Ce qui est formidable en hiver, c'est qu'il suffit de peu de choses pour rire de bon cour au milieu de la morosité ambiante.
Le scénario aurait pu être d'un rare sinistre vu l'actualité sociale, mais heureusement, le sujet est bien tourné pour finir en comédie.
Les travers de chacun sont nombreux, mais on évite la méchanceté condescendante à la "Chatilliez", peut-être aussi grâce à l'effet "Caméra Café", qui nous avait appris à apprécier les interprètes.
De toute façon, il n'est pas nécessaire d'avoir vu la série, le film se suffit à lui-même, il est juste plus drôle avec les comparaisons rendues possibles.
Une plongée dans l'entreprise à la provinciale, ses travers et ses caricatures, et son trouble-fête de délocalisateur.
Etrangement, les critiques du film sont assez méchantes, mais c'est sans doute que l'on a du mal à regarder pendant 1h30 des personnages aussi médiocres, méchants, veules ou stupides !
C'est justement ce côté assaisonné à la moutarde avec les prises de vues ringardes et laides (sans parler des décors) qui donne le ton, celui de la masse prolétarienne, pas du rêve hollywoodien ou médefien du monde du travail version verre, marbre et Cerruti.
C'est souvent drôle, parfois très (et la salle semblait à l'unisson), parfaitement joué dans l'absurde. Les décors et certains détails sont savoureux, une petite réussite, qu'on attendait pas vraiment de la part des deux olibrius.
Surtout qu'à part deux scènes juste un peu scabreuses, tout est fait dans une relative finesse.
Un bien sympathique Bernard Alane, qu'on imaginait pas proche de l'équipe.