Avis sur The Hamster Factor and other Tales of Twelve Monkeys

Fascinant et passionnant documentaire que ce "Hamster Factor and other Tales of Twelve Monkeys". A l’initiative du réalisateur Terry Gilliam, Louis Pepe et Keith Fulton ont suivi le long processus de création de "L’armée des 12 Singes", film de commande à la destinée hasardeuse (mon opinion définitive est que les dirigeants d’Universal ne voyaient pas dans le scénario une machine à pognon). Il en résulte un instructif journal de production à mille lieues des makings of promotionnels (l’heure n’est pas aux louanges mais à une observation d’une logique bienveillance propice à la confession). De l’élaboration d’un casting permettant la viabilité du projet à son lancement en salles, énormément d’aspect nous sont dévoilés. La caméra sait se faire discrète lorsqu’il le faut et nous permet de poser parfois un regard d’une crudité inhabituelle sur l’envers du décor (les producteurs qui manifestent leur vif mécontentement sur un plateau par exemple). Entre moments de satisfaction, moments de déprime ou anecdotes stupéfiantes (sur l’existence du plan du parking), rien de ce qui nous est montré en près d’une heure trente ne m’a paru superflu ! Cela démontre en tout cas inévitablement qu’à Hollywood la vision de l’artiste n’a qu’un poids relatif (rien que la parenthèse pythonnesque consacrée à "Brazil" est révélatrice). Un segment notable s’intéresse d’ailleurs aux projections-test, un système dont l’existence m’a toujours autant stupéfait qu’écoeuré (il s’agit quand même de formater un produit pour l’adapter au goût du plus grand nombre !). Parmi les leçons que certains devraient méditer, cette scène justement où, devant son monteur et son producteur acquiescant, Terry Gilliam déclare que peu importe la réaction du public puisqu’il sait que le film est bon. Ce complément apporte un éclairage fort enrichissant sur cette œuvre immense qu’est "Twelve Monkeys". Comme un clin d’œil au film, le documentaire s’ouvre et se clôt pratiquement sur la même séquence… La boucle est bouclée.