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inspecteur morvandieu
36 abonnés
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2,0
Publiée le 2 mars 2024
Ancien ouvrier sur le port de La Rochelle, François Cardinaud est devenu à force de travail un patron et un potentat de l'activité maritime locale. La disparition de sa femme, partie avec un gigolo, amène Cardinaud à entreprendre sa recherche dans la ville. Cette sobre chronique provinciale (d'autant plus sobre que les textes d'Audiard le sont) montre un homme seul, méprisé par la bourgeoisie à cause de ses origines, rejeté par ses anciens collègues jaloux de sa réussite. On ne s'élève pas dans la société de province, semble signifier l'oeuvre de Simenon. Le film de Gilles Grangier tente d'approcher un certain réalisme social et psychlogique. Cependant, son approche et sa mise en scène manquent d'un point de vue d'auteur qui s'éloigne de la "Qualité française" de l'époque et des adaptations littéraires sans âme en particulier. Les nombreux seconds rôles sont certes significatifs mais restent toutefois des figures populaires superficielles. Quant à Jean Gabin, dont le personnage se découvre lui-même à travers le regard des autres, au cours de son errance dans la Rochelle, son interprétation n'est sans doute pas assez sensible pour restituer la profondeur psychologique de Cardinaud, probalement mieux développée dans le roman de Simenon.
Société portuaire de 1956, jalousies, médisances et passions à la Simenon, et Gabin à nouveau dans un rôle d'armateur, mais cette fois cocu et content. Du social solide et les dialogues vachards d'Audiard.
Gilles Grangier à la réalisation, Michel Audiard aux dialogues et Jean Gabin au jeu. Voilà, la critique est faite. Quoiqu'en plus de la réussite assurée par ce trio, il y a aussi le mérite d'une innovation légère, avec un déroulement dramatique et pessimiste de l'histoire spoiler: qui finit pourtant bien .
Voilà un film au scénario d'une grande banalité, qui n'est pas un drame qui fait pleurer dans les chaumières, qui finit plutôt très bien, et qui vous capte l'attention comme un aimant attrape un vieux clou. Et c'est bien la force de ce film! Les acteurs, et surtout des dialogues ciselés aux petits oignons sont un régal pour les oreilles et les yeux. A cela vous rajouter le décor : le port de pêche de la Rochelle et tout son petit monde de fin des années 50, tout cela m'amène à conclure... Film à voir par tous, ceux qui aiment le cinéma, le vrai!
Après un très réussi et assez sympathique Gas-Oil (1955), Gilles Grangier réunit pour la deuxième fois Jean Gabin et Michel Audiard, cette fois sur une adaptation d’un roman méconnu de Simenon, « Le fils Cardinaud ». Notons que Gabin et Audiard collaboreront sur deux autres adaptations de Simenon par Jean Delannoy (« Maigret tend un piège », 1958 et « L’affaire Saint-Fiacre », 1959) et que Grangier en réalisera une troisième, toujours avec Gabin mais sans Audiard (« Maigret voit rouge », 1963).
Restons néanmoins en 1956, cette décennie où Gilles Grangier réalise une moyenne de deux films par an. Simenon, Gabin, certes, mais pas de Maigret dans ce « Sang à la tête ». On est plutôt dans le genre de personnage que Simenon appelait un « riche homme » (titre d’ailleurs d’un de ses romans les plus étranges). Or, ce riche homme, à la frontière de deux mondes, sa famille et celle de sa femme qui sont prolétaires et celui des affaires où il semble dominer tout le monde de sa carrure et de son argent, a perdu sa femme. Et il la cherche.
Le casting met plusieurs seconds rôles face à Gabin, dont certains truculents, à l’image de Paul Frankeur mais surtout de Georgette Anys, exceptionnelle de gouaille et de naturel.
Le scénario, réaliste à souhait, décortique au scalpel les mesquineries des deux mondes, tout en proposant une reconstitution assez dense de l’univers des gens de la mer (notamment les enchères à la criée), l’action se situant à La Rochelle. C’est lent, certes, mais cette lenteur est indispensable pour planter le décor, sujet essentiel de cette histoire dont l’action principale n’est qu’un prétexte à assurer le rythme et faire monter la tension progressivement.
Même si ce film est l’antithèse de la passion amoureuse, même si c’est presque un anti-film, il est voir pour la description sociologique et son originalité.
L’ascension sociale comme le mariage, c’est une histoire de compromis et surtout de concessions. Jean Gabin, alias Cardinaux dans le film, le découvre au fur et à mesure qu’il recherche sa femme partie du foyer conjugal. Parvenu à la force du poignet à devenir un riche et puissant notable de La Rochelle, il ne lui procure pas le bonheur simple qu’elle attend. On s’attend au pire dans cette histoire ou les cloisons entre milieux sociaux de cette petite société de province, peuvent exploser à tout moment. Les jalousies, les rancœurs et les manipulations tentent de faire bouger les lignes et tout l’attrait du scénario réside dans le fait qu’il n’est jamais dramatique et que tout rentre même dans l’ordre à la fin. Pas de sang versé ni de grande truanderie, mais plutôt un « Plus belle la vie » façon années cinquante.
Une histoire de Simenon sans macchabée, sans crime, sans flic..... Malgré tout, une belle intrigue remarquablement mise en scène..... Gabin, impeccable dans le rôle du cocu empreint de dignité, contraste avec ses interprétations habituelles de mâle dominant......bon film passionnel, belle histoire. A voir !!!!!
Incroyable comme Gabin crève l'écran à chacun de ses films, vieux ou jeune. Pas d'exception ici. L'atmosphère est presque poétique malgré un fond social très bien peint et assez universel : le "self made man" comme on ne disais pas l'époque, méprisé des "anciens" riches, envié par les toujours pauvres, crains de tous, en définitive en pleine solitude. Le scénario, tiré de Simenon, est extrèmement subtil et les dialogues d'Audiard très bon. En plus un beau noir et blanc très classique (mais avec beaucoup d'extérieurs tout de même!). Pourquoi pas 4 étoiles? La fin est traitée trop rapidement à mon goût (la scène dans le bac de l'Ile de Ré)... mais je suis très difficile...