Nouvel épisode de la longue saga des Emmanuelle, ce film n’est malheureusement pas intéressant, même si ce n’est pas le plus mauvais de la série.
C’est certain, il y a eu bien trop d’Emmanuelle, et ce film ne vaut vraiment pas grand-chose. Déjà, il rate totalement le coche là où on l’attend : l’érotisme. Pratiquement totalement absent, il consiste en quelques femmes nues et des scènes de sexe en grosse partie hors-champs, et peu nombreuses. C’était pourtant le seul atout potentiel de ce métrage hautement contemplatif, à l’histoire digne d’un épisode de la collection Harlequin, mou, sans relief, et où les sentiments ne percent presque jamais sous le carton-pâte des décors de carte postale. En effet, entre des dialogues sans vie, des situations quelconques, un libertinage de bazar, Goodbye Emmanuelle refuse les sentiments (ou presque), et le romantisme, mais on est très loin d’avoir le film grivois et érotique chic que l’on pouvait espérer. C’est plat et ennuyeux.
Visuellement c’est toujours la même recette : décors chic, coin exotique (ici les Seychelles), photographie travaillée, Goodbye Emmanuelle est un film érotique aux allures esthétiques, mais qui sonne comme souvent dans la saga carton-pâte. C’est trop impersonnel, l’ambiance ne perce pas, on se croirait dans Les Vacances de l’amour ou Sous le soleil. Sans atteindre le niveau de kitscherie de certains épisodes suivants, Goodbye Emmanuelle est un catalogue de jolies images sans véritable d’âme, où même l’exotisme local n’a pas vocation à être autre chose qu’un pseudo-cadre paradisiaque. La bande son est signée ici d’un Serge Gainsbourg timoré. A noter que le metteur en scène est souvent perdu, entre l’érotisme qu’il rate vaillamment, et un final d’un ridicule achevé !
Reste les acteurs. Un casting pas déplaisant, Sylvia Kristel tenant la route, croyant encore en son personnage pourtant affadi. Elle fait face à un casting masculin pas déplaisant mais aux personnages peu typés, et à un casting féminin qui doit plus à ses charmes qu’à son jeu d’acteur. Je pense notamment à la toujours charmante Alexandra Stewart. Pour ma part, si les acteurs restent corrects, la faiblesse des personnages, sorte de stéréotypes des bourgeois libérés et des jeunes bohèmes, est agaçante.
Goodbye Emmanuelle c’est encore une fois une caricature de l’érotisme chic de la grande époque. Sans renouveler le moins du monde la recette, ce troisième épisode est un ersatz peu passionnant, qui ne vaut guère mieux que celui qui le suivra de près, Emmanuelle 4. 1