...et âmes retrouvées...
L’acteur italien Sergio Castellitto, dont on retient rarement le nom même si tout le monde l’a déjà vu au moins une fois dans un film ( il était l’ami italien de Jean Reno dans "Le grand bleu"), prouve qu’en plus d’être un bon comédien, il est un metteur en scène plus que prometteur. Il joue le rôle de Timoteo, un chirurgien confronté à sa fille qui vient de subir un accident de scooter. Cet événement tragique va lui en rappeler un autre, ayant débuté avant la naissance de sa fille, avec sa maîtresse au nom très symbolique d’Italia ( Penélope Cruz). L’adversité fait prendre conscience à Timoteo que, celle-ci est réparatrice et surtout synonyme d’espoir, à partir du moment où il parvient à relativiser tout le reste, somme toute dérisoire. Il décrit des tranches de vie émaillées d’émotions, où ses personnages se rendent compte que des circonstances extérieures peuvent venir altérer leur quotidien tranquille. A aucun moment, Castellitto ne les juge. Il constate seulement que la vie peut nous faire sortir des rails, tout tracés préalablement. Son film fait penser à "La femme d’à côté" de Truffaut, auquel se rajoute la poésie d’un Pasolini. La maison abandonnée d’Italia, sur un terrain vague de la banlieue romaine, donne l’impression de sortir tout droit de "Accatone". Sergio Castellitto et Penélope Cruz sont déchirants de vérité. On ne peut qu’applaudir l’inventivité de Castellitto, au niveau de la construction en flash-back de son récit. Un film incontournable.