final, l'impression laissé par ce film n'est pourtant pas si négative que cela, mais c'est clair qu'il ne marque pas.
Le Noir et Blanc accentue le côté sec et aride de l'endroit comme le réalisme du film, dans un style âpre et direct qui inspirera des films comme "L'Enfer est pour les Héros" (1962) et "La 317ème section" (1964). Si le film repose sur le face à face du soldat Aldo Ray et de l'officier Robert Ryan on évite l'écueil habituel de l'officier narcissique, abusant de son autorité contre un soldat héroïque et vertueux. Par contre on a du mal à croire au personnage joué par Aldo Ray, un soldat si dévoué à son colonel ça en est presque ridicule. La fin est un peu décevante, à la fois trop symbolique (ce qui est antinomique vu le réalisme recherché) et un peu trop unilatéral (un massacre qui "choisit" ses cibles). Site : Selenie
A. Mann qui se frotte au film de guerre, c'est évidemment incontournable. Dès le départ, on remarque que certains plans ont largement influencés T. Mallick pour sa représentation de la Guerre du Pacifique dans "La ligne rouge". On remarque aussi que Mann va au bout de son ambition, annoncée par la phrase introductive du film, à savoir donner un vrai aperçu de la guerre, à travers le point de vue des fantassins. Il n'en oublie pas pour autant la confrontation idéologique entre ses deux protagonistes principaux, à savoir un lieutenant idéaliste, compétent et plutôt humain, campé avec beaucoup de charisme par R. Ryan, et une bête de guerre instinctive, seul à même de mener une guerre moderne, campé par A. Ray, et qui aura une influence sur d'autres héros du genre, comme "Les 12 salopards" d'Aldrich ou encore le Rambo de Stallone. Visuellement, Mann se fait plaisir, tirant encore une fois le meilleur parti du format 1:85, avec des plans sublimes qui utilisent au mieux les décors escarpés de la Corée. Ensuite, il y a un découpage génial, des éclairages sublimes qui démontrent encore toute son influence venue du film noir de ses débuts, des péripéties qui vont crescendo et un dénouement déchirant. Un grand film de guerre, qui parle d'un conflit qui a été beaucoup traité durant les 50's, et qui peut rivaliser avec les opus signés S. Fuller sur le sujet. D'autres critiques sur thisismymovies.over-blog.com
« Men in War » (Côte 465) annonce avec trente ans d’avance le Viet Nam abstrait du « Full Metal Jacket ». Dans une plaine cernée de montagnes, les dix sept survivants d’un peloton avancent pas à pas pour rejoindre leur bataillon. Prisonniers dans cet univers, les GI sont tués par un ennemi qui restera longtemps invisible, apportant un côté concentrationnaire et absurde qui n’est pas sans rappeler « The Lost Patrol » (La patrouille perdue) de John Ford, surtout que là aussi l’économie de moyens permet de se concentrer sur les caractères. De l’image d’une pin-up coréenne à la photo de la femme et la fille d’un ennemi tué, le côté inhumain de la guerre est encore accentué. La fin sera une apothéose, les silver stars devenant autant de symbole de la vacuité de cette entreprise humaine létale. Les excellents Robert Ryan, le lieutenant, et Aldo Ray, le sergent, s’affrontent sur des positions radicalement différentes, le scénario donnant raison au pragmatique guerrier du sergent contre un lieutenant dont les pensées humanistes n’ont simplement par leur place dans l’horreur mécanique de cette entreprise. Car avant tout, Mann réalise magistralement le ressenti humain de ce qu’est la guerre, loin de tout théâtre à la Coppola, de démonstration intellectuelle à la Kubrick ou de gloire à Stars and Strippes comme le cinéma hollywoodien s’est fait une spécialité. Ce côté hyper réaliste ne nécessite pas une débauche d’hémoglobine (genre Hamburger Hill, Save Private Ryan), ni de moyens matériels importants, ni de réalisation sur site pour faire plus authentique. A l’inverse, en prenant le choix d’un décor non typé et d’une économie de moyens ascétique, le cinéaste trouve un réalisme peu commun au cinéma et livre, à mon sens un des meilleurs films de guerre jamais réalisé.
