C'est le grand jour : Johanna et Benjamin s'apprêtent à convoler. Dans sa maison de la campagne drômoise, Gabrielle (Miou Miou), mère de la mariée, s'affaire aux derniers préparatifs, coachant avec nervosité la petite équipe féminine (sœurs, amies) venue prêter main forte. L'organisation est rigoureuse, tout doit être fin prêt pour l'événement. La tension monte tandis qu'arrivent, en solo ou en couple, les premiers invités à la noce... Même s'il pousse un peu le trait, le film de Valérie Guignabodet renvoie évidemment le spectateur à des situations qu'il a lui-même vécues lors de mariages. Les invités que l'on n'apprécie guère, ceux que l'on se serait bien passé de revoir, ceux à côté desquels on prie de ne surtout pas se retrouver à table… Les futurs mariés, les témoins, les ex, les officiels, la famille, les amis. La réalisatrice propose une vision caustique du mariage, comme révélateur de frustrations. "Qu'il est formidable d'aimer" ?... Sa galerie de personnages fait la part belle aux désabusés et aux cyniques, en tête desquels Jean Dujardin, alias Alex, le témoin qui va bien instiller le doute dans la tête du pauvre Benjamin au moment du "oui". L'interprétation est inégale. Pas terrible pour Chloé Lambert, qui joue la jeune mariée avec peu de charisme. A l'inverse, Miou Miou et Catherine Allégret nous régalent dans le rôle des belles-mères. Leurs confrontations sont savoureuses. Jean Dujardin trouve un rôle dans lequel il peut cabotiner à son aise. Mathilde Seigner, toujours forte tête, est un peu en-dessous, ainsi que Lio dont le personnage est limite mièvre. Finalement loin de la comédie à laquelle on pouvait s'attendre, "Mariages !" se révèle teinté d'une sorte de mélancolie désenchantée, à l'image de Roberta, personnage baroque de travesti. Le clown triste du film. Si l'ensemble tient la route, gros bémol pour la fin, vraiment pas crédible.