Un grand film de guerre signé du grand Anthony Mann qui, ici, fait preuve d'une maîtrise total de la mise en scène. Dans la veine d'un Samuel Fuller, Mann s'attache à la psychologie des combattants, aux dilemmes qui les traversent, à la souffrance psychique qui les étreignent, plus qu'aux moments de bravoure, à un héroïsme béat qui marquait la plupart des productions de l'époque. Du coup, Mann décrit les horreurs de la guerre comme rares l'ont fait avant lui. Un pur chef-d’œuvre, hélas oublié.
Quand Anthony Mann aborde la Guerre de Corée, il le fait de manière intelligente, nous plongeant au cœur du conflit qui est aussi bien physique que psychologique pour les soldats. On suit ici un régiment qui tente d'atteindre la cote 465 pour parvenir à retrouver ses lignes mais dont le chemin va être semé d'embûches. Le scénario nous fait vivre en même temps que les personnages leurs inquiétudes, leurs tensions et leurs victoires aussi bien que leurs défaites, le tout appuyé par la mise en scène solidement construite d'Anthony Mann qui n'hésite pas à faire beaucoup de gros plans sur ses personnages, ne sortant jamais du régiment qu'il suit pour nous montrer le conflit d'une manière intérieure et terriblement intense. Filmé dans des décors superbes et avec un noir et blanc qui colle parfaitement à l'ambiance du film, "Cote 465" se révèle surprenant et vraiment immersif, bénéficiant en plus de la présence de Robert Ryan et d'Aldo Ray, tous deux excellents en rivaux au sein du même groupe.
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3,5
Publiée le 30 juillet 2012
D'accord, l'armèe des Etats-Unis d'Amèrique trouvait ce long-mètrage blessant mais avec "Men in War", Anthony Mann signait là un film remarquable sur la guerre de Corèe, et la guerre en gènèral! Mann traite son histoire ici comme un western avec simplicitè et clartè (comme souvent chez le metteur en scène) dans la manière de conter son histoire, souci de prèsenter le lieutenant Benson et le sergent Montana avant tout comme des hommes! Ces hommes en guerre dènoncent la faux hèroïsme, avec une honnêtetè, un rèalisme, un courage et une humanitè rares pour un film datant de 1957! De plus, Robert Ryan et Aldo Ray, excellents, sont les deux protagonistes principaux où la beautè de l'image, non pour elle-même, situe avec brio le dècor de l'action! Ce film de Mann est d'ailleurs l'un des plus adultes jamais rèalisès sur la guerre, un classique du genre avec la musique d'Elmer Bernstein, indiscutablement l'un des plus typiques musiciens de Hollywood...
Un film de guerre que je qualifierai d’intimiste tant l’action est resserrée sur une unité de lieu restreinte. On peut y voir le manque de moyens qui visiblement entache le film. Le propos est sans illusion sur l’absurdité de la guerre et l’affrontement entre Ryan et Ray montre bien les différentes attitudes que chacun peut adopter face à la mort qui rode. Au passage Mann a un peu négligé l’histoire ce qui rend le tout un peu longuet . Reste une démonstration sans équivoque.
Film de guerre à petit budget, "Cote 465" surprend par son ambiance légèrement oppressante et sa photographie réussie. En plus, mise à part les dernières minutes, Anthony Mann ne tombe pas dans le piège d'un patriotisme exarcerbé. Il est toutefois regrettable que le comportement de certains protagonistes sont tellement irréalistes que le film perd de sa cohérence.
Un bon Anthony Mann que ce très bon film de guerre qui à part dans les dernières minutes ne fait dans le patriotisme, et qui s'avère, bien que manquant parfois de point de vue ce qui amenuise un peu le suspense et l'angoisse qui peuvent ressortir de son sujet, assez efficace. On remarquera quand même que l'ensemble tombe dans quelques conventions hollywoodiennes (oh comme par hasard c'est le noir qui se fait buter en premier !!!). Ce qui fait surtout une très grande partie de la valeur de ce film, c'est la confrontation entre deux acteurs au sommet de leur art : Robert Ryan et Aldo Ray, et donc de leurs personnages. Cette confrontation a le très grand mérite de ne jamais tomber dans le manichéisme. Ce qui est suffisamment rare dans le genre pour qu'on le signale. Et donne les meilleures séquences de ce film pas aussi mémorable que je l'espérais mais pas dénué d'une certaine puissance.